Illuminations
By Atelier Oncléo
« Au pays des voix, il existe aussi une Forêt Noire, et aussi des villages et aussi des fleuves, et aussi des nuages, exactement comme sur la terre. Sauf que sur la terre on ne peut pas les voir, juste les entendre. Et ainsi on ne voit pas non plus sur la terre tout ce qui se passe au pays des voix, on l'entend seulement. Vous y serez à peine entrés, toutefois, que vous y trouverez vos repères aussi bien qu'ici. »
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Illuminations Nov 09, 2023
PESSOA • Livre de l'intranquillité (extrait pour continuer de ne pas dormir)
Lecture du §73 du deuxième volume du Livre de l'intranquillité de Bernardo Soares paru chez Bourgois (première édition), traduit du portugais par Françoise Laye. Lecture : O. Montage : Atelier Oncléo Design : N.
Walter Benjamin • Thèse X (Sur le concept d’histoire)
Radio Sans Soleil. Lecture de la Thèse X sur le concept d’histoire de Walter Benjamin, dans une traduction inédite et très libre de droits.
Lecture : At. O.
Montage audio : At. O.
Design : At. O.
Baudelaire • « Le monde va finir » • (Fusées XXII, morceaux choisis) #poésie #livreaudio
Le monde va (encore) finir. Hâtons-nous (toujours) à sa décomposition.
Morceaux choisis de la fusée XXII de Baudelaire (+bonus cachés pour les meilleurs).
https://fr.wikisource.org/wiki/Page%3ABaudelaire_-_%C5%92uvres_posthumes_1908.djvu/97
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Psaume 107 • Et pourtant, cette image de merveille qui veut encore traverser les abimes.
🎧 Psaume 107 🎧 On marchait patient dans les tunnels inondés de la mémoire, on écoutait passer les trains, quand le Psaume 107 est remonté. L’amour de Yahvé est peut-être mort noyé - « ils succombaient, et pas un pour les aider ». Et pourtant, cette image de merveille qui veut encore traverser les abîmes.
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#bible #psaumes #ancientestament
Apologie pour une terroriste amoureuse • (« Dora, je t’aime ») • livre audio • Savinkov #dostoievski
Synopsis : Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves le submerger. (Cantique 8, 7, JER) Création radiophonique de l’Atelier, à partir d’une adaptation des Mémoires de Boris Savinkov. Cette création n’a pas été diffusée sur France Culture et n’a participé à aucun festival de livres audios. Le texte n'est pas de Dostoïevski. Le dossier de presse existe cependant. Il note : « Apologie pour une terroriste amoureuse est avant tout un chant d’amour », qui « explore avec une grande sensibilité tous les dilemmes de l’amour révolutionnaire » à travers la figure de « la comète Dora (Vladimirovna Brilliant, 1879-1909) ». Il ajoute : « cette création s’appuie sur un matériau ancien tiré d'un temps inassouvi, dont les malheurs résonnent encore aujourd’hui. Les tentations les plus sérieuses sont épiées au plus près de leurs couleurs, jusqu’à y céder - pour le meilleur, mais aussi pour le pire ! ». La conclusion est étonnante : « Mais qui sont les grand-Duc Serge de nos jours ? » ®Co-Création de l'Atelier & de l'Atelier #LAPNJD #Livreaudio #pour #Nejamais #dormir #camus #lesjustes #nihilisme
TAXI DREAMER • (bande audio du vidéo-poème) • #ProseAstreamer
« Dans les tunnels de la mémoire, je s'est fait spéléologue d'un genre nouveau. Je n'arrive plus à ensevelir les morts. Alors je cherche au fond des crânes ce qu'il y a de rêves encore vivants. J'ai trouvé cela qu'on n'avait pas prévu. Voici le rêve qui m'est revenu. »
Bande audio du document 2 de la fouille archéologique du poème perdu « Mon corps est une ville » (#MCEV) commencée le 1er janvier 2023 sous la direction de l'Atelier Oncléo, ici disponible : https://youtu.be/14spe2aJHT8.
Pour rappel : « Mon corps est une ville » est l'archéologie d'un poème orphelin, perdu, mais dont le nom, quoiqu'incertain, est parvenu jusqu'ici - en même temps, donc, que la mémoire de sa perte. La fouille entreprise consiste à découvrir, de proche en proche, les contours de l'oubli. Si possible, l'ensemble des documents trouvés seront stockés sur cette playlist dès qu'ils apparaitront : https://youtube.com/playlist?list=PLdGlPCOzDRMKFryr9k08W1Xljfh1dV7Rg&si=2B4Q5P9PUTWPILML Pour l’instant, on y trouve seulement aux côtés de TAXI DREAMER, le premier document « Amour-Hiroshima », découvert au moment de la première fouille préventive. P.S. Faute de moyens, la fouille avance à pas lents. Elle aurait besoin de l'intérêt d'un mécène. Please contact oncleo.contact@gmail.com.
