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Les voix de Bordeaux-Cartierville

Les voix de Bordeaux-Cartierville

By Les voix de Bordeaux-Cartierville

Le balado Les voix de Bordeaux-Cartierville raconte des moments de vie de personnes qui vivent, transitent ou travaillent dans le quartier Bordeaux-Cartierville de Montréal.

23 capsules sonores (10 épisodes et 13 portraits) composent cette mosaïque ethno-documentaire, réalisée pendant la pandémie de COVID-19. En tout, 11 ethnographes-storytellers ont interviewé plus de 100 citoyen⸱ne⸱s de 3 à 98 ans, en provenance de plus de 27 pays d’origine, pour dessiner le portrait de ce quartier relativement méconnu de Montréal.

Visitez lesvoixdebc.com pour en savoir plus!
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Un vestige de l’architecture moderne au Québec : la caserne

Les voix de Bordeaux-CartiervilleJul 26, 2021

00:00
19:38
Épilogue : Rébecca Guillaume

Épilogue : Rébecca Guillaume

Une fin tout en ouverture, on vous laisse avec les sages mots de Rébecca : tournés vers l’avenir, tout en s’inspirant du présent et du passé.


On vous laisse découvrir, et voguer sur ces réflexions.


On espère que vous avez eu autant de plaisir avec nous que nous en avons eu à préparer ce balado.


À une prochaine!

Jul 26, 202106:24
Laisser sa famille pour en trouver une autre : la garderie

Laisser sa famille pour en trouver une autre : la garderie

Pendant que des enfants perdent des dents «plus longues que les autres» pour faire place à «une dent d’adulte», regardent les oiseaux et les arbres dehors, ou confirment qu’il y a beaucoup de dinosaures à la garderie, des éducatrices, une administration et des parents apprécient la richesse trouvée dans cet espace où 70 familles, de 37 origines, s’entraident, main dans la main.

Jul 26, 202110:59
Portrait : Bernadette Ego

Portrait : Bernadette Ego

Mère de deux grands enfants (32 et 26 ans) et propriétaire d’une garderie en milieu familial depuis 21 ans, Bernadette Ego est arrivée au Canada en 1976 avec un statut de personne réfugiée du Liban. « C'est sûr, on est venus pour, un, la sécurité », confie Bernadette. « C'était quelque chose qu'on n'avait pas là-bas, alors on voulait vivre et on avait des ambitions. On voulait travailler. » 


Bernadette a beaucoup d’estime pour Bordeaux-Cartierville : « Depuis que je suis arrivée [depuis 33 ans], j'habite ce quartier. Vraiment, c'est un quartier qui répond aux besoins surtout et beaucoup pour les immigrants [...]. » 


Bernadette vit de l’émerveillement au quotidien auprès des enfants à les voir grandir et s’épanouir. « C'est un monde d'adultes, mais avec de petites tailles!, » nous partage-t-elle. « Tu regardes chaque enfant et tu te dis ‘Bon, ça, c'est un être humain qui va grandir, qui va être tel genre de personne dans la vie’. [...] J'ai neuf enfants et dans chaque groupe, on dirait que les caractères et les personnalités se répètent. Tu te dis : ‘C'est la société d'adultes qui commence là’. »


En écoutant Bernadette, vous saurez ce qui lui «a donné une autre ouverture» depuis sept ans. Ce qui lui « a fait comprendre la vie, voir la vie avec une vision différente ». Vivre plus d’empathie.

Jul 26, 202105:33
Portrait : Lina Al Habib

Portrait : Lina Al Habib

Le hasard de la vie a fait en sorte que Lina Al Habib accompagne une amie dans son processus d’inscription à une formation pour la petite enfance en milieu familial. Comme son amie habitait Ville St-Laurent contrairement à Lina qui habitait Bordeaux-Cartierville, c’est Lina qui a été sélectionnée pour cette formation subventionnée par Emploi-Québec parce que celle-ci était destinée qu’aux femmes de Bordeaux-Cartierville.


Lina avait déjà un bac en psychoéducation reçu en Syrie, mais cette formation lui a permis de « développer des pensées sur l’apprentissage par le jeu » et de se perfectionner sur ses connaissances sur la prise de décision des enfants. Lina affirme qu’« on apprend beaucoup plus ici parce que c'est un autre monde, une autre façon de faire les choses. »


Lina a aussi appris le français. Elle nous partage des moments cocasses vécus lors de ses premières journées en CPE qu’on vous laisse découvrir… Sourires garantis!


