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Mondes Sociaux est un magazine numérique francophone en libre accès, créé et géré par des chercheurs. Il entend contribuer au partage et à la circulation des connaissances en mettant en visibilité auprès de larges publics des travaux de recherche de Sciences humaines et sociales déjà publiés dans des revues ou des ouvrages scientifiques.
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Ce que l’intelligence artificielle a d’humain – Antonio Casilli

Mondes SociauxJan 27, 2021

00:00
49:37
Mondes Sociaux # 14 - La ménopause, un phénomène social ?

Mondes Sociaux # 14 - La ménopause, un phénomène social ?

On rattache souvent le terme de ménopause au vieillissement et aux symptômes qui l’accompagnent. Cette vision médicale, omniprésente dans les médias, n’influencerait-elle pas notre perception de cette période de la vie ?

Dans ce nouveau podcast, Cécile Charlap nous propose de découvrir ce phénomène naturel sous un angle nouveau. Elle revient sur une enquête qu’elle a menée auprès de 30 femmes ménopausées pour nous permettre d’aborder ce phénomène du point de vue de la sociologie.

Comment est vécue la ménopause ? Est-elle perçue de la même manière que l’on soit d’un côté ou de l’autre du globe ? 

Mar 11, 202416:05
Mondes Sociaux #13 - L'archéologie, une affaire de genre ?

Mondes Sociaux #13 - L'archéologie, une affaire de genre ?

Connaissez-vous l’archéologie du genre ? Dans ce nouvel épisode des podcasts de Mondes Sociaux, l’historienne Sandra Péré-Noguès, revient sur cette discipline encore peu médiatisée en France.

Elle a menée des recherches sur la place occupée par les femmes dans l’archéologie et sur les stéréotypes de genre qui entourent les découvertes archéologiques. Qu’est-ce que l’archéologie du genre ? Les stéréotypes de genre actuels peuvent-ils biaiser les interprétations données aux traces laissées par les sociétés anciennes ?

Feb 05, 202412:13
Mondes Sociaux #12 - Faire parler les morts de Djibouti

Mondes Sociaux #12 - Faire parler les morts de Djibouti

Pour ce 11ème podcast de Mondes Sociaux, on vous emmène à Djibouti à la découverte des premières sociétés de production aux côtés de Jessie Cauliez, archéologue et chargée de recherche au CNRS au laboratoire TRACES (Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés).

Elle nous parle de ses fouilles archéologiques à travers un article intitulé « Monumentalisme funéraire et premières sociétés de productions dans la Corne de l’Afrique. Le monument à double couronne d’Antakari 3 en République de Djibouti » publié dans sidestonespress. Jessie Cauliez nous explique comment la fouille d’une nécropole permet de percer les mystères qui entourent le mode de vie et les interactions entre les individus qui peuplaient ce site au IIIe millénaire.

Jan 08, 202414:34
Mondes Sociaux #11 -Dialogue sur Sapiens
Dec 19, 202314:39
Mondes Sociaux #10 - Des livres pour faire nation : le Brésil au XIXe siècle

Mondes Sociaux #10 - Des livres pour faire nation : le Brésil au XIXe siècle

Mondes Sociaux : le Podcast présente un nouvel épisode, cette fois aux côtés de Sébastien Rozeaux, maître de conférences en histoire moderne et contemporaine à l’Université Toulouse JeanJaurès et membre du laboratoire FRAMESPA. Il revient sur Letras Pátrias : Les écrivains et la création d’une culture nationale au Brésil (1822-1889), sa dernière publication aux Presses Universitaires du Septentrion datant de novembre 2022. Mais que sont exactement ces « Letras Pàtrias » ?

Sébastien Rozeaux s’est penché sur l’histoire de la littérature brésilienne au xixe siècle et le projet nationaliste qu’elle portait en son sein. Néanmoins, de quelle nation parle-t-on réellement dans un « empire » alors partagé entre colons blancs, natifs amérindiens et esclaves déplacés noirs ?



Nov 06, 202321:47
Mondes Sociaux #09 - Mais que s’est-il passé à Toulouse en l’an 721

Mondes Sociaux #09 - Mais que s’est-il passé à Toulouse en l’an 721

Dans ce nouvel épisode de Mondes Sociaux : le Podcast, Florian Gallon nous emmène dans le passé à la découverte d’une bataille méconnue. En effet, le maître de conférences en histoire médiévale à l’Université Toulouse – Jean Jaurès et membre du laboratoire FRAMESPA, a travaillé sur la bataille de Toulouse en l’an 721. Florian Gallon nous explique ainsi ce qu’il en est vraiment de cet évènement historique dans « 721 : Les Sarrasins aux portes de la ville »», un livre paru aux Éditions Midi-Pyrénéennes dans la collection « Cette année-là à Toulouse » en octobre 2022.

Florian Gallon revient sur la bataille de Toulouse, plus souvent oubliée au profit d’une autre bataille bien connue, celle dite « de Poitiers ». Qu’est-ce qui justifie cependant que l’une soit plus connue que l’autre de nos jours ?  Comment l’historien·ne écrit l’histoire et comment des événements peuvent servir des discours politiques haineux ? Autant de questions qui traversent cet épisode de notre podcast co-produit aux côtés de la Maison de l’Image et du Numérique…

Oct 02, 202318:34
Mondes Sociaux #8 - L’arbre qui parlait à l’oreille des Grecs

Mondes Sociaux #8 - L’arbre qui parlait à l’oreille des Grecs

Dans ce nouvel épisode, Adeline Grand-Clément revient sur un concept atypique : les arbres parlants. En effet, la professeure d’Histoire grecque à l’Université de Toulouse 2 Jean Jaurès et membre de l’équipe ERASME du laboratoire PLH et du laboratoire ANHIMA à Paris a étudié plus particulièrement un arbre et la réception de ses oracles dans « Quand les feuilles du chêne de Dodone se mirent à bruire » pour la revue ANABASES.

 

Adeline Grand-Clément a travaillé avec Sarah Rey pour étudier la perception de la nature dans l’Antiquité à l’occasion d’un hommage aux travaux de Pascal Payen, fondateur de la revue ANABASES de l’équipe de recherche ERASME à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès. En effet, si les cultes autour des arbres sont aux racines de nombreuses religions, quel regard portons-nous dessus de nos jours ? Finalement, est-ce que les Grecs de l’Antiquité entendaient les mêmes choses que nous quand le vent souffle dans les feuilles des chênes ?

Jun 29, 202320:25
Mondes Sociaux #7 - Aldo Moro, un assassinat au coeur de l’état italien - Philippe Foro

Mondes Sociaux #7 - Aldo Moro, un assassinat au coeur de l’état italien - Philippe Foro

Dans le cadre de Mondes Sociaux : le podcast, Philippe Foro, maître de conférences en Histoire contemporaine à l’Université Toulouse Jean-Jaurès, revient sur son travail présenté  à l’Institut d’Études Politiques de Paris, et portant sur Aldo Moro, un catholique en politique : Promoteur, acteur et martyr de la République italienne. Mais qui était Aldo Moro et quel rôle a-t-il joué dans la vie politique italienne dans les années 1960 et 1970 ?

Quarante-cinq ans après les faits,  Philippe Foro nous explique le parcours militant d’Aldo Moro, homme politique italien, victime d’un assassinat politique par les Brigades Rouges en 1978. Dans le contexte des « années de plombs », quel était le paysage politique italien au moment de cet enlèvement ? En quoi la mort d’Aldo Moro a-t-elle représenté un symbole pour la population italienne ?

Jun 02, 202317:48
Mondes Sociaux #6 - Débunker les idées reçues sur le clitoris - Sylvie Chaperon

Mondes Sociaux #6 - Débunker les idées reçues sur le clitoris - Sylvie Chaperon

Pour Mondes Sociaux : le podcast, Sylvie Chaperon, professeure d’histoire contemporaine du genre à l’Université de Toulouse Jean -Jaurès, présente son dernier livre co-écrit avec Odile Fillod sur les idées reçues sur le clitoris. La  domination masculine cis-hétéro dans le domaine de la recherche  a-t-elle favorisé l’apparition et le maintien d’idées reçues sur le  clitoris ?

Ce podcast revient sur deux des chapitres de l’ouvrage de Sylvie  Chaperon, en questionnant l’ignorance du clitoris par les chercheurs  dans la science, mais aussi les conditions du plaisir dans les rapports  sexuels cis-hétéros.

Feb 16, 202320:27
Mondes Sociaux #5 - Les bibliothécaires face aux défis du numérique - Mylène Costes

Mondes Sociaux #5 - Les bibliothécaires face aux défis du numérique - Mylène Costes

Les podcasts originaux de Mondes Sociaux sont de retour. Pour cet épisode, nous accueillons Mylène Costes, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Toulouse Jean-Jaurès. Elle présente une recherche sur les dispositifs de médiation en ligne proposés dans les bibliothèques. Mais comment les bibliothécaires réagissent-ils aux incitations à utiliser le numérique et les nouveaux médias dans leurs pratiques professionnelles ?