La résurrection qui vient (des damnés de Gaza) #proseastreamer
Prière nouvelle pour la résurrection prochaine des damnés. je creuse un tunnel qui cherche l'efficacité de la prière nouvelle pour une autre fin des temps Musique : Oiseaux-Tempête, Opening Theme - Ablaze in the Distance : https://oiseaux-tempete.bandcamp.com/track/opening-theme-ablaze-in-the-distance #prose #proseastreamer #rituelliberédumonde #prière #prièrenouvelle
Vidéo YouTube : https://youtu.be/LVFLoSr7MzE
Vidéo Insta : https://www.instagram.com/p/C2AtUTbLPId/
L’enfer • (Prends garde)
« Guarda come passi : va sì, che tu non calchi con le piante le teste de’ fratei miseri lassi » Video Tract For Palestine https://www.instagram.com/videotraceforplstn/ Free Palestine
Hommage à Refaat Alareer, poète assassiné qui résiste à la mort • Gaza est ce qui résiste à la mort
Bande sonore du poésie-tract en ligne : https://youtu.be/b5yNkxdAucE?si=NNdR2PT7jE8WpOf5
« Let it be a tale » : ainsi s'achève le dernier poème du poète palestinien Refaat Alareer (رفعت العرعير), assassiné il y a quelques jours par l'armée israélienne à Gaza. Dans Le feu et le récit, Agamben rapporte une histoire racontée par G. Scholem dans son livre sur la mystique juive, que S. J. Agnon lui aurait transmise : « Quand le Baal Shem avait une tâche difficile devant lui, il allait à une certaine place dans les bois, allumait un feu et méditait en prière, et ce qu’il avait décidé d’accomplir fut fait. Quand, une génération plus tard, le « Maggid » de Meseritz se trouva en face de la même tâche, il alla à la même place dans les bois et dit : Nous ne pouvons plus allumer le feu, mais nous pouvons encore dire les prières – et ce qu’il désirait faire devint la réalité. De nouveau une génération plus tard, Rabbi Moshe Leib de Sassov eut à accomplir cette même tâche. Et lui aussi alla dans les bois et dit : Nous ne pouvons plus allumer un feu et nous ne connaissons plus les méditations secrètes qui appartiennent à la prière, mais nous savons la place dans les bois où cela s’est passé, ce doit être suffisant ; et cela suffit. Mais quand une autre génération fut passée et que Rabbi Israël de Rishin, invité à accomplir la même tâche, s’assit sur son fauteuil doré dans son château, il dit : Nous ne pouvons plus allumer le feu, nous ne pouvons plus dire les prières, nous ne savons plus la place mais nous pouvons raconter l’histoire de comment cela s’est fait. Et encore une fois cela suffit. » Il est possible de lire cette anecdote comme une allégorie de la littérature, commente Agamben. Mais on voudrait ajouter pour l'aujourd'hui : il est possible que la scène où trouve lieu la seule littérature importante actuellement, la seule poésie qui vaille pour notre temps, la poésie qui trouve son lieu en dépit de toute l'horreur et de tout le malheur qui y sont administrés chaque jour avec la plus grande technique, à savoir Gaza qu'on assassine, il est possible que cette scène ne soit justement plus une scène, un théâtre, une allégorie, ou une métaphore. Et c'est cette histoire qu'il faut raconter. Gaza est ce qui résiste à la mort. Ce qui signifie à plus forte raison : Gaza est la poésie qui résiste à sa mort. Toute poésie et toute littérature véritables sont en effet mémoire de ce qui résiste et répétition ou reprise de cette mémoire de ce qui résiste, mémoire de ce dont nous sommes toujours capables : vivre. Face à l'événement Palestine, on peut se dérober, et se blottir au chaud tout contre notre « petit cœur étroit qui ne peut enfermer qu'une certaine dose de malheur ». On peut parader sur les plateaux de la Grande Librairie, plein de fausses nuances intelligentes, l'air grave, les traits du visage marqués, fatigués d'être au monde en sa province, et les yeux vitreux qui dégoulinent pourtant d'une sincérité qu'on feint à soi-même – on pense évidemment à Emmanuel Carrère*, mais aussi à Leïla Slimani, et à toute la bande des importants littérateurs français. Tout cela : est mort. Tout cela : est dégoûtant. Sachons, pour notre part, héler Gaza la sauvage, accueillir son souffle, son âme, la raconter encore et l'encourager plus, elle qui nous apprend tous les jours ce que vivre peut encore signifier : résister. Cela doit suffire. Cela suffira. Cela suffit. * https://www.instagram.com/reel/C0zwy-... Une coproduction de l'Atelier, réalisée sans aide ni financement (mais qui veut bien, à l'avenir, recevoir beaucoup d'aides et de financements, contact facile par mail oncleo.contact(at)gmail.com). Crédits dans la description YouTube du lien mis plus haut. Dans d'autres genres, tu peux toujours follow le collectif VTFP / videotraceforplstn