Jul 26, 202108:07
Un carrefour de vies : la friperie

Un carrefour de vies : la friperie

Se promener avec Hugues, ethnographe-storyteller du balado, au Cartier Émilie, c’est trouver de tout. « Y’a des livres, y’a des jouets, toutes les choses de beauté,» confirme Medgée, mais la friperie « c’est [aussi] comme une famille. C'est la team, quoi! », confie Ibrahim. Se promener au Quartier d’Émilie, c’est aussi entendre des rires, des interpellations comme Maman « qui est un signe de respect en Afrique » selon Anca et les histoires du quotidien, dont celles des bénévoles, essentiels au bon fonctionnement de la friperie. Cet épisode pourrait nous amener à vouloir faire comme certain.e.s qui reviennent plusieurs fois par semaine au Cartier Émilie parce que « ça fait partie de leur vie » et que « c’est ça le tissage avec le quartier », comme le résume Anca Niculicioiu.

Jul 26, 202113:14
Portrait : Véronique Ngatta

Portrait : Véronique Ngatta

Mariée, mère d’un petit garçon, Véronique Ngatta est infirmière auxiliaire en périnatalité. « Oui, c’est vrai, qu’il y a eu des embûches », confirme Véronique, « mais on le met dans le casque! On ne veut plus se rappeler de ça parce qu’en général, les choses se sont quand même bien passées. Il faut s’armer de courage et de patience surtout quand on arrive ici parce qu’on change complètement nos habitudes, nos façons de voir et notre façon de comprendre les choses. Ça prend beaucoup, beaucoup, beaucoup de courage surtout, et de volonté. »


Il n’y a pas de secret pour réussir sa vie au Canada selon Véronique : « Le plus important, [...] c’est d’abord de savoir ce qu’on veut faire quand on immigre dans un pays et, après, essayer de prendre les informations un peu partout, faire le tri et faire son choix pour éviter d’être plusieurs années plus tard à regretter ou à avoir des regrets et être malheureux. » 


Véronique renchérit : « On est vraiment dans un pays qui nous donne l’opportunité de pouvoir réaliser plein de choses qu’on n’avait peut-être pas la chance de réaliser quand on était chez nous, en Afrique. C’est important pour mes frères et sœurs qui m’écoutent, [...] de savoir s’orienter, d’avoir des objectifs à atteindre [...] et de se donner les moyens aussi de pouvoir les réaliser. »


Merci de ces précieux conseils Véronique.


Jul 26, 202106:53
Portrait : Solange Agbadjé

Portrait : Solange Agbadjé

Quand Solange Agbadjé est arrivée au Canada avec ses deux filles, on l’a référée à un organisme communautaire appelé La Corbeille. Solange s’y est sentie bien accueillie, a accepté l’aide alimentaire proposée, mais ce qu’elle souhaitait, c’était de trouver un travail. 


On lui a donc offert de joindre une formation à l’insertion de six mois où cours de laquelle, nous apprend Solange, « [l]e dernier mois est dédié à la recherche de l'emploi. On nous apprend tous les rudiments : comment faire son C.V., le réseautage, comment faire les références pour trouver un emploi. J'ai mis au point mon C.V. sur le modèle québécois et ensuite, j'ai pratiqué le réseautage dont on nous a parlé. Donc, j'ai parlé autour de moi « J'ai tel profil, voici mon C.V., je cherche du travail », et c'est comme ça que j'ai été recommandée par une Madame à la Banque Nationale. La Banque [...] m’a appelée pour passer un entretien qui n'était pas facile du tout, mais que j'ai réussi, et c'est comme ça que j'ai décroché mon emploi après cinq mois seulement de travail dans un programme d'insertion. »


Solange a bien failli repartir au Bénin toutefois car, entre le moment où elle a déposé son application pour émigrer et son arrivée ici, sept ans se sont écoulés et elle avait une bonne situation au pays. Elle s’est demandée, « pourquoi je me fatigue? ». C’est l’adaptation rapide de ses enfants ainsi que la qualité du système d’éducation qui l’ont convaincue de rester au Canada. Philosophe, Solange se dit : « Bon. Même si toi, tu ne trouves pas ton compte, si tes enfants trouvent leur compte, ce serait déjà une réussite’, mais je pense quand même que chacune de nous fait son bonhomme de chemin. »


