Homo swipiens
By Anissa Eprinchard
Homo swipiensAug 31, 2022
🇬🇧 #21 Shanley @podfest_berlin | How to make the cyberspace a better and safer place?
🇬🇧 Shanley Clemot McLaren, feminist activist and co-founder of @stopfisha which fights against cyber-violence, was the guest of the first Homo swipiens live at the Podfest in Berlin. Together we tried to answer the questions: how to make cyberspace a safer place? After all, has a "safe" place ever existed? Isn't cyberspace simply the magnifying and distorting mirror of an unequal, discriminating and capitalist society? Is politics up to the challenge? How can we take the power back from the Gafam? How can we protect ourselves from attacks and violence in a world that no longer gives us any respite, not even in our intimacy? To ask a question is to formulate many others. Elements of answers in this episode. Live from Berlin, we talked about the digital world of tomorrow.Â
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🇫🇷 Shanley, activiste fĂ©ministe et co-fondatrice de @stopfisha qui lutte contre les cyberviolences, Ă©tait l’invitĂ©e du premier live d’Homo swipiens au Podfest Ă Berlin . Ensemble nous avons tenter de rĂ©pondre Ă la question: comment faire du cyber espace un endroit plus sĂ»r ? Car après tout, un endroit “sĂ»r” a t il dĂ©jĂ existĂ© ? Le cyber espace n’est-il pas simplement le miroir magnifiant et dĂ©formant d’une sociĂ©tĂ© inĂ©galitaire, discriminante et capitaliste ? Le politique est-il Ă la hauteur des enjeux ? Comment reprendre le pouvoir laissĂ© aux mains des Gafams? Comment se prĂ©server des attaques et des violences dans un monde qui ne nous laisse plus de rĂ©pit, mĂŞne pas dans notre intimitĂ© ? Poser une question c’est en formuler tant d’autres. Elements de rĂ©ponses dans cet Ă©pisode.Â
En direct live du Podfest de Berlin, nous avons parlé du monde digital de demain.
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References and quotes / RĂ©ferences et citations:Â
Stop Fisha's articles about the DSA :
https://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2014_2019/plmrep/COMMITTEES/IMCO/DV/2021/12-13/DSACA9_EN.pdf
Study Media matters : "TikTok's algorithm leads users from transphobic videos to far-right rabbit holes"Sale Pute (documentaire ARTE)
#205"RĂ©seaux sociaux: Y-a-til un pilote dans l'avion" avec Tariq Krim - VLAN PodcastÂ
#20 Elvire : « Je pense qu'on a besoin de créer plus de lieux qui s'apparentent à des cercles de parole. »
Le monde virtuel nous a offert de merveilleux moyens de communiquer rapidement sans contrainte de temps ni d’espace. Les frontières n’existent plus - enfin sauf pour les réseaux verrouillés par des dictatures - les lois peuvent être déjouées, d’autres doivent être créées pour donner un cadre à ce nouveau monde.
Ce monde qui nous a permis d’accĂ©der facilement Ă la connaissance mais aussi de mettre en danger l’ordre Ă©tabli, car dĂ©sormais le smartphone est une arme. On filme les scènes de violences policières, on dit “me too”, on rĂ©vèle des management toxiques au sein d’entreprises, on diffuse le savoir, la colère, la rĂ©volte. Mais pas de Yin sans Yang, d’Eros sans Thanatos, de pulsion de vie sans pulsion de mort. Et les pendant mortifères de ce merveilleux outil qu’est le world wide web et de toutes ses dĂ©clinaisons seraient impossible Ă lister.Â
J'aimerais essayer de comprendre comment le cyber a été un espace d’empouvoirement et de diffusion de savoir, d’outil politique, comment il a remis en cause les rapports de pouvoir existants, comment les frontières entre vie intime et vie publique ont été pulvérisées, comment l’individu se voit désormais non plus uniquement à travers le regard de l’autre mais à travers l’objectif de milliards de smartphones. Comment ce monde désincarné incarne notre monde.
J’aimerais donc ouvrir le bal de cette troisième saison avec trois activistes qui luttent Ă leur façon pour plus de justice sociale et qui ont fait du web leur terrain de jeux. Elles sont particulièrement bien placĂ©es pour en faire une critique acĂ©rĂ©e, comme c'est le cas de la première invitĂ©e qui ne met plus son Ă©nergie Ă crĂ©er du contenu en ligne mais Ă explorer des espaces d'existence pour des communautĂ©s hors lignes.Â
Le premier épisode met à l’honneur Elvire Duvelle-Charles, journaliste, réalisatrice, autrice - notamment du livre “Féminisme et réseaux sociaux” - et cofondatrice de la Clitrévolution.
Dans cet Ă©pisode nous allons d'abord parler de l'avenir hors ligne du compte Clitrevolution et de la nĂ©cessitĂ© d'explorer des espaces oĂą l'on se parle en face Ă face, d'escalade de haine, de polarisation des idĂ©es issues d'internet - de cyberharcèlement donc, de convergence des luttes, de la rĂ©volution Ă venir qui se fera sĂ»rement sans sextoys.Â
Bonne nouvelle saison !Â
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Remerciement spĂ©cial Ă Hanneli Victoire, journaliste indĂ©pendant, pour sa participation.Â
Musique: Guazu Guazu
Postproduction et mixage: Leonardo Pedron alias LASERGUNÂ
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Homo swipiens [ Saison 3 ] : «Pouvoir»
Homo swipiens change de saison et prend de nouvelles couleurs.Â
DĂ©couvrez dans ce trailer ce qui vous attend pour la troisième saison et pourquoi celle-ci s'intitule  « Pouvoir » !Â
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Musique: Guazu guazuÂ
Mix et prostproduction: Leonardo PedronÂ
🇬🇧 HORS-SERIE [3/3] "Freed the speech", they say by Lisa Schmidt & Céline Feldmann, experts in German criminal law - ACTE III
Homo Swipiens presents the series "Freed the speech", they say on the penalisation of sexual and sexists violence in Germany // Homo Swipiens prĂ©sente la sĂ©rie "LibĂ©rez la parole", ils disent sur les violences sexuelles et sexistes et leur traitement par la sociĂ©tĂ© allemande.Â
Pour les non anglophones, cet Ă©pisode a Ă©tĂ© sous-titrĂ©. Veuillez-vous rĂ©fĂ©rer Ă la transcription sur Anchor et Spotify.Â
If you are not speaking French and can’t understand the two first episodes, I would invite you to listen the episode of Adélaïde on Unmatch me now before listening to this one to understand the context.