« Nous sommes en train de devenir des demi-morts » • La honte d'être civilisé • RMSS • RadioMed
Message radio de la Méditerranée - RMSS (Radio Méditerranée Sans Soleil). Ce message a été envoyé par réaction à une vidéo de Gaza vue récemment. Une vidéo qui n’explique rien mais « donne [tout] à voir », comme dirait l’autre. Sur insta, elle donne à voir ici https://www.instagram.com/reel/C0ZBbUYo_qE/?igshid=MzRlODBiNWFlZA== / https://www.instagram.com/p/C0eDPx2oTwJ/ Musique encore volée aux Oiseaux-Tempêtes @oiseaux-tempete2985 qui sont toujours superbes, titre « Out of sight » https://oiseaux-tempete.bandcamp.com/track/out-of-sight
Video-tract for Palestine from the Mediterranean Sea
Video-tract for Palestine from the Mediterranean Sea • en attendant mieux • en soutien aux palestiniens qui meurent et résistent à la mort • à partir d’une proposition originale de Ghassan Salhab et du groupe https://www.instagram.com/videotraceforplstn/ Feat JLG qui lit Breton et @oiseaux-tempete2985 feat Mohannad Abu Abed (22 ans, voices of Gaza) https://www.instagram.com/reel/Czi4i2Xi31E/?igshid=MzlpaWJkbjZ3NzRj « Je crois à la vertu absolue de tout ce qui s’exerce, spontanément ou non, dans le sens de l’inacceptation, et ce ne sont pas les raisons d’efficacité générale, dont s’inspire la longue patience révolutionnaire, raisons devant lesquelles je m’incline, qui me rendront sourds aux cris que peut nous arracher à chaque minute l’effroyable disproportion de ce qui est gagné à ce qui est perdu, de ce qui est accordé à ce qui est souffert. » (Breton) « Et bien, nous devons crier au contraire plus fort » (JLG) Et comment disait Foucault, déjà ? « Me demanderait-on comment je conçois ce que je fais, je répondrais, si le stratège est l'homme qui dit: "Qu'importe telle mort, tel cri, tel soulèvement par rapport à la grande nécessité de l'ensemble et que m'importe en revanche tel principe général dans la situation particulière où nous sommes", eh bien, il m'est indifférent que le stratège soit un politique, un historien, un révolutionnaire, un partisan du chah ou de l'ayatollah; ma morale théorique est inverse. Elle est "antistratégique" : être respectueux quand une singularité se soulève, intransigeant dès que le pouvoir enfreint l'universel. Choix simple, ouvrage malaisé : car il faut tout à la fois guetter, un peu au-dessous de l'histoire, ce qui la rompt et l'agite, et veiller un peu en arrière de la politique sur ce qui doit inconditionnellement la limiter. Après tout, c'est mon travail ; je ne suis ni le premier ni le seul à le faire. Mais je l'ai choisi. » #ceasefire #ceasefirenow #gaza #palestine #falestini
Voix pour la Palestine • deux lectures pour Gaza
Deleuze sur les palestiniens ft. Mahmoud Darwich ft. Dal'ouna
Ce que dit Deleuze de la revendication des palestiniens, à savoir devenir ce qu’ils sont, c’est-à-dire un peuple tout à fait « normal », se trouve justement et superbement dit par leurs poètes, par exemple Mahmoud Darwich. Peut-être s'agit-il d'ailleurs moins d'une revendication que d'une pure affirmation : nous aussi, nous aimons la vie. Nous "aussi", traduit Elias Sanbar, comme pour dire que cette affirmation est pluraliste plutôt que dialectique ou prédatrice – et ce bien qu'elle puisse passer par des armes. Ce qui frappe dans la double intervention de Deleuze, c'est l'extrême proximité d'avec la situation présente. On serait pas loin de se plaindre, complètement désespéré : est-ce que quelque chose pourrait changer au-delà des gueules des ministres et des bouffons sur les billets ? Musiques : Dal'ouna, @ramzi.aburedwan, et surtout l'hommage collectif à Darwich disponible ici : https://www.youtube.com/playlist?list=PL-OLiTGn3zXB0zkuDAshfjQS3M62LFTey
Karaoke Poetry • #Proseastreamer pour le concours Arte radio
L'Atelier s'essaie pour le concours Arte radio, avec un fragment de docu-fiction : https://audioblog.arteradio.com/blog/203804/podcast/210796/karaoke-poetry
« Nous possédons tout ce à quoi nous renonçons » (une minute de #proseastreamer)
Une minute de prose à streamer, à la volée. Parce que pourtant, en dépit de tout ce que tu dis qui est vrai, Bernardo, on devait partir et ne plus rien laisser intact !