Jul 26, 202108:58
Fait avec amour : le marché mobile

Fait avec amour : le marché mobile

Se nourrir et trouver ce qu’il faut pour se nourrir sont souvent perçus comme des acquis. Or, dans certains quartiers, une partie de la population n’a pas accès à des commerces pour répondre à ses besoins d’alimentation. À Bordeaux-Cartierville, cette situation concerne 43 % de la population. Des personnes et des organismes travaillent donc à favoriser l’approvisionnement régulier de produits frais, tout en encourageant les découvertes culinaires de chaque coin du monde. 


César Herzele, directeur des Marchés Ahuntsic-Cartierville, explique : 


« Pour répondre à ces problématiques de déserts alimentaires, i.e. des zones délimitées par un rayon de 500 mètres dans lequel on ne trouve pas de fruiteries ou en tout cas de commerces d’alimentation qui offrent des fruits et des légumes frais, on a mis en place des marchés mobiles. Le principe est assez simple : on remplit un camion de fruits et de légumes frais - et avec le temps on a un peu diversifié nos produits, on a également des oeufs, des produits laitiers - et on va dans ces zones de déserts alimentaires où il y a des personnes qui ont soit des difficultés d’accès physique et souvent en même temps économique à des aliments frais, on va dans ces zones-là et on opère des petits marchés. Ce qui nous permet d’offrir des prix très accessibles à la population, c’est le fait qu’on fasse de petites marges, mais c’est aussi, et beaucoup lié à l’implication citoyenne, donc des différents citoyens dans le marché. Donc l’idée, c’est que les marchés sont opérés au maximum par la population elle-même. Ça nous permet de réduire les coûts d’opération, de logistique, et ainsi d’offrir des fruits et des légumes frais de qualité à moindre coût. » 


Vous habitez Bordeaux-Cartierville et vous êtes intéressé.e.s à recevoir un marché mobile dans votre zone? Créez un regroupement de citoyen.ne.s et faites une demande auprès des marchés Ahuntsic-Cartierville pour qu’un nouveau secteur soit desservi, cliquez ici pour trouver comment les contacter.


Vous êtes intéressé.e.s à cuisiner la recette de ratatouille d’Émilie Thuillier? Cliquez ici.


Vous êtes intéressé.e.s à cuisiner la soupe Chorba frik d’Ahlem et son frère? Cliquez ici.


Vous voulez visiter le marchand qui offre des découvertes de melon comme celui qui a enchanté Émilie Thuillier? Demandez à Bao Nguyen, il vend aussi de l'ail et des oignons, visitez son site Internet en cliquant ici

Jul 26, 202123:16
Portrait : Saosan Othman

Portrait : Saosan Othman

Directrice d’une garderie, Saosan Othman s’est longtemps perçue que « comme une gardienne d’enfants ». Mais depuis quelques années, Saosan a un rêve, celui d’être écrivaine pour les enfants. Comme tout ce que Saosan a décidé de mettre en place s’est concrétisé depuis son arrivée au Canada, la publication de son ouvrage est juste une question de temps.


C’est un cours suivi à l’organisme Concertation-Femme qui a généré et propulsé la perception que Saosan a d’elle-même.  « [Ce cours]  m'a amenée à être une femme indépendante financièrement, indépendante au niveau de l'emploi », révèle-t-elle. « Par exemple, j'ai un bon succès avec mon travail, avec la garderie que j'ai maintenant. »


Une image l’a interpellée à son premier passage à Concertation-Femme : « Quand je suis entrée par la porte principale de Concertation-Femme sur Victor-Doré, il y avait une table à droite, et une photo de 14 femmes sur qui on avait tiré à l'école Polytechnique en 1989. C'était très touchant pour moi que ça arrive dans ce pays. De toute façon, ça arrive dans les pays du monde entier, mais je ne m'imaginais pas que ça arrivait au Canada! C'était mon imagination. [...]  J'ai cherché, j'ai lu beaucoup sur ces femmes, pourquoi c'était arrivé, et comment c'était arrivé. Pour moi, c'était le plus touchant. Quand je venais, j'avais envie de pleurer chaque fois que je voyais la photo devant la porte. C'est resté beaucoup dans ma mémoire. »


Le Canada, comme pays d’accueil, n’est pas parfait, mais quand on arrive ici avec des rêves, du potentiel de contribution, et qu’on trouve le soutien et l’accompagnement nécessaires, tout devient réalisable, comme pour Saosan qui a trouvé sur son chemin l’organisme Concertation-Femme et ses accompagnatrices.