This series “LibĂ©rez la parole” ("Freed the speech"), all started when I heard AdelaĂŻde’s testimony on the 118 episode of Unmatch me Now "KEEP THE FU$%ING CONDOM".Â
Adelaide is a victim of stealthing, which means that her sexual partner took the condom off without our consent. She filled in a complaint. The state attorney didn’t even pursue the case, because of the lack of proof.
She talked on my podcast, and then other girls talked about their own experience with sexual assaults when they had to face the police, and then the justice. The charges were dropped for all of them.Â
After hearing all these testimonies, I wanted to understand the spirit of the law in Germany regarding penalisation of sexual violences.
Sexual assaults and violences are difficult to penalise because most of the time it happens between two peoples, without any witness. But not only. There is also a deep rooted system belief, that the victim is to blame. She must have done something. She is probably exaggerating, perhaps even lying.
I won’t say more. I will just invite you to listen to Lisa Schmidt and CĂ©line Feldmann, two experts in sexual and rape law in Germany.Â
!TW! We are going to talk about sexual violences. Only listen if you feel comfortable enough with this topic.
Musique and postproduction: LASERGUN
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HORS-SERIE [2/3] «Libérez la parole», ils disent par Adélaïde, Juliette et Louise - ACTE II
Homo Swipiens prĂ©sente le hors-sĂ©rie "LibĂ©rez la parole" sur les violences sexuelles et sexistes et leur traitement par la sociĂ©tĂ© allemande.Â
ACTE II - Adélaide, Juliette et Louise*
TW: Le récit que vous allez entendre mentionne des faits de violences sexuelles. Assurez-vous d'être dans de bonnes conditions pour l'écouter.
En Allemagne 90% des plaintes pour agressions sexuelles sont classĂ©es sans suite selon l’organisation la Terre des Femmes. Alors pourquoi parler ? Qui a envie de supporter cette charge, la remise en cause perpĂ©tuelle de sa parole, le passage au crible de sa vie pour qu'au bout du compte il n’y ait mĂŞme pas l’ombre d’une rĂ©paration ?  Sans oublier le fait que la justice tend Ă ĂŞtre plus clĂ©mente lorsqu’il s’agit de juger les violences sexistes dans le cadre conjugal - Ă ce propos regardez le reportage d’ARTE Tu m’appartiens ! Racines d’un fĂ©minicide.Â
Il suffit de toute façon de regarder les trends Tik Tok de ces derniers mois pour comprendre la violence de cette double peine.Â
Libérez la parole et au bûcher.
Lorsque l'ordre Ă©tabli tremble se rigidifie-t-il aussi ?Â
Les trois histoires que vous allez entendre, sont les parcours trop ordinaires de victimes d’agressions sexuelles, qui ont libéré la parole dans une société qui n’est pas encore tout à fait prête à la recevoir.
Tant pis, elles continueront de parler.
Victimes de violences sexistes et sexuelles, on vous croit.Â
*Le prĂ©nom a Ă©tĂ© modifiĂ©.Â
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Musique, mixage et post-production
Leonardo Pedron alias LASERGUN
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HORS-SERIE [1/3] «Libérez la parole», ils disent par Adélaïde - ACTE I
Homo Swipiens prĂ©sente le hors-sĂ©rie "LibĂ©rez la parole".Â
ACTE I - AdelaĂŻde
TW: Le récit que vous allez entendre mentionne des faits de violences sexuelles. Assurez-vous d'être dans de bonnes conditions pour l'écouter.
Ce récit je lai d'abord entendu sur le podcast anglophone Unmatch me now, qui interroge, comme Homo Swipiens les utilisateur-ices des applications de rencontre.
Adélaïde a bien voulu à nouveau se raconter à mon micro. A travers ses histoires de dating, elle redéfinit constamment sa recherche amoureuse, ses attentes nourries d’espoirs mais aussi de déceptions face à la malhonnêteté, à la trahison et parfois à la violence. Car la violence des relations qui commencent en ligne, c’est aussi de voir sa confiance, son corps, son être brisés par un inconnu sur lequel on avait parié.
Parce qu’après tout, pourquoi ne pourrait-on pas faire confiance à cet inconnu ? Pourquoi devrait-on constamment se méfier ? Pourquoi devrait- on partir du principe que cet inconnu pourrait être un potentiel violeur ?
Avec son récit, je commence une série qui se consacre à la libération de la parole concernant les violences sexuelles et sexistes et son traitement insuffisant par une société allemande encore trop peu consciente des ces enjeux.
Musique, mixage et post-production
Leonardo Pedron alias LASERGUN
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HORS-SERIE [0/3] « Libérez la parole », ils disent - ACTE 0
Homo Swipiens présente le hors série "Libérez la parole".
Cette courte crĂ©ation audio est une proposition artistique inspirĂ©e d'une scène de théâtre dont la pièce J.O.N.C. a Ă©tĂ© jouĂ©e Ă Berlin le dernier weekend avant que le virus ne vole la vedette Ă tous les espaces de culture et de rencontres et ne les rendent aussitĂ´t indĂ©sirables.Â
Elle permet d'introduire la série de podcasts à venir qui part d'une expérience faite via les applications pour enquêter sur le traitement des violences sexuelles et sexistes en Allemagne.
Cet épisode reprend des propos ayant trait à des violences conjugales et sexuelles et dont le contenu pourrait heurter la sensibilité de certaines personnes. Assurez-vous d’être dans de bonnes conditions pour l’écouter.