— Dommage ce format « short », bien trop short, Bernardo était prêt à la dance.
Texte redécouvert à la faveur de Ch. : Bernardo Soares, Livro do Desassossego (Personne)
Musique : The Blaze, Dreamers
Dr. Proust le malade • « Les nerveux » ft. Deleuze et Oiseaux-Tempête
Smash-up sur la maladie, la santé et la puissance : un extrait plutôt comique de Proust est venu percuter la parole de Gilles D. the Great Daimôn et l'étrange forêt d'Oiseaux-Tempête. C'est tout. « Il triomphait de n'avoir pas la manie des autres, sans penser qu'il avait aussi la sienne et que c'était elle qui le préservait d'une autre. » (phrase parfaite) Sous-titres à activer. Texte : Proust, Le Côté de Guermantes. Le Cri : Luna Lecture : Oncléo Voix finales : Gilles D. Musique : @oiseaux-tempete2985 https://youtu.be/coBU27PjvqM#proust #deleuze #maladie #nervosisme
Pasternak à Marina Tsvetaïeva • « C’est de l’électricité, comme style principal de l’univers »
Il y a 99 ans jour pour jour, cette lettre de Boris à Marina passait par le bureau de poste de Smichov. Qu’est-ce que ça change ? Rien. Simple prétexte au smash-up du jour (Pasternak, Hania Rani, Derrida, une voix du Cambodge, la radio).
Ce qui est étonnant dans cette lettre, c’est qu’elle n’a rien perdu de son électricité. Si toi aussi tu entends souvent « crisser la rhétorique des gestes automatiques », pars. Pars loin de toi. Et ne n’inquiète pas d’y retourner. La poésie, c'est-à-dire la coïncidence méthodiquement imprévue de la vie et de la langue, c'est du type « branchement électrique » et « champs magnétique ». Ce « serrement » de Boris, le style comme « empreinte d'un toucher non terrestre », ce serment, serre-ment, serre-'man, comme dirait Jacques D. : beauté musicale des errances de la traduction.
(*) traduite par Eveline Amoursky et Luba Jurgenson (Correspondance 1922-1936, Syrtes).
Aujourd'hui a paru le morceau "Dancing with Ghosts" de Hania Rani : https://haniarani.bandcamp.com/album/...
Monchoachi • Retour à la parole sauvage (« Liminaire »)
Toujours un coup de dés et un coup de tête, on sait toujours pas ce que peuvent produire des rencontres aberrantes. Donc on profite d’un appel de @aadanslanuit pour répandre la parole sauvage de Monchoachi. Quel beau titre, quel programme ! qui vient d’être publié chez @lundimatin3299 Ce liminaire, donc, est une invite à lire Monchoachi.
Sons : Jérusalem / Mer Méditerranée
Musique : Déserter, Oiseaux-Tempête (qu'on continue d'emmener un peu partout parce qu'ils sont assez géniaux quand même)
Pour lire ce liminaire : https://www.potomitan.info/bibliographie/monchoachi/retour.php La postface de J-C. Goddard : https://lundi.am/Monchoachi-Retour-a-la-parole-sauvage
« Attention Danger » • Cadiot feat Deleuze
On a découvert ce texte de Cadiot (Histoire de la littérature récente, Tome 1, POL) il y a longtemps. Il est revenu de lui-même il y a peu, ici en dialogue avec Deleuze (notre amour). Une bonne manière d'apprendre à ne pas écrire consiste sans doute à ne pas fantasmer sa souffrance comme une élection : "C'est là ton malheur, que je considère comme plus grave que le malheur qui t'arrive", écrit si superbement Ingeborg à Paul.
Linda Lê • Fuir • « Pitié pour moi ! Ni Dieu, ni amour, ni rien qui sauve ! » (prière négative)
Oui, j'ai les yeux fermés à votre lumière. Et je me suis toujours sauvé du désir d’être sauvé.
Lecture d’un extrait de Fuir, de Linda Lê, glané au hasard de l’Internet. Comme une prière négative qu’on dirait chaque matin aux côtés d’Arthur, William et Ossip, par exemple.
