Le cinéma est partout !

La dernière édition du BIFFF a été au centre d'une polémique dont il se serait bien passé, suite à une séance houleuse.

Mais, plus que l'événement en lui-même, les commentaires et recensions après-coup révèlent un changement d'état d'esprit qui mettent à mal l'idée de cinéma comme expérience collective.

Le système des studios semble à nouveau vaciller. Comme tous les 20 ans environ.

Mais que trouvera-t-on derrière ce vacillement ? Sur quelles bases, économiques, mais aussi culturelles, Hollywood va-t-il se stabiliser ensuite ?

C'est la petite polémique de l'année lors de la Cérémonie des Magritte du Cinéma Belge francophone: le grand favori des nominations, Augure, réalisé par Baloji repart sans aucune récompenses artistique.

Le journal Le Soir relaie alors les accusation d'entre-soi et mépris de classe de l'auteur ... et tout semble en rester là. Aucun commentaire, pas de vague.

Alors, est-ce seulement l'accès de colère d'un artiste déçu ? N'y a-t-il pas à aller voir plus loin d'où vient ce "ressenti" comme on lui a rétorqué ? En clair, Baloji ne pointe-t-il pas un mal qui semble ronger le cinéma belge francophone depuis un bon nombre d'années ?

Avec les révélations de Judith Godrèche, où elle dénonce le silence du milieu qui gravite autour du cinéma - critiques et organisateurs de festivals -, c'est maintenant une certaine vision du discours sur le cinéma qui est appelée à se justifier.
Et les milieux de la critique cinématographique semblent répondre présents, après des articles en forme de mea-culpa de certains grands médias prescripteurs, entre autres.
Est-ce que ce passé, où l'auteur (de cinéma, mais aussi de tout autre art) était sacralisé comme le porteur d'une "vision" qui justifiait de fermer les yeux sur toutes sortes d'abus, est vraiment passé ? Est-ce que la parité des rédactions, des comités d'organisation des festivals suffit pour changer le regard sur la création et celles et ceux qui la rendent possible ?

Alors que toutes les instances publiques poussent à la création de comédies belges (francophones), celles peinent encore à exister.

Pourquoi un pays dont les talents comiques sont prisés par ailleurs n'arrive pas à produire ses propres films de comédie ?

Les réseaux sociaux et les plateformes de streaming - Youtube en tête - remplacent de plus en plus la télé traditionnelle sur tous les écrans.

Et les frontières entre Youtube et la télé s'estompent chaque jour un peu plus. Mais alors que les formats se ressemblent de plus en plus, qu'en est-il de la réalité sociale ?

Nouvelle panique à Hollywood, la production de séries télé aurait dépassé son pic. Et le déclin est impressionnant.

Mais doit-on pour autant craindre une crise dans les années à venir ? Ou assiste-t-on juste à un moment de bascule ? Et si c'est le cas. De quoi est-il le signe ?

Le Fonds des séries, l'organisme de soutien à la production de séries belges créée il y a 10 ans par les pouvoir publics et la RTBF, change de peau. Il devient une commission à part entière, comme pour la production de films.

Et ça change tout, puisque maintenant, n'importe quel opérateur peut déposer un dossier pour une aide. Fort logiquement, le premier à s'engouffrer dans la brèche sera RTL.

Comment cela est-il susceptible de secouer le paysage de la production de séries en Belgique francophone ?

Une affaire est passée un peu inaperçue derrière le tumulte Depardieu, dans la nouvelle vague d'accusations de violences sexuelles. Elle nous permet pourtant de nous interroger sur le traitement concret des violences sur un plateau de cinéma. Ses implications, la difficulté de les traiter et aussi les différences énormes selon les personnes impliquées.

A la suite de l'étude de L'observatoire Européen de l'Audiovisuel, on va cette fois se pencher sur cette question : qu'est-ce qui a provoqué la domination du cinéma américain sur l'ensemble du cinéma européen?

Pour cela, nous retourneront jusqu'au Plan Marshall, à l'issue de la seconde guerre mondiale, en compagnie de l'historienne Annie Lacroix-Riz.

Cet épisode va parler chiffres. La récente étude de l'Observatoire Européen de l'Audiovisuel analyse les variations du box office de 27 pays européens avant et après la crise du Covid.

Les films américains ont-ils pris plus d'importance ? Le cinéma européen s'est-il effondré ? Quel destin pour les blockbusters européens ?

Les deepfakes sont partout. Y compris dans le cinéma documentaire. Chez les producteurs de films documentaires, c'est la panique. Et si plus personnes ne croyait aux images qu'on leur présente ? Est-ce que le cinéma documentaire dans son ensemble n'est pas en danger ?