Avec la numérisation des œuvres, les sites web ou encore l’utilisation des réseaux sociaux numériques, les bibliothécaires ne manquent pas de dispositifs pour mettre leurs collections patrimoniales en valeurs. Mais alors que ce personnel n’est généralement pas formé à l’utilisation des nouveaux médias, il doit souvent redoubler d’imagination pour attirer un public varié.

Dec 08, 202217:07
Mondes Sociaux #4 - Quelle est l’expérience de visite d’un jeune enfant au musée ? – Muriel Lefebvre
Nov 10, 202213:26
Mondes Sociaux #3 - L'effet paradoxal de la Covid 19 sur les conditions d'entraînement des artistes de cirque - Émilie Salaméro
Oct 06, 202219:23
Mondes Sociaux #2 - Quels modèles et valeurs pour une agriculture plus durable ? - Gaël Plumecocq

Mondes Sociaux #2 - Quels modèles et valeurs pour une agriculture plus durable ? - Gaël Plumecocq

Mondes Sociaux revient avec un deuxième podcast original en compagnie de Gaël Plumecocq, chargé de recherche à l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) situé à Castanet-Tolosan. Il présente un article collectif écrit sur les différents modèles de l’agriculture durable en Occident, leurs valeurs et leurs fonctionnements. Mais comment les identifier et qu’est-ce qui peut pousser un agriculteur à effectuer cette transition ?

Cette recherche met en évidence l’existence de six modèles identifiables d’agriculture durable aux valeurs et aux méthodes parfois très éloignées les uns et des autres mais qui ont toujours comme objectif commun de quitter l’agriculture intensive, considérée comme polluante et destructrice. Ce travail revient également sur ce qui peut motiver les agriculteurs à franchir le pas d’une transition vers des modèles plus respectueux de l’environnement et de la nature mais aussi vers ce qui peut les en détourner, comme les risques financiers par exemple.

Les podcasts de Mondes Sociaux constituent une autre façon de découvrir la recherche en sciences humaines et sociales. Sous forme de dialogue avec son auteur ou autrice, ces podcasts discutent d’un article scientifique publié récemment. En quelques minutes, sont présentés les principaux résultats de la recherche, la démarche ainsi que les enjeux soulevés par ce travail. Dans l’esprit de Mondes Sociaux, le but de cette collection est de rendre accessibles au plus grand nombre des recherches récentes en sciences humaines et sociales.

Fiche Technique :

Date : 22 juin 2022

Durée : 20:31 minutes

Producteurs : Maison de l’Image et du Numérique

Animateur : Hugo Raynaud

Jun 30, 202220:31
La passion de l'égalité - Florent Guénard

La passion de l'égalité - Florent Guénard

Les sociétés démocratiques se sont toujours structurées autour de la notion d’égalité entre les citoyens. Paradoxalement, depuis plusieurs dizaines d’années, les inégalités semblent subsister voire s’accroitre.  Et la « passion de l’égalité » parait être reléguée au second plan.

Selon Florent Guénard, nous prenons très souvent pour acquis certains privilèges associés à l’égalité. Ces acquis ont pourtant été obtenus suite à des mouvements collectifs suscités par une véritable passion pour l’égalité. Aujourd’hui, les volontés d’égalité sont essentiellement perçues comme de la jalousie et de l’envie bien plus que comme une passion collective.

Florent Guénard intervient dans ce podcast produit par Ombres Blanches afin de présenter son dernier ouvrage « La passion de l’égalité » aux éditions du Seuil. Il est Maître de conférences à l’École normale supérieure de Paris. Il est également rédacteur en chef du site La Vie des idées, revue en ligne rattachée à l’institut du monde contemporain du Collège de France. Il a notamment publié « Le Ressentiment, passion sociale » aux Presses Universitaires de Rennes en 2012 co-écrit avec Antoine Grandjean et « La Démocratie universelle. Philosophie d’un modèle politique » aux éditions du Seuil en 2016.

  • Guénard F., 2022, La passion de l’égalité , Seuil

La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.

Fiche Technique :

Date : 15 février 2022

Durée : 75:09 minutes

Producteurs : Ombres Blanches


Jun 09, 202201:15:09
Comment la droite a perdu la Ve République (1976-1981) - Pierre-Frédéric Charpentier

Comment la droite a perdu la Ve République (1976-1981) - Pierre-Frédéric Charpentier

L’année 1981 marque l’avènement de la gauche au pouvoir avec l’élection de François Mitterrand comme président de la République et une victoire aux élections législatives quelques mois plus tard. Cet évènement constitue la première défaite de la droite lors d’une élection nationale depuis la mise en place de la Ve République.

Dans son nouvel ouvrage, La Fin de règne – Comment la droite a perdu la Ve République (1976-1981), Pierre-Frédéric Charpentier revient sur cette défaite historique.

Ce podcast, produit par la librairie Ombres Blanches, se concentre principalement sur la rivalité entre deux hommes politiques : Valéry Giscard d’Estaing, candidat du centre-droit, président de la République à l’époque, et son premier ministre Jacques Chirac, candidat du parti gaulliste. Leurs ambitions et oppositions, alors qu’ils font partie de la même famille politique, vont contribuer à la défaite de la droite et à l’impopularité croissante de Valéry Giscard d’Estaing…

Pierre-Frédéric Charpentier est historien, enseignant au lycée Berthelot de Toulouse et chargé de cours à l’IEP Toulouse. Ses recherches portent sur la vie politique et culturelle au XXe siècle. Il a écrit : La drôle de guerre des intellectuels français : 1939-1940 aux éditions Lavauzelle et Une guerre civile par procuration : les intellectuels français et la guerre d’Espagne » (1936-1939) publié chez Felin.

  • Charpentier F., 2021, La Fin de règne – Comment la droite a perdu la Ve République (1976-1981), Félin

Fiche Technique :

Date : 12 février 2022

Durée : 86:29 minutes

Producteurs : Ombres Blanches

Animateur : Jacques Cantier

May 12, 202201:26:29
Mondes Sociaux #1 - Qui sont les fondateurs des entreprises « innovantes » en France ? - Michel Grossetti

Mondes Sociaux #1 - Qui sont les fondateurs des entreprises « innovantes » en France ? - Michel Grossetti

Pour ce premier podcast de Mondes Sociaux, nous avons invité Michel Grossetti, sociologue et directeur de recherche au CNRS, membre du LISST. Il rend compte d’une enquête collective réalisée sur les différents profils des fondateurs de start-up, dites « innovantes », en France. Qui sont ces entrepreneurs et pourquoi s’engagent-ils dans cette aventure ?

Il existe deux grands types de fondateurs de start-up en France : le premier, plus ancien, est constitué de créateurs aux profils techniques et aux parcours professionnels variés ; le second, plus récent, est composé de jeunes diplômés issus de formations de commerce ou de gestion. Comme le montre cette recherche, le mythe du génie fondateur se révèle finalement bien loin de la réalité. Par ailleurs, cette étude souligne le fait que les créateurs d’entreprises s’exposent de manière inégale à des risques multiples en s’embarquant dans cette aventure difficile.

Les podcasts de Mondes Sociaux constituent une autre façon de découvrir la recherche en sciences humaines et sociales. Sous forme de dialogue avec son auteur ou autrice, ces podcasts discutent d’un article scientifique publié récemment. En quelques minutes, sont présentés les principaux résultats de la recherche, la démarche ainsi que les enjeux soulevés par ce travail. Dans l’esprit de Mondes Sociaux, le but de cette collection est de rendre accessibles au plus grand nombre des recherches récentes en sciences humaines et sociales.

Fiche Technique :

Date : 14 mars 2022

Durée : 14:17 minutes

Producteurs : Maison de l’Image et du Numérique

Animateur : Hugo Raynaud

Apr 21, 202214:18
Ce qu’embrasser veut dire - Jean-Claude Kaufmann

Ce qu’embrasser veut dire - Jean-Claude Kaufmann

Le baiser est une marque d’affection courante et commune. Il a cependant une histoire millénaire et complexe. Ce podcast présente l’ouvrage « Ce qu’embrasser veut dire » écrit par Jean-Claude Kaufmann. Il explore le passé méconnu de cette pratique et son rôle dans nos vies quotidiennes. L’étude du baiser permet en effet d’éclairer l’organisation, les relations hiérarchiques des sociétés et leurs évolutions.