J.P. Michel • « Une belle catastrophe, une surprise, un feu » (1988) #Michelena #poesie
Quand ce texte de J.P. Michel est arrivé à l’Atelier, on a entendu tellement de voix, d’Augustin à Dosto en passant par Rimbaud, tout le Parlement des grands Tentateurs, qu’on a voulu le faire trembler et l’emmener encore autre part : le faire sortir en forêt, tout en restant à proximité des distorsions, des chantiers électriques des hommes. Après le Baptême, après aussi toutes les tentations du désert, le rebrancher sur le contemporain : « levée d’un alphabet vertical ». Il y a ici comme l’expérience d’une certaine forme d'escalade, le verbe est minéral, la roche est sèche, la découpe plutôt que la déchirure, pas du tout lyrique, pas du tout visqueuse. Et pourtant, un héroïsme du Signe - la force et la violence. Comment ne pas en faire un aveu ? Peut-être en faisant du poète un simple marchand d’or. Oui, peut-être, la vie ne conquiert-elle sa vérité qu'en se sectionnant elle-même dans la découpe absolue. Manquer son sacrifice est un long apprentissage : un art de vivisecteur - la poésie. Vie !
Texte : J.P. Michel, « Une belle catastrophe, une surprise, un feu »
Montage audio, création sonore : S
Voix : L
Musique : Oiseaux-Tempête, « Buy Gold » Music composed and performed by Oiseaux-Tempête / Recorded live in three days by Benoît Bel at Mikrokosm, Lyon, in October 2012 https://soundcloud.com/oiseaux-tempete/03-buy-gold-beat-song
Image : Yang Yongliang Time Immemorial - The Brook, 2016 Giclee print on fine art paper 80×100 cm. https://www.paris-b.com/fr/artiste/yang-yongliang/
#audiopoetry #poesieaudio #LAPNJD #proseastreamer
Henri Michaux • « Contre ! » (ft Lavinia Meijer) #poesie #audiopoetry
— Tu fais peur Henri, t'as l'air énervé, t’es sûr que ça va ? — Je contre, je contre — ....? — JE CONTRE ET TE GAVE DE CHIENS CREVÉS
Henri Michaux, Contre ! (La nuit remue)
Musique : Lavinia Meijer, "DAMnation" #lecture #lapnjd #livreaudio
« La tristesse des anges » (Stefánsson) ft. Nanook
Audio du vidéo-poème aberrant volé et publié sur YouTube : https://youtu.be/pw80hDP8Tto
Texte : Jón Kalman Stefánsson (tr. fr Éric Boury) Musique modifiée : Hong-Kong express Montage aléatoire : CP Voix : L
Livre audio #LAPNJD #livreaudio #poésie #poetry #audiopoetry
« Wait, wait, wait ! » (ft. Hania Rani) • #proseastreamer
Encore une petite minute de prose à streamer.
DELEUZE REMIX • « Pan, pan, pan, pan ! » #ritournelle
Pan, pan, pan, pan ! Πάντα ῥεῖ, Deleuze mon amour, je t’ai dans le coeur, tu dis vraiment n’importe quoi.
Musique : Metamorphosis II by Philip Glass | Lavinia Meijer
Image : Houmt Souk graffiti fenêtre Gilles Deleuze | Thierry Larèrevia Flickr CC License by #ritournelle #remix #ombre #poetry #audiopoetry #philosophy #détournement #philosophie #ombre #Kafka
« καταράκτης » (kataraktes) • Petite prose à streamer
Deux minutes de prose à streamer
« Moi, les plus belles personnes que j'ai vues, c'était dans la rue, à se balancer sur ce fil. Elles avaient oublié le langage. Elles s'étaient dépouillées de tout espoir de communiquer. Avec elles-mêmes d'abord. Ensuite avec le reste. C'est comme si elles avaient conquis le droit de vivre. C'est-à-dire, c'était comme si vivre ne relevait plus du droit, de la Loi, du Dieu et des valeurs, mais seulement de la καταράκτης, de la chute d'eau et de sa dissipation, d'un liquide en trombe et qui s'expanse. »
Musique : Hania Rani, On Giacometti
#poesie #prose #developpementimpersonnel #lautreamont #détournement
Lettre à XX • « Ce serait bien, si la guerre s’arrêtait » #LAPNJD #LAPR #livreaudio
« Quel silence ! C’est incroyable. Ou exactement : c'est inouï. Je ne sais pas si mon coeur battait si fort que je n’entendais plus rien, ou bien s’il s’est arrêté à la lecture de ces pages… Merci. Merci beaucoup, N. Peut-être comme une neige qui recouvre le sol (l’hyperactivité des organes plutôt). Il doit y avoir une « heure blanche » là aussi, non ? aveuglant tapis de neige ni fondu ni touché, qui fait revoir la virginité du monde (pure vision, sans agir ni sentir). Ici, peut-être plutôt : une voix qui traverse les déserts de monde. Mais qui est-ce ? Est-ce une lettre réelle ? Je crois que je l’ai tant aimée aussi parce que, j’en suis presque sûr, je ne connais pas celle qui a écrit. Je n’ai rien reconnu, seule la clarté, pure, des visions. Enfin l’instinct de savoir, toujours savoir, mis en échec : c’était bien, que la guerre un peu s'arrêtât. Mais déjà des voix connues n’ont pu s’empêcher de venir rompre le silence dès la seconde lecture, et de se donner en représentation au théâtre intérieur, fichu spectacle. D’où vient cette voix, si singulièrement féminine ? Un climat plus latin qu’ici ? Peu importe parce que je n’en sais rien du tout en fait. Et c’est merveilleux. »
A l’Atelier, on ne veut pas non plus savoir qui a écrit cette « lettre à XX ». Mais on veut aussi remercier N. Pour les plus curieux qui veulent toujours, et particulièrement veulent savoir, la fin de la lettre donne des indices - peut-être est-il temps de ne plus signer ?