***


Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Klucznik-Widajewicz, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault et Annie Turcotte, on se souvient de vous.


Jul 26, 202108:51
Portrait : Laurinda Soudé

Portrait : Laurinda Soudé

Béninoise d'origine, aujourd'hui Canadienne, Laurinda Soudé s’est fait vendre un rêve, celui du « Canada, pays en construction », auquel elle était conviée à venir contribuer. 


Une fois arrivée ici, après avoir travaillé cinq ans au Bénin comme ingénieure civile, on lui annonce qu’elle doit reprendre ses études pour quatre à cinq ans et qu’elle doit être bilingue pour accéder à certains postes. Or, la réalité de plusieurs personnes migrantes est qu’une fois arrivées ici, elles doivent travailler car les parents, les familles comptent sur elles… d’où l’univers des « jobines »  qui a peuplé les premières années de Laurinda à Montréal.


Laurinda est cependant fière d’annoncer que, maintenant, après ses efforts et du bénévolat, elle est devenue une professionnelle en finance, qui « fait de l’éducation financière ».


Optimiste et lucide, Laurinda aimerait dire aux personnes « qui vont peut-être embrasser ou vouloir venir embrasser le sol canadien. Préparez-vous, ce n'est pas facile, mais ce n'est pas difficile non plus, car, en toute chose, il faut la détermination et lorsqu'on y met du sien, on finit par y arriver. On ne se décourage pas. »


Merci Laurinda de nous partager ta persévérance.


Jul 26, 202110:54
Méditerranée → Rivière-des-Prairies

Méditerranée → Rivière-des-Prairies

Ahlem nous amène au coeur de son parcours de l’Algérie au Québec. Une carte révélatrice. De l’eau aussi liante que calmante. Un frère solidaire. Un avocat avisé. Des familles accueillantes. Un deuxième père bienveillant. Une maman fière. Un nouveau mari. Des souliers usés et des portes auxquelles il faut cogner pour trouver un emploi. Autant de personnages et d’outils qui jalonnent et façonnent l’histoire d’Ahlem, périple raconté sous forme de poème-conversation à Stefanie, ethnographe-storyteller du balado.

Jul 26, 202124:44
Comme un poisson dans l'eau

Comme un poisson dans l'eau

Plusieurs motifs incitent, amènent ou forcent une émigration. Plusieurs manières de concevoir la nouvelle vie en terre d’accueil font aussi partie de la nidification qui sera favorisée, possible ou freinée. 


Rester ou pas dans son cocon, comme le questionne Nabila Boutaghou? Car comme le souligne Éric Ninette Bogne, « se mettre ensemble pour le départ, c’est bon parce que quand vous venez d’arriver, c’est le réflexe humain. Le danger, c’est que parfois on s’adapte et on ne veut plus bouger [hors de ce cocon]. » 


Samer Elniz renchérit : « À un moment donné, il faut le mixage, il faut qu’on s’intègre ensemble. On est tous des Canadiens, des Québécois, on appartient à cette terre à la fin. » 


Cependant, plusieurs comme Anonyme 6 apprécient emménager dans un quartier comme Bordeaux-Cartierville où la plupart des voisins sont des personnes immigrantes également parce que c’est « beaucoup plus facile s’intégrer que contrairement à d’autre part » grâce aux expériences similaires et au fait « qu’on vient d’à peu près la même base. » 


Une diversité que confirme Yves Langevin qui a vu en 30 ans d’enseignement ses groupes passer de 5 à 10 étudiant.e.s sur 30 issu.e.s de l’immigration récente à maintenant 25 personnes sur 30. 


« L’étudiant.e d’aujourd’hui est résolument tourné.e vers l’international. On peut donner des exemples beaucoup plus riches basés sur la réalité que les étudiants connaissent car ils sont allés voir leurs grands parents, c’est extrêmement intéressant dans un cours d’avoir une multiplicité des points de vue et de façons de voir. »


Pour d’aucuns, l’expérience d’émigration est complexe, multiple et loin d’être homogène. Et la qualité de l’accueil en cette terre promise - des malheureux et des opprimés comme le conçoit Sébastien - est cruciale.