Jean-Claude Kaufmann ne s’arrête pas à l’étude du baiser d’affection, que l’on connaît tous, mais se concentre également sur ce qu’il appelle les baisers « religieux » et « politiques » en détaillant diverses pratiques ayant eu cours à différentes époques et lieux. Après avoir présenté la dimension universelle du baiser, il développe l’idée que le baiser peut également renvoyer à un dispositif de domination,le subordonné embrassant le dos de la main du maître par exemple. Le baiser peut également être un acte d’insoumission et de révolte face à l’ordre social.

Jean-Claude Kaufmann est un sociologue français né en 1948. Pionnier de la « microsociologie », il a orienté ses recherches vers les aspects les plus inattendus et parfois ordinaires de la vie quotidienne et notamment de la vie de couple. Il a par exemple écrit les ouvrages suivants : « Sociologie du couple » et « Premier matin ». Jean-Claude Kaufmann est un directeur de recherche émérite au CNRS à l’université Paris-Descartes.


  • Kaufmann J.-C., 2021, Ce qu’embrasser veut dire, Payot


Fiche Technique :

Date : 26 novembre 2021

Durée : 67:39 minutes

Producteurs : Ombres Blanches


Feb 23, 202201:07:40
1628 - La peste ou la mort aux trousses - Sylvie Mouysset

1628 - La peste ou la mort aux trousses - Sylvie Mouysset

Trois siècles après les grandes épidémies de peste qui ont ravagé l’Europe toute entière, cette grave maladie a continué à apparaître de manière sporadique. Ainsi, en 1628, elle fit son retour à Toulouse après 20 ans d’absence, générant une des plus grandes épidémies de l’histoire de la ville.

Ce podcast s’appuie sur l’ouvrage 1628 – La peste ou la mort aux trousses, traitant du retour de l’épidémie de peste dans la Ville Rose. Cet ouvrage précise comment les autorités locales, sous l’autorité des Capitouls, ont organisé la lutte contre la maladie. Il explicite également, la façon dont la population a réagi mais aussi comment les médecins ont essayé de lutter contre ce fléau, mal compris et mal soigné. Entre paranoïa, superstitions et fosses communes, il ne faisait pas bon vivre à Toulouse en 1628 !

Dans ce podcast réalisé par Ombres Blanches, l’autrice Sylvie Mouysset présente son ouvrage, qui mélange à la fois des passages romancés et la description des faits historiques se rapportant à l’épidémie de peste de 1628. Sylvie Mouysset est professeure d’histoire moderne à l’université Toulouse-Jean Jaurès, membre du laboratoire Framespa et vice-présidente de la Société des Lettres de l’Aveyron. La rencontre est animée par Didier Foucault, professeur agrégé d’Histoire et spécialiste de l’histoire de la médecine.

Mouysset S., 2021, 1628 – La peste ou la mort aux trousses, Éditions Midi-Pyrénnées

​Fiche Technique :

Date : 27 novembre 2021

Durée : 79:00 minutes

Producteurs : Ombres Blanches

Animateur : Didier Fouault

Feb 03, 202201:19:01
Femmes en prison et violences de genre : résistances à perpétuité - Natacha Chetcuti-Osorovitz

Femmes en prison et violences de genre : résistances à perpétuité - Natacha Chetcuti-Osorovitz

La vie carcérale, et plus particulièrement celle des femmes en prison, est un sujet peu connu du grand public. La sociologue Natacha Chetcuti-Osorovitz a rendu visite à des détenues pendant 18 mois afin de découvrir leurs quotidiens, et leurs perceptions du rôle de la prison sur leurs vies en société. Un ouvrage intitulé « Femmes en prison et violences de genre. Résistances à perpétuité » découle de cette recherche.

A travers ce podcast, réalisé le 14 juin 2021 et organisé par la librairie Ombres Blanches, Natacha Chetcuti-Osorovitz développe l’idée que les rapports de dominations de genre, et notamment l’appropriation du corps des femmes, lient et affectent toutes les femmes détenues, que ce soit dans leur quotidien en prison, ou dans leur parcours de vie.

Cette hypothèse fait suite aux nombreux entretiens réalisés par Natacha Chetcuti-Osorovitz avec des détenues, explicitant les violences de genre régulièrement subies par ces femmes en prison, et perpétrées dans l’immense majorité par des hommes. Ce podcast met finalement en lumière en quoi les conditions de détention des femmes peuvent être révélatrices des conditions de vie de l’ensemble de la population féminine dans notre société.

Cet échange, animé par Sandrine Teixido, présente le travail de Natacha Chetcuti-Osorovitz,  spécialiste de l’épistémologie féministe, des violences de genre, de la sociologie carcérale et du lesbianisme. Natacha Chetcuti-Osorovitz est maîtresse de conférences HDR à Centrale Supélec et chercheure permanente au laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société, à l’ENS Paris-Saclay.

  • Chetcuti-Osorovitz N., 2021, Femmes en prison et violences de genre. Résistances à perpétuité, La Dispute, coll. « Le genre du monde ».
Fiche Technique :

Date : 14 juin 2021

Durée : 85:03 minutes

Producteurs : Ombres Blanches

Animatrice : Sandrine Teixido

Jan 04, 202201:25:03
4 octobre 1940, procès-verbal d'installation d'une dictature - Olivier Loubes

4 octobre 1940, procès-verbal d'installation d'une dictature - Olivier Loubes

Homme politique de premier plan dans l’entre-deux-guerres, membre du Front Populaire et ministre de l’Education Nationale sous Albert Lebrun, Jean Zay a marqué l’Histoire française par ses nombreuses réformes, mais également par les dernières années de sa vie. Condamné en 1940 lors d’un procès militaire pour désertion, il fut incarcéré durant 4 ans, avant d’être assassiné par la Milice française. De nombreux historiens considèrent ce procès comme un jalon dans l’instauration du Régime de Vichy.

Très attaché à la diffusion de la culture auprès du plus grand nombre, Jean Zay mit en place de nombreuses réformes éducatives. En tant que ministre, il a contribué à la création du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) avant de s’engager dans l’armée française peu après la déclaration de guerre.

L’échange enregistré en octobre 2020 à la librairie Ombres Blanches se concentre principalement sur le procès du 4 octobre 1940, ayant conduit à la condamnation de Jean Zay à la dégradation militaire, à la déportation et aux travaux forcés en Guyane. Cette peine, faisant écho à celle d’Alfred Dreyfus pour son caractère antisémite, fut rendue par un tribunal militaire dont le verdict à la teneur politique marque la mise en place d’un régime dictatorial.

Ce podcast fait intervenir Olivier Loubes, biographe de Jean Zay et historien rattaché à Framespa, spécialiste de l’imaginaire politique, de la nation et de l’enseignement en France. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à cette figure de la politique française. L’entretien est mené par Natacha Laurent, historienne à l’université de Toulouse Jean-Jaurès. Ses travaux portent sur l’histoire de la Russie et de l’Union soviétique, sur l’histoire du cinéma et du patrimoine cinématographique.

  • Loubes O., 2021, Jean Zay – La République au Panthéon, Dunod
  • Loubes O., 2016, Cannes 1939, le festival qui n’a pas eu lieu, Armand Colin
  • Loubes O., 2015, Réarmer la République ! Jean Zay au Panthéon. Essai d’histoire tonique, Demopolis


La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches et le festival L’Histoire à venir


Fiche Technique :

Date : 12 octobre 2020

Durée : 75:27 minutes

Producteurs : L’histoire à venir & Ombres Blanches

Animatrice : Natacha Laurent

Dec 09, 202101:16:27
Les travailleuses françaises de l’Allemagne nationale-socialiste - Camille Fauroux

Les travailleuses françaises de l’Allemagne nationale-socialiste - Camille Fauroux

La Seconde Guerre mondiale constitue une des périodes les plus étudiées par les sciences humaines et sociales. Malgré cela, des pans entiers de cette histoire restent dans l’ombre. C’est notamment le cas des travailleuses françaises, parties exercées en Allemagne entre 1940 et 1945, dont le destin est tombé dans l’oubli dès la Libération. Mêlant histoire du travail, du genre et de la mémoire, cet ouvrage, tiré d’un travail de thèse, met en lumière les trajectoires méconnues d’une population longtemps invisibilisée.

Plus de 80 000 femmes auraient franchi la frontière pour aller travailler en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Mais quelles étaient les motivations de ces femmes ? Majoritairement issues des classes populaires de la société française, la plupart des travailleuses expatriées en Allemagne nationale-socialiste n’ont pas fait ce choix par convictions politiques. Camille Fauroux distingue en effet deux profils principaux : l’un cherchant à rompre avec des conditions économiques initiales jugées défavorables, tandis que l’autre s’insère dans un processus de reconstruction d’une situation sociale, familiale ou professionnelle marquée par la défaite française.

Ce podcast a été enregistré à l’occasion d’une rencontre avec Camille Fauroux autour de la parution de son ouvrage « Produire la Guerre, produire le genre - Des Françaises au travail dans l'Allemagne nationale-socialiste (1940-1945) », paru aux éditions EHESS. Camille Fauroux est historienne, maîtresse de conférences à l’université Toulouse 2 Jean-Jaurès.