« L’interminable » • (poème blanchotien) #poesie #audiopoetry #proseastreamer #shortandpoetry
Un poème blanchotien paru dans « L’interminable » (revue), qui avait consacré son premier et unique numéro à une question de littérature fondamentale : « Que peut la littérature face aux trous noirs ? ».
#blanchot #linterminable
« Pris à partie par les choses » • Catabase et puis extase #Poésie #ProseAStreamer
On teste une petite minute
Francis Ponge • REMIX • « C’est la langue qui se défend » (ft. C. Cole) #ProseAStreamer
Assez heureux de partager en exclusivité ce remix, version audio alternative du trailer, finalement abandonnée à la critique rongeuse des souris, du film collectif « Éloge de la séparation (la poésie existe) ».
Francis - Ponge pas Ngannou - est à sa manière un précurseur sombre, champion par anticipation du MMA poétique. Mais qui l'a déjà entendu poser un freestyle poids lourd sur une prod’ hip-hop contemporaine ? Dans ce clip dont Ponge n’a pas fait la voix off et que Painlevé n’a jamais tourné, les poètes sont à l’attaque dans le chiliogone - pour en sortir, toujours. Ils y préciseront d’ailleurs le « tournant ontologique » pris par l’éco-terrorisme de la langue, qui résume assez leur position générale : « Nous ne défendons pas la langue : nous sommes la langue qui se défend ». Rien que ça ! (Présentation de S., qui ne s'excuse pas auprès des Sérieux, mais seulement de l'état des pellicules retrouvées, probablement dû aux souris. L'Atelier se diversifie en images et en chimie avec l'arrivée de ce nouveau membre, mais on vole cette fois la musique. Les paroles sont en sous-titres pour le karaoké)
Le clip est sur YouTube : https://youtu.be/fTscy38gvLo
Musique : C. Cole, Sunny All Afternoon, Prods Solos Vol.1 ℗ 2021 https://youtu.be/pSg1luYYPRA
#Francis #Ponge pas #Ngannou #mma poétique #Pialat #Debord #poésieaudio #audiopoetry #cinema #noncinema #détournement
« Amour-Hiroshima » • création radiopoétique #ProseAstreamer
Pour ce premier jour de l’année, on a commencé la fouille archéologique d'un poème orphelin, « Mon corps est devenu une ville », d’après la méthode habituelle du coup de dés et du coup de tête. Ici, il ne s’agit donc pas encore du poème retrouvé, mais simplement d’un document issu de la fouille préventive, et qui est comme l’évidence ou le témoignage premier de l’existence du poème (ou de sa perte, si vous voulez). Ce document doit beaucoup à la collaboration involontaire d’amis réels et imaginaires :
- l’artiste Yang Yongliang @yangyongliang (杨泳梁) découvert grâce à @mi_yulin, dont le travail se trouve ici : https://www.yangyongliang.com/new-gallery-78/2018/10/17/journey-to-the-dark-2017-vide-clip
- l’album AL-'AN ! الآن (And your night is your shadow — a fairy-tale piece of land to make our dreams) de OISEAUX-TEMPÊTE (@oiseaux_tempete) écouté ce matin par le hasard d’un post d’ @en_dehors__ et plus particulièrement le morceau Ya Layl, Ya 3aynaki (Ô Nuit, Ô Tes Yeux) ici volé et ralenti sans aucune aimable autorisation.
- sans oublier bien sûr Duras, Resnais, et aussi Miron, Adonis, évidemment Cartarescu, et tous les autres ignorés qui n’ont cessé de contribuer à la paraphrase infinie.
P.S. Ceci n’est pas exactement la suite de « Amour quantique (arché-géologie du coeur et blocs d’amour-temps) », pourtant que ça le poursuit à sa manière puisqu'il s'agit de l'archéologie d'un poème orphelin.