Jul 26, 202121:46
Portrait : Francine Kamsu

Portrait : Francine Kamsu

Quand on est dans la jeune vingtaine, et qu’on arrive au Québec, la neige, ça surprend. Ça choque. Surtout si elle se manifeste la deuxième journée de notre arrivée… Comme le premier Noël où on ressent un émerveillement car « c’est une émotion différente des autres. » 


Mais quand on vit ces contrastes à Bordeaux-Cartierville, on espère que d’autres, qui viendront ici, feront comme nous : 


« Je [...] proposerais [à toute personne immigrante] de venir s'installer à Bordeaux-Cartierville parce que c'est un quartier vraiment paisible, il y a l'accueil, tout le monde est souriant. C'est un esprit chaleureux, ce quartier. Je lui conseillerais de venir s'installer de ce bord-ci, [...] de relaxer, [et] comme on dit ici, « tout va bien aller ». » 


Alors, jeunes adultes, si vous lisez ce texte d’un autre pays, et que vous vous apprêtez à venir à Montréal, peut-être voudrez-vous écouter Francine… et venir vous installer à Bordeaux-Cartierville ✈️☃️🌺👩‍❤️‍👩👩‍❤️‍👩👩‍❤️‍👨👨‍❤️‍👨

Jul 26, 202103:48
Portrait : Rani Ntidendereza

Portrait : Rani Ntidendereza

Infirmière arrivée au Québec pendant son adolescence, Rani Ntidendereza jongle avec les différentes sphères de sa vie : 


« Je suis mère monoparentale, je suis maman avant tout, mais il y a aussi le côté professionnel où j'essaie toujours de me surpasser », souligne Rani. « Je travaille sur différents projets. Comme toute personne qui essaie de concilier la vie familiale et la vie professionnelle, on essaie de faire de notre mieux dans les deux. Souvent, ça devient difficile parce qu'on ne peut pas être aux deux endroits en même temps. Il y a toujours une chose qui souffre plus que l'autre! »


Avec pareil rythme de vie, plusieurs d’entre-nous seraient satisfait.e.s de sa contribution. Pas Rani, qui fait aussi du bénévolat!


« J'essaie toujours de m'impliquer d'une façon ou d'une autre [...]. Par exemple, pendant la pandémie, il y avait un groupe de personnes qui s'étaient réunies pour apporter du soutien aux gens qui se sentaient seuls. On les appelait, surtout les personnes âgées, pour leur offrir un peu de temps pour discuter [...] ça leur faisait du bien de pouvoir discuter avec quelqu'un, d'avoir quelqu'un qui les écoute, [tout] simplement. »


Merci Rani.


Jul 26, 202105:35
Faut s’la faire belle la vie : la résidence pour aîné.e.s

Faut s’la faire belle la vie : la résidence pour aîné.e.s

« C’est des correspondances solidaires*, mais ça pourrait s’appeler bouteilles à la mer, de mon point de vue à moi en tous cas, de celle qui les fait, » confie Suzanne Laurin, qui, pendant la pandémie, a rédigé des lettres à des personnes âgées, lettres envoyées dans des enveloppes qui, parfois, font « beaucoup de sons », et, d’autres fois, « sont plus silencieuses ». 


En participant à cette « chaîne de solidarité pour nos aîné.e.s », Suzanne connaissait ses intentions et son processus de création. Mais dès qu’elle déposait ses correspondances dans une boîte à lettres près du YMCA de Bordeaux-Cartierville comme des dizaines d’autres personnes, ces missives prenaient vie sans elles. Comment ces personnes aînées qui ont reçu les photos, dessins et mots de Suzanne et autres résident.e.s du quartier ont-elles réagi? 


Écoutons ces personnes et Suzanne pour s’imprégner de leur ouverture à l’imprévu et de leur accueil à l’émerveillement. À méditer ensuite. 


* Le projet de correspondances solidaires est une initiative de la table de concertation jeunesse de Bordeaux-Cartierville et de la table de concertation des aînées et de la en collaboration avec les organismes du milieu (YMCA Cartierville, Arrondissement Ahuntsic-Cartierville et CLIC).

Jul 26, 202128:56
Un vestige de l’architecture moderne au Québec : la caserne

Un vestige de l’architecture moderne au Québec : la caserne

Quoi faire avec un édifice patrimonial vide?