Fauroux C., 2020, Produire la guerre, produire le genre. Des Françaises au travail dans l'Allemagne nationale-socialiste (1940-1945), Paris, EHESS, coll. « En temps et lieux »

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La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches.

Nov 10, 202153:19
La prostitution au Moyen Âge : entre interdiction et intégration - Agathe Roby

La prostitution au Moyen Âge : entre interdiction et intégration - Agathe Roby

La prostitution a déchainé les passions durant le Moyen Âge, jusqu’à son interdiction en 1561, suite à l’ordonnance d’Orléans. Au centre de nombreux débats publics, l’analyse de cette activité révèle de nombreux aspects de la société française du XIIIe au XVIe siècle. Mais les femmes identifiées comme « femmes de mauvaise vie » étaient-elles toutes des prostituées ?

Agathe Roby analyse les faits marquants de la fin de la période médiévale dans le sud du royaume de France, que ce soit l’implantation d’un « bordel » public dans l’enceinte de Toulouse, la répartition des responsabilités concernant l’exercice de la prostitution ou encore les procès entre prostituées et décideurs politiques. Ce faisant, l’autrice révèle les fortes intrications existantes entre les décideurs politiques, les représentants religieux et les différents acteurs de la prostitution.

Ce podcast présente une rencontre organisée avec Agathe Roby autour de la parution de son ouvrage « La prostitution au Moyen Âge - Le commerce charnel en Midi toulousain du XIIIe au XVIe siècle », paru aux éditions Loubatières. Agathe Roby est docteure en histoire médiévale et chercheure associée au laboratoire Framespa de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès. Spécialisée dans l’histoire du genre et l’histoire sociale et urbaine, elle a notamment coordonné le numéro Prostitution urbaine, XIVe - XIXe siècle paru en 2017 de la revue Histoire urbaine.

Roby A.,2021, La prostitution au Moyen Âge - Le commerce charnel en Midi toulousain du XIIIe au XVIe siècle, Editions Loubatières

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La diffusion de ce podcast s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la librairie Ombres Blanches

Oct 07, 202143:18
Ne nous libérez pas, on s’en charge. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours - Bibia Pavard et Michelle Zancarini-Fournel

Ne nous libérez pas, on s’en charge. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours - Bibia Pavard et Michelle Zancarini-Fournel

L’ouvrage « Ne nous libérez pas, on s’en charge » est né d’une rencontre, celle de trois historiennes qui, depuis 2013, ont animé un séminaire à l’EHESS sur la sociohistoire des féminismes. Trois regards, trois générations, trois parcours différents… Néanmoins, les trois autrices ont la volonté commune d’offrir un récit renouvelé de l’histoire des féminismes en France. Partant de préoccupations contemporaines, les autrices retracent la généalogie de différents mouvements féministes plus hétérogènes qu’il n’y paraît.

Lors d’une rencontre organisée par la librairie Ombres Blanches, Michelle Zancarini-Fournel - professeure émérite d’histoire contemporaine à l’université Lyon 1 - et Bibia Pavard - maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris 2 Panthéon-Assas - ont présenté leur ouvrage « Ne nous libérez pas, on s'en charge. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours » retraçant l’histoire des féminismes de la Révolution française à nos jours.

L’ouvrage met en lumière différents types de dominations, en lien avec des univers aussi variés que la politique, la religion, le syndicalisme, la culture, l’édition. Ces univers représentent autant de sujets et de terrains investigués par les autrices. Durant une heure, Michelle Zancarini-Fournel et Bibia Pavard développent ainsi leurs réflexions sur les origines des mouvements féministes et sur la diversité des luttes soutenues, avant de répondre aux interrogations des spectateurs présents à la librairie Ombres Blanches lors de cette rencontre.

Pavard B., Rochefort F., Zancarini-Fournel M., 2020, Ne nous libérez pas, on s'en charge : Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours. Paris, La Découverte.


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La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie Ombres Blanches

Sep 08, 202101:05:03
Sans ciel ni terre. Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006) - Hélène Dumas

Sans ciel ni terre. Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006) - Hélène Dumas

Dans le désordre des archives, plusieurs liasses de fragiles petits cahiers d’écoliers renfermaient dans le silence de la poussière accumulée les récits d’une centaine d’enfants survivants. Par leurs mots, par le cruel réalisme des scènes décrites, par la puissance des affects exprimés, se livre à l’historien une source vivante, une entrée incomparable dans les subjectivités survivantes tout comme elle permet, aussi, d’investir le discours et la gestuelle meurtrière de ceux qui éradiquèrent à jamais leur monde de l’enfance.

Lors d’une rencontre organisée par le festival L’histoire à venir, à la librairie toulousaine Ombres Blanches, l’historienne Hélène Dumas a présenté son dernier ouvrage, consacré aux témoignages de jeunes orphelins du génocide Tutsi. Spécialiste du massacre perpétré au Rwanda, la chercheuse décrit le déroulement de sa recherche en lien avec les associations et les institutions de ce pays.

Ce travail d’archives se base sur un corpus de plus d’une centaine de cahiers d’écoliers dans lesquels sont retranscrits les souvenirs, les émotions, les traumatismes de femmes et d’hommes qui étaient enfants en 1994, lors de l’extermination de plus d’un million de Tutsi au Rwanda. Cet important travail de retranscription est mené de façon à guider le lecteur·ices dans l’Histoire d’un événement tragique, encore mal connu par les lecteurs français.

Durant près d’une heure, dans le cadre des rencontres Venir à l’histoire, Hélène Dumas a donc exposé ses recherches à l’occasion d’un échange avec Natacha Laurent, historienne à l’Université Toulouse – Jean Jaurès.

Dumas H., 2020, Sans ciel ni terre. Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006), La Découverte

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Jul 06, 202153:52
Ce que l’intelligence artificielle a d’humain – Antonio Casilli

Ce que l’intelligence artificielle a d’humain – Antonio Casilli

Les robots vont-ils remplacer les humains au travail ? Les « intelligences artificielles » sont-elles réellement intelligentes ? Ces questions ne sont pas les seules que pose le digital labor, ou travail du clic. Derrière nos instruments techniques – téléphones, assistants virtuels – s’articule un travail humain invisible.

Antonio Casilli propose d’étudier les réseaux globalisés de ce digital labor afin d’expliquer comment ce travail se structure. Depuis au moins vingt ans, de nombreux outils contiennent des « intelligences artificielles », c’est par exemple le cas des assistants virtuels comme Siri, Cortana, Alexa ou encore Google Home. Cependant, pour fonctionner, ces instruments demandent une masse importante de « travail vivant ». Des petites mains du digital travaillent sans relâche pour faire fonctionner ces instruments. Elles modèrent, traquent les contenus violents, récoltent et traitent les données engrangées par les plateformes. Cette étude sociologique montre alors que nos outils techniques, prétendus autonomes, dépendent en fait d’une multitude de travailleurs.

Ce travail, rendu invisible par la notion même d’intelligence artificielle, emploie une foule de « tâcherons du clic » précaires, répartis sur plusieurs continents. Souvent installés dans des pays tiers comme par exemple, Madagascar pour la France. Ces employés sont recrutés sur des bases opaques et sans logique de qualification. Il s’agit d’activités précaires qui concernent 260 000 personnes en France et qui ne sont pas sans occasionner de la souffrance. Toutefois, certains travailleurs s’organisent et arrivent à faire valoir leurs droits. Cette étude propose enfin différentes pistes de réflexions relatives aux alternatives à mettre en place pour solutionner l’invisibilisation et à la précarité du digital labor.
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Jan 27, 202149:37
Marie Dougnac – Pourquoi « habiter » ne signifie pas ce que vous pensez

Marie Dougnac – Pourquoi « habiter » ne signifie pas ce que vous pensez

Au Pérou, on habite dans des maisons flottantes qu’il faut reconstruire chaque année. À Hanoï, les gens logent dans des maisons-tubes et en Amazonie, dans des maisons que l’on construit soi-même au sommet d’un arbre de plusieurs mètres de haut… Visiblement, tout le monde n’habite pas partout de la même manière. Et d’ailleurs, que veut vraiment dire « habiter » ? Avoir un abri dans un lieu donné ? Pas vraiment : l’habiter est aussi une manière d’être au monde, de façonner ce qui nous entoure et de s’adapter à l’environnement.