« Le plan d'évasion » • Enjoy the ride VI • Final Part • #ProseÀStreamer
Avec ce sixième et dernier épisode, on achève ici la série « Enjoy the ride • Terrorisme des sentiments moraux » entreprise avec le peintre Lawand. Il aura fallu la découverte du prophète de « l'art de ne pas écrire de livres » Mircea Cărtărescu pour comprendre ce qui s'y jouait : un plan d'évasion. Mais il n'y a jamais eu rien à comprendre. Puisque tout est toujours à expérimenter.
Voix : Oncléo et Painlevé (https://youtu.be/sglMRAOjD2A)
Peinture : Lawand
Musique : Soundwalk collective, Hymn of Creation
Cărtărescu • L’histoire d’une comète : le maître des rêves Vaschide #LAPNJD #Oniromancie #LivreAudio
« Nuit après nuit, nous nous endormons et ensuite nous rêvons. » (Cărtărescu) Et quand au matin, nous ouvrons les yeux pour faire face à ce que nous avons pris l'habitude de nommer « réalité », persiste toujours un temps d'incertitude sur la consistance véritable de cette réalité : où suis-je ? Suis-je seulement et alors quoi ? Et même après que la réalité se fut recomposée par l'effort, parfois laborieux, de ce que nous considérons être notre mémoire, le credo en notre monde reste, dès qu'on y pense, fragile et précaire : car nous savons être descendus là-bas, au pays des rêves ; nous savons de source sûre y avoir été traversés et poursuivis par des émotions, et quoique leur souvenir ne nous parvient pas toujours, nous persistons à savoir que ces émotions ont bien eu lieu. Mais quel est ce lieu ?
Voici l'histoire fabulée, donc véritable, d'une comète oubliée. Voici l'histoire du plus obstiné maître des rêves de tous les temps. Voici l'histoire du fabuleux Nicolae Vaschide.
Par cette lecture d'extraits choisis du fantastique chapitre 37 du Solénoïde de Mircea Cărtărescu (tr. Laure Hinckel), accompagnée ici et là de sa bande originale imaginaire, on voudrait approcher de l'expérience de « l'oniromancie radiophonique ». Les habitués de l'Atelier y retrouveront une autre forme de ce que nous avons déjà expérimenté sous le nom de « chamanisme du péril ». Bref, un livre audio pour ne jamais dormir, c'est-à-dire – on le comprend maintenant seulement – un livre audio pour rêver. #LAPNJD #LAPR
Car il est temps, avec Cărtărescu et tous les autres, de remettre le fragment d'Héraclite sur ses pieds. Héraclite dit en effet qu'il y a pour les éveillés un monde unique et commun (koinon), mais que chacun des endormis se détourne dans un monde particulier (idion). Or c'est l'inverse qui est vrai : le seul possible monde commun (koinos) est aux rêveurs, le monde privé (idios) est aux éveillés. Qui croit encore au monde, à l'idée de monde commun ? Y a-t-on d'ailleurs jamais cru ? Et qui sont ces éveillés ? Mais en rêve, c'est tout autre : le monde existe, universellement. Le rêve, comme la pensée, n'est pas une chose particulière - autre manière de donner raison au fou d'Éphèse. A tout de suite, donc !
Accompagnement sonore, musiques volées ou empruntées aux amis, dans l'ordre d'apparition : - 00:01 Oiseaux-têmpête, Dôme (Live at Oscar Niemeyer's Abandoned Fairgrounds) https://oiseaux-tempete.bandcamp.com/album/what-on-earth-que-diable - 23:05 Oiseaux-Tempete, Nu.e.s Sous La Comète https://oiseaux-tempete.bandcamp.com/album/what-on-earth-que-diable - 28:12 Hania Rani, Silent Night https://haniarani.bandcamp.com/track/silent-night - 29:46 Hania Rani, Silent Night https://haniarani.bandcamp.com/track/silent-night - 33:36 (Orama) : Hania Rani, Silent Night https://haniarani.bandcamp.com/track/silent-night - 39:53 Dalibor Baric, « chabere-chabere » (Original song) https://www.youtube.com/watch?v=LM1_9EAJiwI&ab_channel=TRACKS-ARTE - 44:54 Soundwalk Collective, Hymn of creation https://soundwalkcollective.bandcamp.com/track/hymn-of-creation - 47:14 Soundwalk collective, The Future of sexuality - 50:59 Soundwalk Collective, Hymn of creation - 53:44 Soundwalk Collective, Hymn of creation - 58:52 Hania Rani, At the Hospital (from I Never Cry) - 01:00:17 Hualun, Birth : https://hualun.bandcamp.com/album/wuhan-wuhan - 01:08:40 Hualun, WUHAN WUHAN - 01:12:59 Dalibor Baric, « chabere-chabere » - 01:14:41 Hualun, Burning - 01:18:15 Hualun, Burning - 01:25:18 Hualun, Tunnel of memories - 01:26:58 Hualun, Shanghai tourists - 01:27:56 Hualun, Tunnel of memories - FIN 01:20:47 Hualun, Tunnel of memories»
Cărtărescu • Contre Raskolnikov (Solénoïde • Chap. 24) #LAPNJD
Mircea Cărtărescu • Solénoïde • Chap. 20 • Que peut la littérature face aux trous noirs ? #LAPNJD
On voudrait pouvoir le dire simplement : parmi les contemporains, on n’a jamais rien lu de si grand que Solénoïde, de Mircea Cărtărescu - superbement traduit par Laure Hinckel. Tout y est. Et encore le reste. Tout s’y trouve qu’on ne savait plus avoir perdu. Tout ce qu’on n’imaginait même pas possible du livre. Que peut la littérature face aux trous noirs ? Peut-être rien. Et c'est pourquoi Cărtărescu est le grand maître de « l’art de ne pas écrire de livres ». Un immense génie. Bien sûr, vous devez tout lire. Mais en attendant, on partage le chapitre 20 de Solénoïde, si beau, si troublant, si parfait, comme toutes ses autres pages.