Sauf que le cinéma documentaire n'a pas attendu les deepfakes pour être mis en danger ... par ceux-là même qui tirent la sonnette d'alarme aujourd'hui.

Il ne fait pas bon tenir des propos politiques, ces derniers temps. Que ce soit dans et en-dehors des films.

Va-t-on en revenir à une certaine forme de puritanisme, politique cette fois, afin d'éviter de froisser les spectateurs, de gauche comme de droite ?

La politique doit-elle être évacuée du cinéma ?

Les cartes de cinéma existent depuis plus de 20 ans. Mais elles restent un objet de méfiance pour beaucoup d'acteurs de la filière.

Ces 20 ans d'existence nous permettent cependant d'avoir un certain recul sur les effets à la fois économiques et écosystémiques des cartes d'abonnement.

TikTok aurait sauvé un film !

En tout cas, c'est ce qu'assure à peu près toute la presse cinéma. Mais, derrière toute cette hype autour du film Le Consentement, c'est peut-être l'occasion que ce sont encore les bonnes vieilles recettes qui donnent envie d'aller au cinéma. Même si celles-ci passent aujourd'hui par nos smartphones.

Le cinéma Nova fait appel à l'épargne publique pour racheter le bâtiment qui l'abrite. Face à la pression spéculative qui frappe l'immobilier de toutes les villes, grandes ou petites, ce genre d'initiatives est le seul moyen de maintenir, en Belgique, un tissu de salles suffisant pour assurer le déploiement de l'industrie. Mais comment faire ?

Avec son succès insolent, le film de Taylor Swift fait souffler un vent de fraicheur sur le box office Nord-Américain. Au point que certains y voient déjà de quoi chambouler toute l'industrie du cinéma.

Alors, le cinéma "événementiel", nouveau filon ou feu de paille ?

John Carpenter revient à la réalisation. Par la toute petite porte. Mais c'est néanmoins l'occasion de prendre des nouvelles du vieux maître, et de son opinion sur l'industrie hollywoodienne, vue d'en bas.

A la suite des remous liés au discours de Justine Triet à Cannes, la tension est montée d'un cran autour du CNC. Et la défense de "l'exception culturelle française" est à nouveau devenu un point de non-retour de tout débat sur l'industrie audiovisuelle. La preuve avec la récente publication d'un rapport de la cour des Comptes Française sur le fonctionnement du CNC.

Le DVD est mort !

C'est ce que clament tous les médias à qui veut bien les lire. Si cette assertion est fausse, il est clair que le DVD n'a plus le poids économique qu'il avait au début des années 2000.

En quoi ce déclin change-t-il la donne dans l'industrie du cinéma ?

Les relations sociales dans le milieu du cinéma sont plus tendues que jamais, que ce soit à Hollywood, ou en Europe. Mais est-ce vraiment la seule faute des majors ? Ou de Netflix et consorts ?

Est-ce qu'il n'y a pas un problème fondamental aux relations de travail ?

Et, du coup, peut-on vraiment changer les choses dans le milieu du cinéma ?

La hype cinématographique de l'été n'a pas été que Barbie, mais bien le mème Barbenheimer, cette série de mashups visuels qui a envahi le net pour moquer la confrontation de deux blockbusters. Mais que recouvre cette confrontation, et quel sens lui donner, au beau milieu de ces mouvements tectoniques dans l'audiovisuel ?

Dans ce premier épisode de la saison 3, on revient sur la Barbiemania qui a comblé tous les commentateurs en mal de sujets au coeur de cet été 2023.

Particulièrement, les marketeurs ont vu dans la campagne autour de la sortie du film un véritable coup de génie.

Mais est-ce vraiment le cas ? Et à qui profite ce marketing dont le montant dépasse celui du film en lui-même ?

Pour ce dernier épisode de la saison, on repasse en revue les grands sujets qui ont émaillé cette année 2022-2023, de l'arrivée de l'Intelligence Artificielle dans les débats à la scission toujours plus grande entre cinéma d'auteur et cinéma populaire.

Au vu des résultats au box-office des tentpole movies de cet été 2023, il y a lieu de se poser la question : le temps d'un changement de cap radical des grands studios qui s'appuient sur des Cinematic Universes n'a-t-il pas sonné ?

Or, vu la structuration des line-ups, ce changement est-il seulement possible, à court et même à moyen terme ?

Derrière les angoisses et les fausses promesses de la technologie, les algorithmes et les IA peuvent-ils réellement changer quelque-chose aux contenus des films et séries ?