Références
- Texte original "Scène chorale 2", J.O.N.C par la Jonquilles, janvier 2020Â
- Rose Lamy "Défaire le discours sexiste dans les médias", JCLattès, Octobre 2021
- Les trends TikTokÂ
Citations entendues
- Wikipedia.fr
- Propos de Amber Heard rapporté par Francetvinfo avec l'AFP, 6 mai 2022
- Propos de Johnny Depp rapporté par Madamelefigaro.fr, 23 avril 2022
- Patrick Eudeline, "La Ballade de Marie et Bertrand", Rock & Folk, n°434
- "Des hommes violents", Les Pieds sur terre, France culture
- QU’EST-CE QU’UNE « TENUE CORRECTE » POUR UNE FILLE AU LYCÉE ?, sondage Ifop x Marianne, 25 septembre 2022
- Xavier Darcos, LCI, 12 octobre 2003
- Représentation des français-es sur le viol, vague 2, IPSOS, juin 2019
- PPDA, Quotidien TMC, 3 mars 2021
- Rose Lamy "Défaire le discours sexiste dans les médias", JCLattès, Octobre 2021
- Frédéric Beigbeder, "L'Équipée sauvage", Europe 1, mars 2021
- La Hyène par le magdesanimaux.fr
Voix
- Juliette, Pierre, Loris, Paul, Choeur: atelier de crĂ©ation scĂ©nique de BerlinÂ
Musique
- LASERGUN
- Nade Mukanja, Zap Mama interprétée par la chorale suisse Chor im Hof
Mixage et post-production
Leonardo Pedron
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#19 - 3/3 - ACTE III - Noémie & Anissa : « Je te propose qu’on s’écoute et qu’on réagisse à nos propres interventions. »
Le concept de ce dernier épisode, était de réentendre des réflexions et les propos des deux précédents épisodes (partie 1 et partie 2 de l’épisode 16) pour voir ce qui avait changé ou pas dans nos vies et dans nos têtes. Car le contexte lui a bien changé, nous sommes passé.e.s d'une "guerre" contre un virus à une guerre contre de vraies personnes, nous sommes en pleine élection électorale et le fascisme n'a jamais frappé aussi fort à nos portes. Nous ne sommes plus confiné.e.s mais nous nous sentons constamment menacé.e.s. Par un virus, par la guerre, par le fascisme, par le chaos, par la fin du monde.
Il ne nous reste donc plus que la parole pour essayer de donner un sens à tout ça.
Les conversations que vous allez entendre se suivent mais ne se font pas forcĂ©ment Ă©chos dans la mesure oĂą nous y rĂ©agissions spontanĂ©ment. Écoutez les comme des brèves, faites des pauses, reprenez l'Ă©coute plus tard, zappez une conversation…bref, faites comme bon vous semble et prenez-y part.Â
Pour vous aider, j'ai thématisé les séquences:
3'04 - 17'20: Cheminement, flow crĂ©atif post-rupture & "red flag"Â
17'30 - 26'07: Est-ce que Bumble est fĂ©ministe ?Â
26'30 - 38'08: Sexe saphique vs sexe hĂ©tĂ©ro, vive la fluiditĂ©Â
38'20 - 45'45 : sĂ©duire en Allemagne ou ne pas sĂ©duire du tout, les barrières de la langue et ses opportunitĂ©sÂ
46'00 - 53'18 : pression du couple, hĂ©tĂ©ronormativitĂ© et cĂ©libatÂ
53'30 - fin : dĂ©pendance au digital, renoncement Ă la sĂ©rendipitĂ© ?Â
Références
- Episode 90 de Vlan avec Charles PĂ©pins: booster sa confiance en soi Ă l'ère numĂ©riqueÂ
- Eli Parisier "les bulles informationnelles", TED TalkÂ
- Derrière nos Ă©crans de fumĂ©e, NetflixÂ
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#18 - 2/3 - ACTE II - Noémie: « En voulant [...] casser les normes, on en recrée de nouvelles. »
La saga anniversaire continue mais cette fois-ci je reprends mon rĂ´le d’hĂ´te et NoĂ©mie celui d'invitĂ©e. Si elle m’accompagne pour ces anniversaires, celui manquĂ© de l’annĂ©e dernière et celui d’aujourd’hui, c’est parce qu’elle est intimement liĂ©e Ă cette aventure de podcast. A l’époque en 2020, alors que Homo Swipiens n’était qu’un projet je la connaissais dĂ©jĂ virtuellement et je la suivais sur Instagram. Elle elle m’a contactĂ© pour une toute autre raison et sur un autre rĂ©seau, Facebook (enfin…), pour un open air qu’on organisait avec ma bande de copains. Il y a des rencontres auxquelles on ne peut Ă©chapper. C’est vrai qu’on partage beaucoup de choses, un podcast qui dĂ©construit les relations amoureuses, une double nationalitĂ© franco-suisse-allemande, l'Ă©vĂ©nementiel, la passion pour le psychologisme de comptoir, la musique et mĂŞme le prĂ©nom, car oui NoĂ©mie c’est mon 2e prĂ©nom et mon avatar sur certaines applications. NoĂ©mie d’ailleurs, elle en a plein d’avatars. Elle est podcasteuse (elle a crĂ©Ă© le podcast Entre Eux Deux), autrice (elle a Ă©crit le livre l’Art du Podcast), sexothĂ©rapeute mais aussi DJ (Steiner de son nom de scène). Elle interviewe les autres, beaucoup, pour comprendre les mĂ©canismes Ă l'Ĺ“uvre dans nos tĂŞtes d'individus postmodernes, pour dĂ©voiler les expĂ©riences, dĂ©faire les codes et rĂ©vĂ©ler d’autres imaginaires. Dans cet entretien elle nous parle de son expatriation Ă Berlin juste avant la crise du COVID, de son utilisation des applications de rencontre, de son rapport Ă la solitude, de ce qu’elle a rĂ©vĂ©lĂ©e en elle, de ses identitĂ©s sexuelles, amoureuses, de la difficultĂ© Ă toujours devoir se dĂ©finir, de son besoin - mais n’est-ce pas lĂ un besoin universel - de se sentir en sĂ©curitĂ© avec elle-mĂŞme et avec les autres.Â