Un passionné d’histoire, une mairesse d’arrondissement et la fille d’un des premiers capitaines de la caserne de pompiers sur Bois-de-Boulogne répondent à cette question, avec, on s’en doute, des points de vue qui reflètent leur ancrage relationnel avec cet édifice reconnu pour sa valeur patrimoniale exceptionnelle, comme l’illustrent quelques passages de l’épisode : 


Le dimanche, quand [mon père], était en devoir, 

Souvent ma mère partait avec moi et mes deux petites soeurs, 

et on venait voir mon père. 

Je voyais toujours le poteau qui descendait en bas, 

et j’avais dit à mon père : j’aimerais ça l’essayer [rires].

Mon père a dit : on n’a pas fait ça souvent, mais c’est correct.

Lui il est allé en bas, il y avait un autre pompier à côté de moi, 

et j’ai pris la barre et j’ai glissé jusqu’en bas.

J’étais tellement fière de mon coup [rires].

J’ai entendu dire qu’un monsieur qui voulait acheter ça 

Et qui voulait faire des condos, ou démolir.

Soupir. 

Ça a pas de bon sens. C’est l’histoire de Bordeaux là-dedans..

Ça me ferait bien de la peine en tous cas.

---Andrée Lamarche-Perrault


Je passe ici depuis plusieurs années, 

et je vois qu’il n’y a aucun progrès qui a été fait.

Ce qui est très dommage. 

L’architecte qui a bâti [cette caserne], Charles-Aimé Reeves, 

c’est pas un va nu-pied ça.

C’est un des grands architectes 

que le Québec a connu au début du 20e siècle. 

Le Québec moderne s’est construit avec des architectes comme lui.

C’est un bel édifice, pour un petit quartier, un petit village autrefois, 

un style beaux-arts, qui est un style monumental, 

mais là on y va avec de la brique rouge, c’est simple, mais pas cher, 

mais quand même on réussi à faire une architecture avec du panache 

et dans Bordeaux, il n’y a pas d’autres bâtiments comme ça.

---Stéphane Tessier


Quand j’ai pris connaissance de ce dossier là, 

quand j’ai été élue [en 2009], la caserne était déjà vide.

Et on sait qu’un édifice patrimonial, quand il est vide, c’est la pire des choses. 

Il faut trouver une vocation. Et il y avait des travaux à faire.

Donc j’ai fait énormément de démarches afin que ça reste communautaire,

 qu’on trouve une occupation municipale.

Et j’obtenais toujours des fins de non-recevoir.

Parce qu’on savait pas trop quoi y mettre, et surtout parce qu’on avait pas l’argent pour installer les gens à l’intérieur et faire les rénovations qui s’imposaient.

Parallèlement à ça, je souhaitais que si la caserne était achetée, qu’on ne puisse pas défaire la caserne, ou qu’en tous cas, trop la transformer.

---Émilie Thuillier

Jul 26, 202119:38
Portrait : Anonyme 1

Portrait : Anonyme 1

Sans fard, mais avec reconnaissance, Anonyme 1 expose une partie de son quotidien comme personne demandeuse d’asile. Ingénieure ayant exercé pendant 10 ans au Cameroun, Anonyme 1 agit maintenant comme préposée aux bénéficiaires après avoir suivi un cours à son arrivée au Québec voilà un an.


« Comment est-ce que ce sera, ma situation? Est-ce que je pourrai m'en sortir? Qu’est-ce que deviendra ma demande d'asile?, » s’interroge Anonyme 1. 


« Je remets tout à Dieu, je prends mon courage à deux mains, je continue à travailler [...]. Je ne connais pas la suite, je ne la connais pas, et c’est ce qui fait que, de temps en temps, ça me stresse. »


Joignez vos souhaits et vos actions aux nôtres afin que Anonyme 1 puisse bientôt vivre sans se demander si demain elle sera totalement acceptée ici.

Jul 26, 202105:31
Un monde à une autre vitesse

Un monde à une autre vitesse

Des conseils pour être une personne heureuse? 

La meilleure sauce à spaghetti de Montréal?

Des nouvelles de Youppi, la mascotte des Expos?

La solidarité pendant la guerre?

Le parc Belmont? LE PARC BELMONT!!!

En quoi les rallys peuvent être émancipateurs?

L’importance de l’algèbre dans la vie?