Cette semaine, un moment d'auto-réflexion (ou d'auto-promotion) sur notre propre expérience de société de production. A l'heure où l'inquiétude grandit autour du concept d'auteur de cinéma "à la française". Autour de l'exception culturelle qui a agité le dernier festival de Cannes.

On se demande donc cette semaine comment sortir de l'équation, aussi vieille que le cinéma, entre l'art et l'argent.

Notes de l'épisode

Quoi qu'on pense du discours de Justine Triet à l'issue du Festival de Cannes, on pourra dire qu'il aura au moins révélé à quel point le financement du cinéma était un sujet polémique. Mais surtout un sujet où tout le monde ou presque navigue à vue, avec cette lancinante balance entre ceux qui défendent l'idée que le cinéma doit être à tout prix rentable et ceux qui, comme Triet, pensent que la rentabilité doit se plier à l'art.

Débat sans fin puisque tout le monde a tort et raison en même temps.

Notes de l'épisode

A en croire l'assistance sur la tapis rouge de Cannes, le star system hollywoodien vieillit. Mais surtout une nouvelle génération de stars peine à apparaître. Deux articles anglo-saxons tentent d'en déterminer les causes.

Mais peut-être est-ce tout simplement le star-system à l'ancienne qui ne correspond plus à l'état de l'industrie.

Notes de l'épisode:

Ca y est, les studios aiment à nouveau la salle de cinéma ! Il faut dire qu'elle reprend des couleurs et qu'ils auraient tort de se passer de cette source de revenus.

Mais peut-être les studios se rendent-ils compte qu'il n'est pas si facile de traiter avec le client final, comme ils le font avec leurs services de streaming. Que le commerce de détail si on peut dire est en fait une tout autre industrie. Et qu'ils ont en fait encore beaucoup à apprendre du bon vieux business model de papa.

Liens de l'épisode:

L'accusation que le budget d'un film "ne se voie pas à l'écran" est l'une des plus répandues dans le discours sur le cinéma. Mais cette vision du cinéma-spectacle obstrue la réalité autant sociale du travail dans l'audiovisuel que la manière dont un film se finance.

On va donc essayer de comprendre ce que c'est qu'un film "trop cher".

Le coefficient Paris-province, qui donne une indication des films qui ont un public plutôt parisien ou "provincial", ne cesse de montrer que le gouffre entre deux visions du cinéma s'agrandit. Quels sont les films qui sont concernés ? Quelles sont leurs particularités ? Et quel est le traitement médiatique du phénomène ?

Notes et liens.

Les notes de l'épisode

Retour, une fois encore, sur l'Intelligence Artificielle dans le cinéma. On va parler cette fois des implications juridiques et légales d'une possible introduction de l'IA dans le processus créatif. Qu'en est-il de la propriété des idées qu'elle génère ? Qu'est-ce qu'un auteur quand une IA est impliquée ? C'est ce qu'on va explorer cette semaine.

Liens de l'épisode

Littéralement mise à toutes les sauces, l'intelligence artificielle, et plus particulièrement l'IA générative s'inscrit dans une mouvement qui dure depuis près de 30 ans, la dévalorisation progressive de l'information. Si elle risque effectivement de supprimer une série d'activités, ce sont principalement des activités qui confinent à l'aliénation de celles et ceux qui la pratiquent. En ce compris ceux dont le métier est de discourir sur les produits culturels. 

Et si cela ouvrait aussi de nouvelles opportunités au secteur qui nous intéresse ? Et si cela pouvait contribuer au renouveau du discours critique ?

C'est l'histoire d'une petite chaîne Youtube qui arrive à fédérer son public de fans de science-fiction et réussit un crowdfunding de ... 451.000 €. Soit 3 fois la somme qu'ils espéraient lever. Une histoire de constance, de persévérance, de connaissance de son public-cible. Une histoire de création.

Pourquoi un tel succès n'est pas (encore) près d'arriver chez nous, et quelles leçons en tirer. C'est le sujet de l'épisode de la semaine.

Le dernier opus d'Asterix et Obelix sort ce mercredi 1er février 2023. Rarement un film aura occasionné un tel flot de dédain, de haine, de sentiments mauvais, avant même que la première image en ait été révélée. Indépendamment de la qualité du film, cela révèle une dérive de la frange active de la cinéphilie. 

Dans cet épisode, on va explorer comment la cinéphilie a évolué avec l'ère des réseaux sociaux, comment elle n'est plus que l'ombre d'elle-même, et comment elle pourrait évoluer.