Pour rappel cet Ă©pisode a Ă©tĂ© enregistrĂ© il y a un an mais ce qui y est dit y est intemporel. Enfin, pour aujourd’hui tout du moins.Â
RĂ©fĂ©rences citĂ©es et consommĂ©es par NoĂ©mie: Â
Livres:Â
- La Solitude, Anne de Malleray, Le monde expliquĂ© aux vieux, Ă©ditions 10/18Â
- Superstar, Ann ScottÂ
- Du bout des doigts, Sarah WatersÂ
SĂ©ries :
- Feel Good Never Have I EverÂ
- Orange is the New BlackÂ
- Sense8Â
- I Am Not Okay With This HarlemÂ
Films :
- Â Portrait de la jeune fille en feu (et toute la filmographie de Celine Sciamma franchement, comme La naissance des pieuvres)
- Â BooksmartÂ
- The Half of ItÂ
- But I'm a CheerleaderÂ
RĂ©fĂ©rence citĂ©e par Anissa:Â
 #6 Billy : « Les apps c'est quand même un point clé dans la vie de beaucoup d'homosexuels. »
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#17 - 1/3 - ACTE I - Anissa « Il faut accepter sa vulnérabilité pour laisser rentrer l’autre dans ta vie. »
Homo Swipiens soufflera ses deux bougies le 31 mars 2022 ! Il y a deux ans le podcast d'une gĂ©nĂ©ration de swipers s’invitait sur vos ondes et ce quasiment en mĂŞme temps qu’un virus inconnu s’immisçait dans nos chaumières venant bouleverser nos habitudes, nos modes de vie, nos certitudes. Deux ans après quel bilan tirer de cette existence en apnĂ©e, vĂŞtu.e.s de masques, immobilisĂ©.e.s par les gestes barrières, communiquant par zoom, contrariĂ©.e.s par nos plans vacances ratĂ©s ? Peut-ĂŞtre qu’un virus en chasse un autre, que la fin du monde approche et que nous sommes d’une manière ou d’une autre, par les guerres ou par nos modes de vie responsables du chaos Ă venir.Â
Pourquoi je dis tout ça, ça n’a pas grand chose Ă voir avec le podcast,  les applications de rencontre ou les rĂ©seaux sociaux ? En fait, si tout est liĂ©. Comment on se rencontre, comment on s’engage, comment on se dĂ©finit, comment on se connecte, comment on s’enfuit de la guerre, comment on s’organise pour aider, tout ça est infiniment liĂ© aux nouvelles technologies de communication ! Notre monde digitalisĂ© nous enveloppe constamment de ses possibles. Sauf que sans Ă©lectricitĂ©, sans prise, sans branchement ce monde lĂ n’existe plus, il ne reste alors plus que les corps, que la terre et le ciel pour seules consolations. Avec Homo Swipiens je voulais rĂ©flĂ©chir Ă ce monde meta, aux connexions qui s’y crĂ©ent, s’y dĂ©font, puis se refont et ainsi de suite.Â
Ă€ cette occasion, je me suis prĂŞtĂ©e au jeu des questions-rĂ©ponses avec @noemie_my, crĂ©atrice du podcast @entreeuxdeux et autrice de l'Art du Podcast dans le rĂ´le de l'intervieweuse. En grande exploratrice des questions de l'amour, des relations et des podcasts, elle m'a fait l'honneur de me prĂŞter sa voix pour cette saga anniversaire de trois Ă©pisodes dont la conversation s'est Ă©tendue sur une annĂ©e. Dans cet Ă©pisode je vous parle donc de mon rapport aux applications de rencontre qui m'ont quand mĂŞme permises de tomber sur mon amoureux actuel, de la genèse de ce projet de podcast, des abus de langage, de vulnĂ©rabilitĂ© et bien sĂ»r d'amour. Cet entretien a, en effet, Ă©tĂ© enregistrĂ© il y a un an et aurait dĂ» ĂŞtre publiĂ© pour le premier anniversaire du podcast. Sauf qu'un an en annĂ©e COVID = 0 an IRL. Ça m'a aussi laissĂ© l'occasion de reprendre les rĂ©flexions laissĂ©es en suspens sur mon disque dur pour les dĂ©veloppĂ©es avec un regard nouveau, celui d'ici et de maintenant. Pour les deux ans d'Homo Swipiens, trois Ă©pisodes se succĂ©deront, deux d'hier et un d'aujourd'hui. Parce que le podcast, la conversation, le dialogue, c'est ça aussi, une parole en mouvement qui s'Ă©tend, qui se dĂ©veloppe, qui va de l'avant, toujours. Ainsi vont des connexions et des identitĂ©s.Â
Merci pour votre écoute depuis deux ans. 🎂Joyeux anniversaire à Homo Swipiens, longue vie aux podcasts, aux conversations qui s'étendent à n'en plus finir de remettre en question le monde qui nous entoure. Continuons le dialogue, que les lignes ne cessent de bouger.
©️ Interview de NoĂ©mie GmĂĽr, musique, mixage et post-production de Lasergun (@lasergun333)Â
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♡ Edition spéciale ♡ « Qu'est-ce que l'amour ? »
Qu’est ce que tu recherches toi quand tu swipes ?Â
Beaucoup diront qu’iels ne savent pas, qu’iels verront au moment de la rencontre, qu’iels en ont de toute façon marre, que c’est une perte de temps, que c’est fatiguant de devoir toujours rĂ©avoir les mĂŞmes conversations “salut ça va, oui et toi, tu fais quoi dans la vie”, Ă l’écrit, puis Ă l’oral, raconter sa vie Ă un inconnu en espĂ©rant que ça clique vraiment, que ça matche enfin, que la connexion soit rĂ©elle et qu’elle dure peut-ĂŞtre un peu plus que les premiers frissons. Est- ce que j’ai vraiment envie de le/la connaĂ®tre ?Â
À l’heure de la digitalisation de nos relations, du marketing de soi, de la profitabilité du marché du célibat pour des actionnaires qui misent sur notre solitude pour engranger toujours plus de dividendes, du dictat de l’épanouissement personnel et du self love, qu’est-ce que l’amour ?