Depuis plusieurs années, la notion d’habiter intéresse de plus en plus les chercheurs. Elle pose en effet des questions philosophiques : habiter implique t-il la raison ou l’émotion ? Est-ce inné ou acquis ? Qu’est-ce qu’habiter le monde ? Mais elle est aussi liée à des problématiques très concrètes : comment loger 9 milliards d’individus ? La mondialisation va t-elle imposer une unique façon d’habiter ? Face aux changements environnementaux, comment continuer à habiter des terres menacées par la fonte des glaces et la montée des eaux ? Et comment éviter que le logement continue de représenter 25% des émissions de CO2 et 40% de la consommation d'énergie française ? Ces interrogations entraînent des réponses nombreuses, comme l’habitat écologique, les tiny house ou les maisons bulles. Mais sont-elles de vraies solutions ?

Embarquement immédiat pour un voyage dans le temps et l’espace, afin de découvrir les modes d’habiter d’ici et d’ailleurs et ce que « habiter » signifie vraiment. Promis, vous ne verrez plus votre logement de la même manière !

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Nov 01, 202029:30
Internet : l’émancipation entravée – Félix Tréguer

Internet : l’émancipation entravée – Félix Tréguer

Peut-on qualifier Internet d’utopie déchue ? Alors que le projet était à l’origine vecteur de progrès et porteur d’une volonté émancipatrice, il est aujourd’hui au service d’un contrôle social toujours plus poussé. À travers une histoire de l’État et des luttes politiques associées aux moyens de communication, Félix Tréguer explique comment ce projet émancipateur associé à Internet a été mis en échec.

Pour y parvenir, le sociologue replace cette technologie dans la longue histoire des sciences. Ce faisant, il replace Internet dans la longue liste des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés.

Au XVe siècle, l’invention de l’imprimerie permet le développement massif de la production et de la circulation des écrits. Très vite, elle devient comme un instrument de contestation politique et autorise la propagation des ouvrages critiques et des pamphlets. En réaction, les stratégies étatiques s’adaptent et domestiquent progressivement ce qui semblait les contester : c’est l’apparition et la légitimation de la raison d’État.

Après la Révolution française, la raison d’État cède la place à la « sûreté de l’État » puis à la « sécurité d’État ». Si la formule diffère, la philosophie fondée sur le secret, la surveillance, la censure et le contrôle des intermédiaires techniques reste identique. Ni la loi sur la liberté de la presse de 1881, ni le phénomène des radios libres ou le développement de l’informatique ne permettent de s’émanciper définitivement. : l’État reprend la main à l’issue de chaque innovation.

Avec Internet, l’État accroît son emprise sous des formes encore inédites. Grâce à cette histoire longue, Félix Tréguer analyse ainsi avec perspicacité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la capacité de l’État à façonner la technologie dans un but de contrôle social.

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Sep 29, 202001:06:31
Paulin Ismard – Athènes : une démocratie esclavagiste

Paulin Ismard – Athènes : une démocratie esclavagiste

De la démocratie antique tant vantée, nous oublions souvent qu’elle a été inventée dans une société fondée sur l’esclavage. Quelle est alors la nature du lien qui unit la démocratie à l’esclavage ? Pour y répondre, l'historien Paul Ismar revient dans ce podcast sur la manière dont est défini à Athènes « l'homme-marchandise » qu'est l'esclave, étudiant le statut de sa parole dans l'espace judiciaire et son travail au quotidien.

L’historien propose ainsi une analyse inédite du droit athénien de l'esclavage en relatant la façon dont la cité des hommes libres est elle-même modelée par l'institution esclavagiste. En étudiant la démocratie par ce biais, il montre comment l’imaginaire politique athénien, « auquel nous associons l’expérience de l’autonomie politique, est en effet le produit de l’expérience esclavagiste ».  Ce faisant, il éclaire d’un jour nouveau un certain rapport au corps, à l’écriture ou à la notion de représentation.

Surtout, Paulin Ismar interroge les relations entre l’esclavage antique et notre époque et pose une question redoutable : dans quelle mesure l’esclavage a-t-il contribué à écrire une part de notre histoire, encore aujourd’hui ? En explorant le droit du travail, la cybernétique ou les formes modernes de la représentation politique, il apporte des éléments de réponse et démontre par là-même combien la configuration athénienne est encore présente dans notre société.

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Sep 17, 202001:01:05
De quoi le populisme est-il le nom ? – Pierre Rosanvallon

De quoi le populisme est-il le nom ? – Pierre Rosanvallon

De par la multiplicité de ses aspects, le populisme est particulièrement difficile à penser ou interpréter. En conséquence, les chercheurs qui l’étudient préfèrent souvent caractériser sociologiquement les électeurs populistes ou bien discuter ce dont il est le symptôme. Pierre Rosanvallon propose pour sa part de le comprendre comme une idéologie cohérente « qui offre une vision puissante et attractive de la démocratie, de la société et de l’économie ».

À une époque où la pensée de gauche n’offre aucune perspective, adhérer aux discours populistes permet d’exprimer une colère et un ressentiment. Le populisme apparaît donc comme la solution aux désordres du présent, faisant de lui l’idéologie ascendante du XXIe siècle.

Dans ce podcast, Pierre Rosanvallon dessine une approche à la fois historique, théorique et critique du phénomène, dont il est très difficile de parler au singulier. Ayant isolé la dynamique propre au populisme et l’ayant situé dans l’histoire des formes démocratiques, Rosanvallon propose in fine quelques pistes d’action, notamment de revenir à l’idée de la démocratie – par nature toujours en mouvement.

Celle-ci demeure le meilleur instrument pour permettre aux sociétés d’apprendre à vivre dans un monde en changement perpétuel. Il faut pour cela développer sa capacité de représentation de la réalité des vies et en donnant aux individus davantage de prise sur leur destin, au-delà du seul exercice électoral.

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Aug 31, 202001:13:51
Peut-on encore parler de révolution(s) ? – Ludivine Bantigny

Peut-on encore parler de révolution(s) ? – Ludivine Bantigny

« Des révolutions sociales qui embrasent le monde », « Les conséquences de la révolution des gilets jaunes », « Le retour des idéaux de la Révolution de 1789 ». Dans les discours, le terme « révolution » est omniprésent. Mais est-il réellement pertinent pour décrire les situations actuelles ? N’est-il pas inapproprié de l’employer pour caractériser les mouvements sociaux contemporains ? La question a été posée à Ludivine Bantigny, historienne, spécialiste de l'histoire des luttes contemporaines et des conséquences de mai 68, et auteur de Révolution.

L’historienne et chercheuse aborde d’abord des questions d’actualité française, notamment celles liées aux gilets jaunes. S’agit-il d’une « révolution anthropologique » ? Peut-on parler d’une filiation entre ce mouvement et les évènements de la Révolution française ou de Mai 68 ? Comment une historienne des insurrections réagit-elle face aux gilets jaunes : neutralité prudente ou engagement assumé ? Son analyse questionne aussi le rapport au passé et son instrumentalisation. Ludivine Bantigny jongle également avec ses autres domaines d’études comme le genre ou la notion de génération.

Ce podcast est un entretien où l’on parle pouvoir, rapports de force, inégalités et place de d’historien, entre étude du passé et accompagnement du présent, mené par Nathan Vieira, étudiant en économie à l’École Normale Supérieure (ENS) de Lyon. Il a été réalisé en marge de la conférence Nouveaux visages de la lutte des classes organisée par la Villa Gillet lors du festival (Re)faire société : mode d’emploi .

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Jul 08, 202015:54
Goulag, mode d’emploi - Nicolas Werth

Goulag, mode d’emploi - Nicolas Werth

« L’archipel du Goulag » d’Alexandre Soljenitsyne et les « Récits de la Kolyma » de Chalamov ont contribué à faire connaître l’un des systèmes répressifs les plus meurtriers du XXe siècle. De 1920 à 1950, le Goulag, ou Direction Centrale des Camps, compta 20 millions de prisonniers, 6 millions de déportés, 4 millions de morts. Quand Joseph Staline proclamait que « la vie était devenue meilleure », un système concentrationnaire d’environ 400 camps voyait le jour sur le territoire soviétique. Hors norme, à la fois gigantesque et sans égal, il y emprisonna un soviétique sur six.

Ces prisonniers – les zeks – étaient contraints de travailler jusqu'à l'épuisement dans le froid et  le dénuement le plus total. Ils étaient condamnés à l'isolement, la peur et la faim au ventre. Au nom d’une volonté de développement économique, l’humiliation était permanente et leur existence en a longtemps été occultée à l'Est, et niée à l'Ouest.

À travers différents exemples, Nicolas Werth rappelle les grands chantiers que furent le Canal Mer Blanche-Mer Baltique, la Voie morte. Il évoque les camps des îles Solovki, la Kolyma, Vorkouta et esquisse rapidement les portraits des bourreaux du Goulag que furent Dzerjinski, Iagoda, Iejov, Béria. Il rend hommage aux grands témoins persécutés tels que Soljenitsyne, Chalamov, Guinzbourg, Margolin, Rossi, Buber-Neumann et il n’oublie pas cependant toutes les victimes anonymes.