Qu’est-ce qui amène des ados à ouvrir leurs yeux?

Le féminisme au, du quotidien, avant son temps.

Ah oui, l’h(H)istoire de Bordeaux et Cartierville?

Tout cela, et encore plus dans cet épisode.

Jul 26, 202132:55
Portrait : Nabila Boutaghou

Portrait : Nabila Boutaghou

« Le quartier Bordeaux-Cartierville, c'est un quartier que je souhaite à tout le monde», affirme avec conviction Nabila Boutaghou. Les voisin.e.s, les ami.e.s, les parcs, l’entraide, les organismes communautaires toujours présents pour vous, autant de vecteurs qui suscitent l’attachement à ce quartier pour Nabila. Hiver, printemps comme été, nous dit-elle! 


Nabila a quitté neuf mois Bordeaux-Cartierville depuis les 15 dernières années. « Grave bêtise », selon elle, qui a été résolue en revenant y vivre à nouveau « parce que quand tu t'habitues à un endroit, c'est difficile de changer. » 


7 minutes 23 en compagnie d’une femme qui apprécie sa sensibilité et « qui est serviable, à l'écoute [et qui] aime rendre service [et] partager. » 

Jul 26, 202107:24
Portrait : Murielle Mélèm Akpa, PhD

Portrait : Murielle Mélèm Akpa, PhD

Née dans une famille en Côte d’Ivoire pour qui l’éducation des filles était une priorité, Docteure Murielle Akpa a beaucoup voyagé avant de s’installer à Montréal où elle a pris l’habitude de visiter sa famille à Bordeaux-Cartierville. 


À Éric qui lui demande quel serait son conseil à une personne nouvellement arrivée au pays, Dre Apka répond : « Trouvez votre tribu. Ça ne veut pas forcément dire des rassemblements entre personnes du même pays [...]. Non. Il faut trouver des personnes qui vont faire partie de votre entourage, avec qui vous avez des affinités, des choses en commun, vous travaillez vers un même objectif, parce que ce sont ces personnes-là qui vous soutiendront quand les temps sont durs et vous ferez la même chose pour ces personnes-là. »

Jul 26, 202106:52
Portrait : Maysoun Faouri

Portrait : Maysoun Faouri

Voix lumineuse, voix pleine de sagesse de celle qui a vécu, vit et vivra, Maysoun Faouri nous invite à mieux comprendre les nuances, les complexités et les beautés du choix d’aller vivre dans un ailleurs qui devient aussi sa maison et celle de sa famille. 


Portrait d’une femme forte, aimante et pleine de ressources qui a « brûlé son bateau de retour » en s’engageant au quotidien à accompagner de nouvelles arrivantes et à créer des ponts depuis plus de 30 ans entre des personnes de toutes les origines et de tout horizon, à partir de Bordeaux-Cartierville.

Jul 26, 202105:14
Bordeaux-Cartierville, souviens-toi…

Bordeaux-Cartierville, souviens-toi…

Bien que présent « sur la carte », Bordeaux-Cartierville est méconnu des Montréalais.e.s., donc absent des conversations qui cherchent à définir ce qui caractérise Montréal. 


Une douzaine de personnes nous présentent leurs perceptions de Bordeaux-Cartierville : des visions différentes, contradictoires et/ou complémentaires qui mettent en valeur les complexités du tissu social et urbain du quartier où comme le mentionne Anonyme 3, « si j’avais le pouvoir, je répartirais avec équité et il n’y aurait pas de riches, pas de pauvres. Tout le monde serait à la même place, tout le monde serait égal » et où comme le mentionne Anonyme 5, « c’est l’idéal, parce que c’est vivable, pas comme le bas de la ville. Ici, c’est un peu la ville, un peu la campagne, les gens se parlent, on se connait. C’est le juste équilibre. »


Nos guides nous invitent dans cet épisode à ressentir les liens affectifs vécus avec ce quartier et à réfléchir sur l’impact des images réelles, ou fictives, qui circulent, ou pas, sur et dans cet espace de vie, de travail, et/ou de transit. 


Bonne incursion au sein d’un quartier plein de contrastes et d’extrêmes où bienveillance, appréciation, et affection côtoient discriminations raciales, inégalités, questionnements et où les bienfaits et les dangers ne sont toujours pas là où on les imagine, qu’on soit à l’intérieur, comme à l’extérieur, de Bordeaux-Cartierville. 