Ă€ une Ă©poque donc, oĂą l’image vaut plus que l’être ou la chose qu’elle reflète, oĂą l’accumulation, la productivitĂ© et la saturation sont synonymes de succès et de rĂ©ussite, oĂą peut-on trouver refuge ? Dans l’amour ? Mais pas celui-ci qu’on nous vend, car celui-lĂ est une image sans fond, pour nous empĂŞcher de jamais l’attendre.Â
L’amour dont je parle, c’est la vulnérabilité sans la peur, la puissance sans la contrainte, la beauté sans le temps, l’entente sans la compromission.
La Saint-Valentin est une fête commerciale. Elle nous sature de ses images, de ses stéréotypes, de son hétéronormativité. Si on reprenait les rênes en exprimant tout simplement ce qu’est pour nous l’amour ?
J’ai donc demandé à  celles et ceux qui ont participé aux épisodes ou à l’écoute d’Homo Swipiens de me dire ce qu’était pour eux, pour elles l’amour.
Bonne fête de l’amour !
Merci à Eclair, Elif, Pierre, Crystel, Pierre & David, Tatiana, Louisa (@singlejunglepodcast), Dorothée et Pauline (@tinder_et_ses_pepites) pour avoir (à nouveau) témoigné leur amour et prêté leur voix.
Merci Ă Alice @lesbellesfrequences pour le mixage et la postproduction.Â
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#16 - Shanley @Stop Fisha : « Les réseaux sociaux tirent profit de la haine en ligne et du patriarcat. »
Après avoir déserté le cyber espace, qui m’a paru si violent, si fulgurant, si polarisé, j’ai voulu interroger celles et ceux qui luttent pour protéger, pour donner un cadre, pour réfléchir au monde d’après qui sera indéniablement toujours plus virtuel et metaversé.
Shanley est une militante fĂ©ministe. Elle a co-Ă©crit le livre Combattre le Cybersexisme et est co-fondatrice de Stop fisha, une association d'utilitĂ© publique qui lutte contre les cyber violences et donnent les outils nĂ©cessaires aux victimes pour se protĂ©ger et se dĂ©fendre. Dans cet Ă©pisode, elle Ă©voque les diffĂ©rentes formes du cyberharcèlement, les lois qui les punissent, l’incapacitĂ© et l’absence de volontĂ© des GAFA Ă crĂ©er un cadre sĂ©curisant. Ă€ force de discussion, ce n'est moins que d'obtenir des rĂ©ponses, toujours plus de questions se posent : Ă quoi ressemblera le cyber espace de demain ? Comment combattre les cyber violences ? Comment humaniser les relations virtuelles et Ă©viter ses Ă©cueils bien trop mortifères et mortelles ? Et quid des violences intracommunautaires et militantes ? Quid des violences contre soi ? Car l'espace virtuel n'est-il pas avant tout la rĂ©flexion profondĂ©ment distordue et infinie de soi-mĂŞme ?Â
Chiche, on y rĂ©flĂ©chit ensemble ? Â
Si vous êtes victime de cyberharcèlement ou connaissez quelqu'un.e qui l'est, vous pouvez directement vous adresser à l'association Stop Fisha. Parlez-en. Des lois existent pour vous protéger.
RĂ©fĂ©rences et bibliographie:Â- Combattre le Cybersexisme, Association Stop Fisha, Editions le Duc, 2021
- Sale Pute, Florence Hainaut & Myriam Leroy, Kwassa Films
- Le coeur sur la table en live avec Judith Duportail, Binge Audio
- La Fin de l’amour. Enquête sur un désarroi contemporain, Eva Illouz, Seuil, Paris, 2020
- Sur Instagram, la prime secrète à la nudité: se déshabiller pour gagner de l’audience, Judith Duportail et Nicolas Kayser-Bril (avec Kira Schacht et Édouard Richard), 15 juin 2020
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#15 Tatiana : « On ne peut pas nouer des connexions profondes tant que nos identités ne sont pas claires et authentiques. »
Je ne pouvais pas intituler la deuxième saison de mon podcast Connexion et identités et ne parler que de celles dont on parle tout le temps. Elles nous dominent, nous gouvernent, font la pluie et le beau temps médiatique, ont fait l’histoire. Je parle des identités binaires masculines, féminines, hétérosexuelles, blanches, binaires. Moi, je suis tout ce qu’il y a de plus majoritaire, je suis une femme blanche, cis-genre, hétérosexuelle.
Mon podcast représente majoritairement des gens comme moi, explore les habitudes de ces gens là , sur ces applications là . Mais je ne peux faire un podcast qui traite des identités sans parler de non-binarité.
Tatiana est transgenre. Elle nous parle de son secret, celui qu’elle m’a un jour confié : elle ne serait pas qui elle prétend être. Elle serait peut-être une femme que l’on aurait à sa naissance assigné au sexe masculin. Et la véritable question est : qui devient-on, qui choisit-on de devenir et surtout a-t-on le choix de le devenir ? L’identification de soi-même à un sexe biologique, l’achèvement de cette identité à la fin de la puberté, est une réduction. On ne naît pas femme, homme, queer, on ne naît pas « soi », on le devient.
Que se passe-t-il en soi lorsqu’on ne se sent pas en accord avec cette assignation ? Est-on étrange ? Car l’étrangeté à elle-même, Tatiana la ressent encore parfois aujourd'hui. Ainsi, sur les applications ou dans la vie, elle se représente tantôt comme une femme-cis genre tantôt comme une femme transgenre.
Dans cet épisode elle nous parle de la difficulté à être elle-même en ligne et hors ligne. Dans une société qui nous assigne à la naissance et tout au long de notre vie un rôle à jouer et un genre auquel ressembler, il est parfois impossible de s’identifier.