Tout au long de cette rencontre l’auteur relate les motifs des arrestations et l’implacable machine à broyer les individus. Il fait une description concrète de la vie, du travail, de la violence des camps, s’appuyant sur des documents d’époque, notamment des photographies, des croquis de déportés, des documents administratifs. Une large partie de ces sources sont inédits et issus de l'ONG russe Memorial. Nicolas Werth questionne ainsi la participation du goulag au développement économique de l'URSS et le coût humain qui en a résulté.

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Jun 27, 202001:11:17
Pierre Vidal-Naquet : itinéraire intellectuel d’un « dreyfusard » – François Dosse

Pierre Vidal-Naquet : itinéraire intellectuel d’un « dreyfusard » – François Dosse

Pierre Vidal-Naquet, est né en 1930 et mort en 2006. En mai 1944, à l’âge de quatorze ans, il voit disparaître à jamais ses parents, déportés par la Gestapo vers Auschwitz. Dans son ouvrage « Pierre Vidal-Naquet, une vie » François Dosse considère cet épisode comme l’évènement fondateur de sa vie. Il revient sur les multiples facettes de la vie de cet homme d’exception, historien qui a renouvelé le regard sur la Grèce antique tout autant que référence morale de toute une génération.

Entré en histoire pendant la guerre d’Algérie, son premier engagement d’historien le voit en 1957 dénoncer la torture et les disparitions forcées à travers le cas de Maurice Audin. Il n’a cessé ensuite d’être vigilant, transformant le traumatisme de la mort de ses parents en pulsion d’engagement. Animé d’un souci constant de défense de la justice et de la vérité contre les mensonges d’État, il fut sans doute le dernier grand intellectuel « dreyfusard » du XXe siècle.

Mais il fut tout autant un grand savant, s’affirmant comme l’un des piliers de l’école d’anthropologie historique, avec Jean-Pierre Vernant et Marcel Detienne notamment. C’est ce parcours hors norme qu’évoque François Dosse. Au fil de cette traversée du second XXe siècle, il dévoile les multiples facettes d’un « intellectuel attachant, quelquefois lunaire, toujours très passionné », combattant le négationnisme et les « assassins de la mémoire ». En questionnant son identité d’intellectuel français et juif, « soucieux à la fois de l’existence d’Israël et condamnant sa politique au nom d’une conscience diasporique, il a vécu sa judéité comme un conflit intérieur. »
Ce podcast permet de retracer les moments importants de son parcours, en observant une juste distance, sans une particulière sympathie pour l’homme. Elle est utile et nécessaire afin d’éviter de tomber dans l’hagiographie.

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Jun 10, 202001:21:25
Aventuriers francophones en Amérique du Nord – Gilles Havard

Aventuriers francophones en Amérique du Nord – Gilles Havard

Durant trois siècles, l’Amérique du Nord est sillonnée par des aventuriers de langue française. Coureurs de bois, trappeurs, interprètes, ces hommes, en quête de fourrures se sont constamment mêlés aux Amérindiens. Des tribus iroquoises ont ainsi adopté un jeune français, des pirogues chargées de peaux de castor ou de bison ont descendu la rivière Missouri… Gilles Havard ressuscite ces hommes qui ont sillonné l’Amérique de 1550 à 1850, à partir du Canada, de Trois-Rivières, vers l’ouest, jusqu’aux montagnes Rocheuses et vers le sud, jusqu’en Floride.

Il s’agit bien souvent d’« aventuriers déraisonnables et ensauvagés » qui ne cultivent pas la terre et n’érigent pas de clôtures sur des territoires qui ne leur appartiennent pas. Ils sont inaptes au peuplement, à la colonisation et parlement « majoritairement la langue de Molière. » De quoi contredire le schéma américain des colons audacieux qui ne pouvaient qu’être qu’anglophone.

Gilles Havard révèle une Amérique insoupçonnée, engloutie dans la grande Histoire et dans le puissant imaginaire des westerns. Il nous incite à prendre en compte l’expertise reconnue de ces hommes qui ont une capacité singulière à jouer un rôle d’intermédiaire entre la société coloniale et le monde autochtone. Ses travaux présentent ainsi une autre approche des mondes coloniaux, une approche façonnés par la mobilité et parfois l’éphémère. Il permet aussi de mesurer la place importante de la langue française en Amérique.

Cette histoire est marquée par la fin de la souveraineté des Indiens et l’oubli, en France, de cette Amérique du Nord française. L’auteur ouvre de nouvelles perspectives, notamment sur les “confins sociaux” et ses zones grises, sur la difficulté de distinguer la culture des élites et la culture populaire à partir de vies dont on a parfois des difficultés à retrouver toutes les traces. De même, le métissage se dilue en de multiples méandres et nous oblige à repenser la question des vies et du sang mêlé.

Enfin, l’héritage français des États-Unis, oublié des deux côtés de l’Atlantique, corrige et élargit le thème du premier grand film américain du XXe siècle, « La naissance d’une Natio ». Des récits qui nous entraînent dans un monde sauvage, où les repères conventionnels se diluent et où l’aventure l’emporte sur tout autre considération.

Gilles Havard est historien, directeur de recherche au CNRS. Ses travaux portent sur l’histoire des relations entre Européens et Amérindiens en Amérique du Nord (16e-19e siècle). Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Histoire de l’Amérique française (Flammarion, 2003, Grand prix de la SGDL), et Histoire des coureurs de bois (Les Indes Savantes, 2016, Grand Prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois 2016).

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Apr 19, 202001:15:43
Le temps de l’État-Entreprise

Le temps de l’État-Entreprise

Qu’ont en commun Silvio Berlusconi, Donald Trump et Emmanuel Macron ? Antipolitiques en politique, ces hommes d’affaires issus de la télévision, de l’immobilier et de la finance sont tous des hommes d’affaires devenus présidents. En étudiant ces personnalités publiques, Pierre Musso analyse le fonctionnement actuel des politiques dans son ouvrage Le temps de l’État-Entreprise, Berlusconi, Trump, Macron. Il met en évidence une nouvelle manière d’exercer la politique et, au-delà, la pénétration de la sphère de l’Entreprise dans celle d’État.

Pour mener à bien son étude, l’auteur déroule le fil des événements historiques ayant participé à l’évolution de la conception du politique en Occident depuis la réforme grégorienne. Pierre Musso appelle cela la « sédimentation historique » : les différentes conceptions et idées du politique se mêlent jusqu’à former le socle de notre acception actuelle. Les apports de ces différents moments ont construit l’idée actuelle de la politique qui, si elle est séparée du religieux, peine à conserver un sens auquel le peuple puisse s’identifier.

En effet, la politique pourrait être définie comme l’intermédiaire entre une communauté et une idée. Pour remplir son rôle, elle doit donc incarner cette idée. Cependant, les politiques traditionnelles sont aujourd’hui vidées de leur substance car les hommes qui la pratiquent n’arrivent plus à personnifier une valeur ou une représentation du monde. L’État s’en trouve affaibli, de même que son système de représentation. L’homme politique actuel doit donc offrir une représentation en miroir du peuple, être le corps identifiable du chef, puisqu’il est dans l’impossibilité d’incarner une idée.

L’homme d’affaire déjà identifié comme chef d’entreprise incarne aisément cette figure forte. Il l’entretient d’ailleurs en se présentant comme un chef, en homme d’action. Il amène avec lui tout un imaginaire issu du monde des affaires et une conception du monde qui lui est propre. C’est finalement cette bascule du « tout politique » au « tout technologique » à l’œuvre que détaille Pierre Musso.

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Pierre Musso, 2019, Le temps de l’État-Entreprise, Paris : Fayard.

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Feb 25, 202001:13:22
Enquête sur Sapiens – François Bon

Enquête sur Sapiens – François Bon

Qui est Homo sapiens ? Pourquoi et comment ce contemporain de Neandertal a-t-il  survécu jusqu'à aujourd'hui ? François Bon tente d’y répondre en reconstituant le parcours de Sapiens, de son apparition en Afrique il y a environ 300 000 ans aux différentes vagues de migration qui l'ont amené à peupler l'ensemble du globe. Il aborde la question de la rencontre entre Sapiens et Neandertal en s’appuyant sur la récente découverte de gènes néandertaliens chez certaines populations européennes.

Descendant d'Homo Erectus, né en Afrique, Homo sapiens a migré vers le Proche-Orient il y a plus de 100 000 ans puis essaimé vers l'Europe et l'Asie, jusqu'à atteindre l'Australie vers - 50 000 ans. Plongée en ces temps préhistoriques pour mieux saisir la spécificité de l'espèce Sapiens au sein de la lignée des hominidés ainsi que les raisons de son succès.