***


Cet épisode est dédié à Ariel Jeffrey Kouakou, sa famille et ses ami.e.s. 

Jul 26, 202123:13
Le bon temps : la maison des jeunes

Le bon temps : la maison des jeunes

Qu’est-ce que peuvent bien raconter et confier des groupes « de jeunes » à qui on pose des questions et à qui on laisse poser les questions?


Des définitions sur le racisme systémique, des expériences sur le confinement, les médias sociaux et la solitude; des partages sur leurs lieux préférés et les sentiments d’appartenance et de sécurité au sein de Bordeaux-Cartierville; des avis sur ce qu’ils et elles aimeraient faire quand ils et elles « seront grand.e.s », le respect et les modèles qui motivent «à être une meilleure personne»; des perceptions sur les relations « filles-gars »; des descriptions du « bon père » et du rôle de la chance dans la vie ainsi que de… l’amour. Notamment.


Un exemple des interactions qui attendent notre écoute?


- L’amour?


- Moi, mes amis, je vais pas leur dire à tous les jours que je les aime.

Mais ma mère, à tous les jours, je lui dis que je l’aime.

Ça dépend de la relation, et ça dépend de la personne à qui je le fais.

[...]

Ça, c’est un besoin essentiel.

Ça, j’ai vu ça en ligne.

J’ai cherché et tout et là ils m’ont dit que l’amour, c’est un besoin essentiel.

Et quand on y repense, c’est vrai.

Un moment, on avait parlé de ça moi et un ami, et on s’est dit que peu importe ton niveau dans la vie, peu importe ton âge et tout, tu as toujours besoin,

genre, d’une sorte d’amour, genre.

Je sais pas comment le dire.

Par exemple, quand tu es un bébé, tu as toujours besoin de l’amour de ta mère.

En grandissant, de tes amis, de tes proches, de ta femme plus tard, de tes enfants.

Il y a toujours une figure d’amour qui va prédominer dans ta vie,

qui va te permettre de te motiver et tout.

Les gens qui ont pas d’amour, on voit qu’ils ont plein de problèmes. Et ça se voit sur leur visage qu’ils ne sont pas contents d’être là.

[...]


- Il y a plusieurs types d’amour.

L’amour ne va pas nécessairement venir d’un individu.

Peut-être que l’amour ressenti va venir d’un chat ramassé dans la rue.

D’un chien.

Et ça peut-être bizarre, mais je suis certain que certaines personnes vont ressentir cet amour venant d’un objet qui leur tient à coeur et tout.


- Toi, tu t’éparpilles, toi.


---Marion, Rosario et Mohamed

Jul 26, 202131:35
Prologue

Prologue

Avant de vous plonger dans l’écoute de ce balado, voici quelques notes méthodologiques.


Les voix de Bordeaux-Cartierville racontent des moments de vie de personnes qui vivent, transitent ou travaillent dans le quartier Bordeaux-Cartierville de Montréal.


Produit, réalisé et monté en pleine pandémie, avec les défis relationnels et techniques que ce moment historique a généré, nous avons choisi, avec ce balado, de nous laisser guider par nos rencontres, nos conversations, nos observations et nos envies.


« Laisser émerger ce qui veut émerger » et « accueillir ce qui émerge sans imposer ce qu’on pense qui devrait émerger comme contenu » ont donc été nos devises.


Cette manière de faire et d’être dans la production, la réalisation et le montage de ce balado est inspirée par une approche ethnographique qui priorise les personnes rencontrées et leurs réflexions sans chercher à imposer une intention éditoriale particulière.


Concrètement, cela signifie que ce sont les échanges enregistrés qui ont guidé le montage des épisodes, pas une trame narrative pré-établie au sein de laquelle on remplit des cases avec des thèmes prédéterminés.


Les dix épisodes et 13 portraits de ce balado laissent ainsi toute la place aux témoignages de la centaine de personnes rencontrées par notre équipe de 11 ethnographes-storytellers entre juillet 2020 et mai 2021.


«Laisser toute la place aux témoignages» signifie ici que nous vous présentons les épisodes et les portraits sans narration afin de ne pas vous dicter quoi ressentir, quoi penser.


À vous maintenant.


Bonne écoute, bon moment avec nous et au plaisir de recevoir vos impressions et commentaires!

Jul 23, 202104:33