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#14 Pauline & Thomas @tinderetsespepites : « ça c'est une belle pépite ! »
Les applications de rencontres sont aujourd’hui plus que jamais un endroit de socialisation. Privés de nos espaces de rencontres traditionnels, nous sommes contraints de pallier la solitude en nous connectant de partout, tout le temps et pour tout. Il en va de notre vie professionnelle, amicale, amoureuse. On travaille sur slack, on se rencontre en facetime, on se détend (ou se tend) sur Instagram, on débat sur Twitter, on se marre sur Tiktok, on se séduit sur Tinder. Comme pour refléter cette nouvelle réalité, en rire et la mettre encore plus à distance, de nombreux comptes Instagram reprenant des captures d’écran de profils d'applications de rencontres ont vu le jour. Certains dénoncent le racisme, le sexisme, la grossophobie, d’autres affichent simplement des profils osés, cyniques, drôles. Tous en tout cas sont les témoins de nos identités numériques. C’est le cas de @tinderetsespepites qui a connu un succès fulgurant sur Instagram et compte aujourd’hui 70 000 followers. Le succès est si énorme que les utilisateurs Tinder s’inspirent désormais des punchlines de ce compte pour remplir leur bio ou pour envoyer le premier message, celui qui va faire la différence. Peut-on voir ce phénomène comme de l’introjection, c’est-à -dire le processus en psychanalyse qui met en évidence le passage fantasmatique du dehors au dedans mais appliqué à l’échelle du dehors virtuel qui est bien plus vaste, bien plus fulgurant que nos environnements traditionnels et délimités ? Les réseaux sociaux se confrontent et se complètent et nous amènent sans cesse à retravailler notre image, ils nous valident, nous invalident, nous donnent des shoots d’adrénaline. Et après quoi ? J’ai donc demandé à Pauline et Thomas, créateurs du compte @tinderetsespepites de me parler de l’image que renvoie leur compte d’une génération qui n’a plus à rien perdre et fait tout pour en rire.
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#13 [2/2] Milan : «C'est la virilité qui se mord la queue.»
C’est quoi la virilitĂ© en 2020 ? Est-ce l'ensemble des critères morphologiques tels que la taille, un visage Ă©maciĂ©, des poils, l’âge, des traits de caractères tels que la domination, la force, la capacitĂ© de protection ? La virilitĂ© est-elle associĂ© Ă la capacitĂ© d’expansion, de possession du territoire ? Et si on ne rentre pas dans ces stĂ©rĂ©otypes, cela fait-il de nous un looser, une victime ? Parce que les applications de rencontres nous poussent Ă rĂ©flĂ©chir Ă ce que l’on veut montrer de soi, a choisir un angle de narration en particulier, il me semblait essentiel d’interroger la façon dont certains hommes veulent se montrer, alors que c'est justement l’inadĂ©quation entre l’image qu’ils aimeraient reflĂ©ter et la rĂ©alitĂ© qui engendrent souffrances et frustrations. Il est pourtant possible de sortir de ces schĂ©mas que l’on s’impose Ă soi-mĂŞme.Â
C’est en se remettant en question, en dĂ©construisant nos comportements, nos identitĂ©s, en les contextualisant et en mettant Ă distance le cadre qui nous est donnĂ©, que nous crĂ©ons les meilleures conditions pour se rencontrer. Dans cette deuxième partie il me semblait donc nĂ©cessaire de faire apparaĂ®tre un autre point de vue “masculin”.Â
J’ai invitĂ© Milan, crĂ©ateur du podcast PhallodĂ©centrĂ© - qui dĂ©construit la masculinitĂ© a nous partager sa vision des choses. Ainsi, en se questionnant, nous pouvons tous nous dĂ©faire des identitĂ©s dont nous avons hĂ©ritĂ©e pour en crĂ©er des nouvelles, des singulières, des authentiques. Peut-ĂŞtre ainsi pourrons-nous, enfin, Ă©tablir une rĂ©elle connexion pour se rencontrer, soi, et les autres.Â
Bibliographie :Â
"Le mythe de la virlitĂ©", Olivia GazolĂ©, Robert Laffont, 2017Â
"Sortir du trou, lever la tĂŞte", MaĂŻa Mazaurette, Anne Carriere Eds, 2020Â
"La fin de l'amour", Eva Illouz, Seuil, 2020.Â
Mix : Lasergun
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#12 [1/2] Simon & Yan : « C’est quoi l’homme viril en 2020 ? »
Qu’est ce que signifient la connexion et les identités pour Simon et Yan qui ouvrent le bal de cette deuxième saison ? Leurs expériences des applications de rencontre ont été si marquantes qu’ils ont décidé de créer une compilation, un recueil de tous les rejets qu’ils ont accumulés au fil du temps. Ils l'ont intitulé "LoveMeTinder" comme pour se réconcilier avec une application de rencontre dont ils ont l'impression qu'elle ne leur laisse pas vraiment le choix. Compiler les rejets, est-ce ainsi se les mettre à distance ? Créer une armure entre l’individu qui se mouille, qui se rend vulnérable lorsqu’il part à la rencontre de l’autre et celui qui se met en scène sur la scène des genres, de ce que l’on entend par masculinité, par virilité ? Cette thématique importe d’ailleurs beaucoup à mes deux invités, à tel point qu’elle en devient le fil conducteur de notre conversation. Alors, leur identité est-elle virile ? Simon et Yan se questionnent. Dans cette première partie, ils vont nous donner leur interprétation de cette notion, sans jamais la déconstruire. Il me semblait donc essentiel de faire un deuxième épisode pour compléter et dépasser les propos qui sont évoqués ici.
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🇬🇧 #11 Solenn: "If it's not fair, it's not working."