Pour y parvenir, François Bon recourt à un genre oral proche du conte, peu courant en archéologie préhistorique. Il insiste sur le rapport à la mort, qui est une des caractéristiques principales de l'Homo sapiens et, paradoxalement, a peut-être constitué l’un de ses critères de survie. Pour l'auteur, celui-ci témoigne d'un phénomène d'extériorisation de l'action et de la pensée, qui conduit à l'apparition du symbolisme comme base communicationnelle. On assiste en même temps à l'émergence de la représentation symbolique et à la production de l'art comme langage.

Quel avenir pour l'Homo Sapiens ? Où allons-nous, en tant qu'espèce ? S'arrêtera-t-on jamais d'explorer les espaces infinis ? En tant que préhistorien, François Bon estime que "nous sommes déjà en train de nourrir l'idéologie comme de préparer les formes de sociabilité nécessaires à cette mise en orbite". Alors, plutôt que de penser à ce que nous réserve l'avenir, revenons un court instant sur le long chemin que nous avons parcouru. Et écoutons-le.

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Feb 16, 202001:10:24
Crises environnementales à venir – Christophe Bonneuil

Crises environnementales à venir – Christophe Bonneuil

Évènements climatiques extrêmes, incendies monstrueux, pollution hors de tout contrôle : l’avènement de l’Homme comme principale force géologique sur Terre a entraîné la naissance d’une nouvelle ère, l’Anthropocène. Dans celle-ci, l’Humanité s’interroge sur ces évènements climatiques d’un genre nouveau, sur leur incidence sur la pérennité de l’espèce humaine et sur les idéologies qui en découlent.

L’entrée dans l’Anthropocène remet en effet en cause les promesses de la modernité élaborées aux XIXe et XXe siècles. Alors qu’il s’agissait de construire une société détachée des déterminismes naturels, force est de reconnaître que les  décisions d’aujourd’hui influencent directement nos conditions de vie futures et réduisent la marge de manœuvre des générations à venir. La fin de ce mythe doit nous faire ré-envisager nos liens aux non-humains et aux processus bio-géo-chimiques de la terre.

En conséquence, le terme même d’Anthropocène ne suffit pas forcément à élaborer des réponses. C’est pour cela qu’on lui substitut parfois le terme de « capitalocène », à savoir la responsabilité du capitalisme dans cette nouvelle ère.

Dans cette perspective, la société industrielle et son rapport utilitariste à la nature sont principalement responsables. Or, la société industrielle et son utilitarisme ne sont pas propres au capitalisme : ils existaient aussi dans les expériences socialistes et productivistes. De sorte que pour les tenants du « capitalocène »,  l’idée n’est pas tant de sortir du capitalisme que d’arrêter de fabriquer pour protéger l’environnement dans lequel nous vivons.

Penser l’Anthropocène et ses enjeux. Pourquoi une collection sur les questions socio-écologiques globales ? est une conférence introductive sur l’Anthropocène, ses enjeux politiques et intellectuels permettant de faire un tableau des questions ouvertes et à ouvrir par la collection « Anthropocène ».

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Jan 16, 202054:26
Dans les pas des Hominidés – Sandrine Costamagno et Nicolas Teyssandier

Dans les pas des Hominidés – Sandrine Costamagno et Nicolas Teyssandier

D’où viennent et par où sont passés les Hominidés, ces ancêtres de l’Homme, et plus précisément de l’Homo Sapiens ?  L’ouvrage collectif Pré-histoires, la conquête des territoires, retrace leur parcours, depuis Sahelanthropus jusqu’à Homo sapiens, à travers les voyages, migrations, adaptations et innovations techniques qui leur ont permis de coloniser des territoires aussi divers que le littoral, la montagne ou les îles. Il se penche aussi sur l’art et les rituels adoptés tout au long de la préhistoire : peintures et gravures rupestres, arrangements stalagmitiques de Bruniquel, sépultures de grottes ou de dolmens.

Les auteurs suivent les pas de l'homme préhistorique à travers la grande diversité des milieux qu'il a traversés, qu'il a progressivement modelés et au sein desquels il a laissé de surprenantes empreintes de ses conquêtes. Celles-ci ont abouti à l’adaptation des humains à de multiples environnements qui ont façonné leurs sociétés.

Au plus proche de nos ancêtres, il entraîne dans une grande enquête à la croisée de savoirs scientifiques multiples. Car archéologues, géologues, anthropologues, généticiens, géographes, climatologues, écologues, zoologues, chimistes et physiciens unissent désormais leurs compétences pour décrypter ce qui a fait l’homme hier et expliquer ce que nous sommes aujourd’hui devenus. Un long cheminement…

D’une archéologie des littoraux ou du monde souterrain à celle des plaines, des montagnes ou des milieux insulaires, il présente les avancées les plus récentes des connaissances sur la préhistoire. Il incite aussi à réfléchir sur les fondements de l’humanité et à notre empreinte laissée sur les milieux. Des « pré-histoires », parfois étonnantes, sur la conquête du monde…

Jan 06, 202050:45
Quel est le travail de l’historien ? – Jacques Revel

Quel est le travail de l’historien ? – Jacques Revel

Comment fait-on de l’histoire ? Cette question simple impose une pluralité de réponses. L’histoire intéresse fortement le public mais celui-ci n’est pas nécessairement au fait des divers courants et des différentes manières de pratiquer cette discipline. Légo-histoire ou encore la microhistoire sont autant de notions propres à cette science que Jacques Revel explique aux lecteurs.

Jacques Revel est historien membre de l’école française de Rome, directeur de la revue des Annales puis président de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Pratiquant dans un premier temps une histoire économique et sociale dans la lignée d’Ernest Labrousse, il s’intéresse suite à son séjour en Italie à la microhistoire. De plus, l’historien entreprend en parallèle une réflexion sur le devenir de sa discipline.

Alimenté par ses expériences, Un moment, des histoires est une réflexion sur la manière de pratiquer la recherche en Histoire. Un grand nombre d’histoires peuvent en effet être déroulées à partir d’une même liasse d’archives. Ce sont les questionnements et l’angle adopté par le chercheur qui conditionnent le type d’histoire qui va en être extrait. En conséquence le rapport aux sources et la manière dont elles sont envisagées sont au cœur du travail historique. Dans ce recueil d’entretiens réalisés par Emmanuel Laurentin, Jacques Revel s’interroge également sur les modalités d’apprentissage de la recherche et ses limites en histoire.

Ainsi, il questionne aussi les évolutions de cette discipline depuis qu’il la pratique. Le passage d’une époque optimiste à une époque davantage empreinte d’incertitudes transforme la pratique de cette science, passant ainsi d’une histoire triomphaliste à une histoire réflexive. Il s’agit dès lors de voir en quoi les différentes pratiques de l’histoire peuvent être complémentaires pour être le plus objectif possible.

Dec 15, 201957:45
La fabrique de la mémoire - Michel Laguës

La fabrique de la mémoire - Michel Laguës

Tout cela a débuté il y a bien longtemps. D’abord sur des murs de grottes, puis sur des supports mobiles. Ensuite, l’homme a décidé de déléguer cette activité à des machines ; il a inventé l’imprimerie, le phonographe et a rendu la mémoire virtuelle, numérique, sous forme d’une succession de 0 et de 1. Ce tsunami numérique a de plus en plus réduit la mémoire au temps présent, au point de se demander : qu’est-ce que la mémoire et qu’est-ce qui fait mémoire aujourd’hui ?

Pérenniser la mémoire et essayer de ne pas la perdre est certainement l’une des plus grandes aventures d’Homo sapiens. En complément de l’évolution biologique fort lente des capacités cérébrales il lui faut inventer. D’abord dessiner et peindre, puis construire des écritures, avec des symboles et des règles. Sur des tablettes d’argile, de bois, de feuilles, de papyrus, de soie, de parchemin, de papier… Puis, l’aventure se précipite : la machine mesure, des automates enregistrent, mieux et bien plus vite que la main ne peut écrire.

Ensuite vient la machine, qui convertit toute information en nombres. Aujourd’hui, un être humain peut disposer du savoir de l’humanité dans la paume de sa main. Une telle accélération de la croissance des techniques nous promet des transformations radicales. Depuis le génome, registre de notre personne et de notre espèce, jusqu’aux promesses et aux risques des Big Data.

Cependant, la mémoire a ses pièges, ses maladies, ses fantasmes. La maladie d’Alzheimer, les faux souvenirs, l’impact des nouvelles technologies sur l’éducation, ou encore les liens sommeil-mémoire nous interrogent. Mémoire collective ou olfactive, où en est-on aujourd’hui ?

« De la grotte au cloud : comment l’homme enregistre sa mémoire ? » Voilà ce dont nous entretient Michel Laguës, directeur de recherche CNRS, spécialiste des supraconducteurs, il a co-écrit avec Denis Baudouin et Georges Chapouthier aux éditions du CNRS « L’invention de la mémoire, écrire, enregistrer, numériser » aux éditions du CNRS. Entretien enregistrée lors de la 3e édition de la Semaine de la mémoire, qui s'est déroulée du 17 au 21 septembre 2018.

Dec 01, 201956:30
Violence et religion en Afrique – Jean-François Bayart
Oct 29, 201901:58:34
Vers le droit numérique ? – Antoine Garapon et Jean Lassègue

Vers le droit numérique ? – Antoine Garapon et Jean Lassègue

Aujourd’hui, le numérique est partout. Il bouleverse même toutes les conceptions de la Justice, installant sa déclinaison digitale à tous les niveaux du système judiciaire. Cette justice organise la coexistence des hommes sans tiers et sans loi par le seul jeu d’écritures numériques, au risque d’oublier que l’homme est un « animal politique. »

Est-il possible de remplacer des avocats par des robots ? Ce n’est pas inenvisageable. Et si les notaires venaient à disparaître ? Pareil : on pourrait à l’avenir résoudre les conflits en ligne. La justice deviendrait prédictive, l’état civil serait dirigé par des blockchain, généralisant des contrats en bitcoins qui échapperaient à tout contrôle.

Pour étudier cette idée, Antoine Garapon et Jean Lassègue reprennent le terme de Marcel Mauss et avancent que le droit numérique est « un fait social total ». En conséquence la justice « digitale » est porteuse d’un dilemme : elle n’est ni le fait du juriste, ni celui du politique, ni même de grands penseurs ; elle est au contraire issue « de l’imagination créatrice » de techniciens. Ce faisant, le numérique « ringardise ces professions qui semblent restées à un stade artisanal, aristocratique et ancien ».

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Ce podcast retrace la rencontre avec Antoine Garapon et Jean Lassègue autour de leur livre Justice digitale paru aux Presses universitaires de France.

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La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches.

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Oct 14, 201901:08:54
Éthique et sport sont-ils toujours conciliables ? – Philippe Sarremejane 
Sep 16, 201901:12:33
Faire l’histoire du silence ? – Alain Corbin

Faire l’histoire du silence ? – Alain Corbin

Est-il possible de faire une histoire du silence ? Si oui, comment trouver dans les archives ce qui justement ne laisse pas de traces ? Fidèle à l’histoire des sensibilités dont il est l’un des principaux promoteur, Alain Corbin attache sa réflexion à ce silence qui n’est pas une absence de bruit, mais bien un objet historique.

Pour y parvenir, l’historien propose trois balades dans le passé à ses auditeurs. La première l’amène à questionner le silence des paysans, un silence qu’il oppose à celui des urbains, notamment des ouvriers. Si le paysan est taiseux, il l’est surtout par calcul. Son mutisme assure la solidarité du groupe familial, conserve ses secrets et protège le patrimoine. Sa méfiance naturelle envers les étrangers – policiers, agents des impôts, juges etc. – le conforte dans cette attitude.

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Le podcast retrace la rencontre avec Alain Corbin sur les traces du silence.

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La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec La Forge numérique, Espace numérique des productions multimédia de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de l'Université de Caen Normandie.

Aug 29, 201942:18
Que reste-t-il d’Act Up ? – David Caron

Que reste-t-il d’Act Up ? – David Caron

Par un apparent paradoxe, le succès des traitements antirétroviraux dans la lutte contre le VIH a entraîné la réévaluation du rôle d’Act Up, association française militante de lutte contre le Sida.  Et cela sur la toile de fond d’une invisibilité sociale, politique et culturelle grandissante des personnes séropositives.

Les objectifs initiaux d’Act Up, issu en 1989 de la communauté homosexuelle, s’inspiraient largement des pratiques activistes des groupes homologues américains : d’une part, agir sur les médias, les forces et personnalités politiques (…) pour améliorer la situation médicale et sociale des malades, et derrière eux des minorités ; d’autre part, prendre en compte et transmettre le savoir des malades.

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Le podcast retrace la rencontre avec David Caron, professeur (Université du Michigan) autour de ses publications The Nearness of Others: Searching for Tact and Contact in the Age of HIV et, en français, Marais gay, Marais juif : pour une théorie queer de la communauté.

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La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec La Forge numérique, Espace numérique des productions multimédia de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de l'Université de Caen Normandie.

Jul 14, 201938:58
Ficher, marquer, déporter : l’administration de Vichy et les juifs – Laurent Joly

Ficher, marquer, déporter : l’administration de Vichy et les juifs – Laurent Joly

Entre les 16 et 17 juillet 1942, plus de treize mille personnes – dont un tiers d’enfants – sont arrêtés et déportés. Au-delà de son horreur, la rafle du Vél’d’Hiv symbolise l’implication du gouvernement français dans le génocide juif commis par l’Allemagne nazi. Mais ce n’est qu’au milieu des années 1990 que la République française reconnaît la participation de l’État à cette entreprise. Pourquoi ce délai ? Parce qu'en France, le discours politique est souvent en décalage avec celui de l’historien… 

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Le podcast retrace la rencontre avec Laurent Joly autour de son ouvrage L’État contre les juifs. Vichy, les nazis et la persécution antisémite, paru aux éditions Grasset. Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Une rencontre Histoire à venir

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La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches.

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Jul 14, 201952:15
Quand le capitalisme se met au vert - François Purseigle, Geneviève Nguyen, Pierre Blanc

Quand le capitalisme se met au vert - François Purseigle, Geneviève Nguyen, Pierre Blanc

Nourrir le monde est-il synonyme de profit ? Vraisemblablement : le marché agricole met en pratique cette hypothèse depuis les années 1970, bousculant les modes de production traditionnels pour y parvenir. Après avoir concerné la mécanisation des exploitations dans la seconde partie du XXe siècle, il s’agit aujourd’hui d’exploiter directement la matière première alimentaire.

Peu après 2008, les fonds d’investissements doivent dépasser la crise des subprime et cherchent des produits sûr même si la possibilité de gain est faible. Le secteur agroalimentaire est parfait pour ce rôle : une crise alimentaire à échelle mondiale sévit depuis quelques mois, la demande est forte et la production ne suit pas. Toutes les conditions sont réunies pour y investir. Rapidement, la production agricole se mondialise et redessine les schémas classiques de l’agriculture dans le monde en mêlant sécurité alimentaire, croissance et appropriations des terres. Qu’en retenir ?

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Le podcast retrace la rencontre avec François Purseigle, Geneviève Nguyen, Pierre Blanc autour de leur ouvrage Le nouveau capitalisme agricole. De la ferme à la firme paru aux Presses de Sciences Po

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La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches.

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Jun 26, 201955:54
L’Afrique : un continent géographique, plusieurs continents d’histoire - François-Xavier Fauvelle

L’Afrique : un continent géographique, plusieurs continents d’histoire - François-Xavier Fauvelle

Que s’est-il passé depuis que Sapiens Sapiens a fait ses premiers pas sur le continent africain ? La réponse n’est pas évidente car la question met en évidence l’ignorance de l’Occident sur l’Afrique et surtout sur son histoire. Ce déficit de connaissances est régulièrement compensé par excès de préjugés, parmi lesquels on relève très souvent l’immobilité historique, ou pire encore, l’absence d’histoire… quand ce n’est pas la négation de la diversité culturelle du continent en réduisant les peuples qui l’habitent à « un » peuple africain, bien évidemment fictif.

Les 25 chercheurs qui ont contribué, autour de François-Xavier Fauvelle, à l’ouvrage L’Afrique ancienne de l’Acacus au Zimbabwe – 20 000 avant notre ère – XVIIe siècle proposent de nous faire découvrir l’histoire millénaire et foisonnante d’empires, de villes et de sociétés africaines, sans doute dans l’espoir de modifier notre perception première et « primaire ». C’est à partir de l’idée qu’un ouvrage général sur l’Afrique était devenue indispensable qu’ils ont construit, trois ans durant, un patchwork à vocation historique. En effet, toutes les sciences du passé sont convoquées pour faire émerger de chaque région de l’Afrique une histoire plurielle, à l’image des sociétés qui ont foulé cet immense continent.

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Le podcast retrace la rencontre avec François-Xavier Fauvelle autour de son ouvrage L’Afrique ancienne: de l’Acacus au Zimbabwe : 20 000 avant notre ère-XVIIè siècle.

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La diffusion de ce podcast s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches.

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Mots-clefs : Africa, Afrique, Afrique ancienne, Cultures, Passé, Past, Peoples, Peuples, Sociétés, Societies

May 20, 201901:21:17
L’antiquité romaine reconstruite par les Italiens - Philippe Foro
May 20, 201901:11:27
La grande vadrouille des Dieux – entretien avec Corinne Bonnet et Laurent Bricault
May 12, 201901:02:28
Chaos climatique partout ! Justice climatique nulle part ! - Geneviève Azam et Christophe Bonneuil
Apr 14, 201901:30:26