Solenn lived in Berlin. In Hamburg. She now lives in Amsterdam. She wandered in the cities, danced in their clubs, worked in their companies, ate their foods and met their inhabitants offline or online. What did she learn from meeting so many people in such different ways? Did she got more experienced, richer from all these get-to-know? Do they behave differently from a city to another? Is a 30 yo guy from Amsterdam going to react differently towards her profile, her pics than the one in Berlin? What is their relationship to love, commitment, sex, friendship? At 27 she says she has her whole life in front of her. Dating apps are fun until they are not anymore, until she doesn't know why she is still using them. Because, yes, she’s still missing this little connexion. So why does she keep going back to them? Is it like social media in general, an addiction? A way for us to feel less lonely when we in fact got more lonely the more time we spent with our screens? Do we really get richer from all these possibilities or are we in fact getting emptier as we fail to really connect, really meet?Â
Bibliography:Â
- "Women who Run with the Wolves: Myths and Stories of the Wild Woman Archetype", Clarissa Pinkola EstĂ©, Ballantine Books, 1997Â
- "Simulacra and Simulation", Jean Baudrillard, GalilĂ©e, 1981Â
- "The reddest rose unfolds",Liv Strömquist, 2019
#10 Louisa : « Je me définis comme une femme racisée donc d’origine maghrébine et ronde. »
Lorsque j’ai dĂ©cidĂ© de crĂ©er ce podcast, je voulais surtout essayer de comprendre les consĂ©quences du marketing de soi transposĂ© aux choses de l’impalpable, du transcendant, du dĂ©sir. Comment se voit-on, pourquoi dĂ©cide-t-on de choisir cette photo plutĂ´t qu’une autre, de swiper des profils inanimĂ©s correspondant pourtant Ă des critères que l’on s’impose. Les sites puis les applications de rencontres ont Ă©tĂ© une rĂ©volution Ă beaucoup d’égards, elles nous permettent de rencontrer des personnes en dehors de notre zone de confort, de faire tomber les frontières physiques, de crĂ©er des espaces au-delĂ des espaces gĂ©ographiques. Mais en nous amenant Ă nous “vendre”, Ă nous afficher en photo, Ă nous mettre en rayon, elles contribuent très fortement Ă une fĂ©tichisation Ă outrance, Ă la rĂ©duction de notre ĂŞtres complexes et vivants Ă des corps inanimĂ©s, Ă des stĂ©rĂ©otypes, Ă des objets. Pour ce dixième Ă©pisode et ceux Ă venir, j’aimerais rentrer plus en profondeur dans ces problĂ©matiques sociĂ©tales, culturelles dont les applications sont des symptĂ´mes. Louisa, 40 ans, crĂ©atrice du podcast Single Jungle, dĂ©diĂ© Ă la problĂ©matique du cĂ©libat dans nos sociĂ©tĂ©s, ouvre le bal. Dans cet Ă©pisode, elle nous parle donc de son podcast mais surtout d’elle, de son cĂ©libat qui l’a amenĂ©e Ă utiliser les applications de rencontres, et de son expĂ©riences vis-Ă -vis de celles-ci. Elle y aura expĂ©rimentĂ© la grossophobie & le racisme et nous raconte ce que c’est que de faire perpĂ©tuellement face Ă la fĂ©tichisation de son ĂŞtre dans le monde virtuel du dating.Â
RĂ©fĂ©rences citĂ©es par Louisa :Â
- L'Amour sous Algorithmes, Judith Duportail, Goutte D'or, 2019
- Sex Friends, Richard MĂ©meteau, Zones, 2019;Â
"Comment Instagram est devenu le terrain de jeu idĂ©al pour pĂ©cho", Jennifer Padjemi, AoĂ»t 2018, Glamourparis.comÂ
RĂ©fĂ©rences citĂ©es par Anissa :Â
- « L'Autre », Textes pour un poème 1949-1970, AndrĂ©e Chedid, Paris, Flammarion, 1987;Â
- « Je vous aime avec excès, folie, transport et désespoir », Julie de Lespinasse, Bruxelles, André Versaille éditeur, 2009.
#9 Les mots croisés - Elif & Paul « Je continue...J'attends. »
La perception que l’on a de nos expériences est toujours déterminée par un contexte, un environnement, une société, un héritage, une couleur de peau, un genre, une orientation sexuelle. Ainsi, l’expérience des applications diffèrent que l’on soit homme, femme, hétérosexuel.le, homosexuel.le, racisé.e, argenté.e, moins argenté.e etc. Et à force de vous interroger, je me suis rendue compte que les discours se croisaient, certains se ressemblaient, d’autres s’opposaient mais ils étaient presque toujours construits par rapport à la place que l’on pense avoir dans la société. Et ainsi, par exemple - en caricaturant - si un homme hétérosexuel utilise les applis pour trouver l’amour et qu’une femme les utilise simplement pour des rencontres à caractère sexuelle, il y aura la même volonté de l’un et de l’autre de se justifier par rapport à ce que l’on attend de lui et d'elle. Sommé.e.s de nous identifier à une communauté, à un genre, à un sexe, à une orientation, à une norme, nous le sommes toujours. Dans cet épisode j’ai donc voulu croiser les voix, celle de Paul, 30 ans, d’une part, et d’Elif, 29 ans, d’autre part - deux Français, Berlinois d’adoption depuis un bon bout de temps - pour briser un peu les stéréotypes liés aux genres. Je ne les ai pas enregistrés au même moment, ils n’étaient donc pas dans la même pièce lorsqu’ils se sont dévoilés. Ils se font échos sans pour autant dire la même chose. Paul recherche l’amour, Elif ne sait pas trop. En tout cas, leur expérience sur les applications de rencontres les interrogent sur ce que l'on attend d’eux, le rôle qu'ils doivent remplir mais aussi sur ce qu’ils attendent d’eux-mêmes.
#8 Antoine, fondateur d'abricot.co : « Tout le monde a envie de tomber amoureux. »
Comment parler d’applications de rencontres sans parler de celles et ceux qui les créent et dans quel but ? A priori, dans une société capitaliste le but est de faire du profit et donc l’intérêt de Tinder & consorts est de vous faire rester sur leur plateforme aussi longtemps que possible, de vous faire miroiter l’abondance sans jamais qu’elle ne s’incarne réellement. N’est-ce pas là justement l’illusion de la société consommation ? Créer plus d’offres, de biens, de besoin sans que jamais aucun ne nous satisfasse vraiment ? Avoir et ne pas être. Mais pouvons nous vraiment avoir sans être ? Antoine, 26 ans a fait le pari que non. Il est le co-fondateur d’abricot.co, un site et bientôt une application de rencontre qui a vu le jour il y a trois ans, en 2017. Constatant la vacuité de l’incessant swipe, l’insatisfaction crasse qui en résulte, il a voulu remettre la rencontre réelle au coeur du dating en ligne. Dans ce huitième épisode, il nous parle bien sûr d’abricot.co, de sa genèse et de sa vision mais aussi de son rapport personnel à l’amour et à l’engagement.
DĂ©couvrez le site de rencontre abricot ainsi que ses articles sur Medium.
#7 Amours heureuses : « Je serais passé à côté de la femme de ma vie si je n'avais pas forcé le destin. »
#6 Billy : « Les apps c'est quand même un point clé dans la vie de beaucoup d'homosexuels. »
Billy, 27 ans, fait partie de ces personnes qui se sont familiarisés dès le plus jeune âge avec les sites de rencontre. Parce qu’il est un homme qui aime les hommes et qu’il a grandi dans une société où la norme pour les hommes c’est d’aimer les femmes, ces sites lui ont permis à l’adolescence de découvrir sa sexualité en dehors des espaces de socialisations traditionnelles. Et d’ailleurs, aujourd’hui y a-t-il encore quelque chose comme des espaces traditionnels ? Car depuis, Billy a grandi, et les sites de rencontre avec lui, ils se sont transformés et peuvent désormais le géolocaliser et le faire rencontrer d’autres personnes dans son environnement proche. Avec Billy, j’ai essayé de réfléchir à l’importance de la place des applications de rencontre dans le façonnement de l’identité queer où l’amour reste cependant encore toujours la grande inconnue.
Bibliographie :Â
- "Still getting it on online: Thirty years of queer male spaces brokered through digital technologies", Sam Miles, 10.1111/gec3.12407, 2018/09/01, Geography Compass; Â
- "Frictionless sharing and digital promiscuity", Robert Payne, , Communication and Critical/Cultural Studies, 2014;Â
- Pourquoi l'amour fait mal, Eva Illouz, Ed. Seuil, 2012; - , Sex Friends, Richard Mèmeteau, Zones, 2019.
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#5 Laura : « Dans le pire des cas, j'aurais une histoire à raconter. »
Laura, 30 ans, est la crĂ©atrice d’un compte Instagram très suivi qui comme son nom l’indique met en image ses aventures Tinder. C’est Ă croire que le phĂ©nomène des rencontres en ligne fait naĂ®tre des vocations artistiques et devient une thĂ©matique Ă part entière. Alors pourquoi toujours ce besoin de dessiner, d’écrire, de peindre, d’analyser ces rencards qu’ils aient Ă©tĂ© un cuisant Ă©chec ou un succès notoire ? Il y a certainement pour nous, gĂ©nĂ©ration Y, qui avons grandi analogue et vĂ©cu le tournant digital, le sentiment d’avoir pleinement conscience de cette transformation. La notion du temps et et de l’espace a Ă©tĂ© bouleversĂ©e et comme m’a dit Laura très justement “J’aime bien prendre le temps, mais on n’a pas le temps. On a assez peu droit Ă l’erreur et plutĂ´t que de dissiper un malentendu, on passe vite au prochain. Mais ça permet aussi d’évoluer vite.” Alors, Ă nouveau, qui rencontre-t-on vraiment lorsqu’on se connecte aux applis de rencontre ? Laura ? Suivez-lĂ sur @mesaventures_tinderÂ
Bibliographie :Â
King-Kong Theorie, Virginie Despentes, Grasset, 2006Â
Against Chill, Alana Massey, Medium, April 1 2015Â
Trailer
#4 Gautier: « Attraper des filles [...] sur Tinder [...] ça laisse un grand vide en soi. »
Gautier, 30 ans, vit actuellement Ă Singapour. Il a Ă©tĂ© sur les applications de rencontre lorsqu’il Ă©tait cĂ©libataire, Ă Bangkok et Ă Londres. Il y Ă©tait pour rencontrer des filles, sans attentes prĂ©cises, si ce n’est celle de pouvoir ramener la fille chez lui (ou se ramener chez elle) lorsque celle-ci lui plaisait. Gautier est le premier garçon hĂ©tĂ©rosexuel qui a bien voulu me parler de ses expĂ©riences sur les applications. Son discours est peut-ĂŞtre cash mais il a aujourd’hui le recul nĂ©cessaire pour en parler avec sincĂ©ritĂ©. En exclusivitĂ© le premier tĂ©moignage du genre.Â
Bibliographie :Â
- Pourquoi l'amour fait mal, l'expĂ©rience amoureuse dans la modernitĂ©, Eva Illouz, Ă©ditions du Seuil, 2012Â
- Communion, the female search for love, bell hooks, First Perennial edition published, 2003.
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#3 Eclair: « La rencontre n'est pas dictée par une attente en tant que telle. »
Bibliographie :
- Pourquoi l'amour fait mal, l'expérience amoureuse dans la modernité, Eva Illouz, éditions du Seuil, 2012
- L'amour sous algorithme, Judith Duportail, Ă©ditions de la Goutte D'or, 2019
- www.lemonde.fr/pixels/article/2019/07/26/sur-tinder-les-hommes-et-les-femmes-evoluent-dans-des-mondes-paralleles_5493933_4408996.html
#2 Pierre: « C'est ces mecs là qui me permettront d'être vraiment out. »
Pierre, 28 ans, nous parle de sa relation monogame avec les applications de rencontre. Il Ă©voque ses errements et ses joies mais il nous conte surtout le rĂ©cit de la conquĂŞte de sa sexualitĂ© et de son identitĂ©.Â
Bibliographie : Sex Friends, Richard Mèmeteau, Zones, mai 2019.
#1 Dorothée: « Je n'ai jamais dit "je t'aime" à un garçon. »
Dorothée, 30 ans, est sur les applications de rencontre quasiment depuis qu'elle est en âge de dater. Elle nous raconte son rapport au digital, ses attentes et ses espoirs en termes de relations mais surtout, elle nous parle de son idée de l'amour.