« Chacun portera entre ses bras sa propre peau écrite recto verso, dont le Seigneur fera, en les assemblant entre les couvertures de la naissance et de la mort, le grand livre de la souffrance humaine. Une de ces pages, voilà ce que cet écrit devrait être, une des milliards de peaux d’hommes couvertes de lettres infectées, suppurantes, du livre de l’horreur de vivre. Anonyme et identique à toutes les autres. Car mes anomalies, même très inhabituelles, sont loin d’égaler l’anomalie tragique de l’esprit revêtu de chair. Et ce que je voudrais que tu lises sur ma peau, toi qui ne le liras pourtant jamais, ce serait seulement un cri un seul répété à chaque page : « Fuis ! Cours ! Rappelle-toi que tu n’es pas d’ici ! » Je n’écris pourtant même pas pour que quelqu’un lise ça, mais pour tenter de comprendre ce qui m’arrive, dans quel labyrinthe je me trouve, à quel test je suis soumis et comment je dois répondre pour en réchapper vivant. En écrivant sur mon passé et sur mes anomalies et sur ma vie translucide à travers laquelle on voit une architecture pétrifiée, j’essaie de déchiffrer les règles du jeu dans lequel je me suis retrouvé, de distinguer les signes, de les mettre bout à bout et de voir vers quoi ils tendent, et de me diriger dans cette direction. Aucun livre n’a de sens s’il n’est pas un Évangile. Le condamné à mort pourrait bien avoir les murs de sa cellule couverts de livres tous exceptionnels, mais ce qu’il lui faut, c’est un plan d’évasion. »
Musiques : - Dalibor Baric, The Needle Touches the Cylinder : https://youtu.be/7FEThlIJL_s - Dalibor Baric, Antireality : https://youtu.be/uHna8FQ9cTA #livreaudio #LAPNJD
« Acarus » • poème monstrueux inédit (S. Weil, Lautréamont et Cartarescu)
Un poème monstrueux inédit, écrit à trois mains par S. Weil, Lautréamont et M. Cartarescu. Musique : Dalibor Baric, Coral song https://www.youtube.com/watch?v=bMFzOGtUTGIBruits : radioglaces
Mircea Cărtărescu • Solénoïde (extraits) #livreaudio #LAPNJD #LAPNJE
Lecture de quelques extraits choisis de Solénoide de Mircea Cărtărescu, traduit du roumain par Laure Hinckel. Un livre pour ne jamais dormir, mais aussi pour ne jamais écrire. Bref, à partager.
Musiques intermèdes :
- Beachcomber (https://beachcomber.bandcamp.com/album/relics) remix (https://www.youtube.com/watch?v=ajYlJbhZRs0)
Walter Benjamin • « Expérience et pauvreté » • #LAPNJD
Il faut être absolument contemporain, dit quelque part le Prince des poètes détourné et remis sur ses pieds. Être contemporain signifie peut-être ceci : une « désillusion complète sur l’époque » mais aussi une « revendication sans réserve de celle-ci », comme l’écrit W. Benjamin. Lecture, donc, du court essai inactuel « Expérience et pauvreté », traduit par Cédric Cohen Skalli. Là encore, sans le dire de la même manière, on revient sur les déserts et les oasis.
Musiques :
- Soundwalk Collective, Champ contrechamp
- Soundwalk Collective, La philosophie
Peinture : J. Ensor, « La mort et les masques »
#Livreaudio #LivreAudioPourNeJamaisDormir #LAPNJD
Mauvignier • Histoires de la nuit peinture (extraits livre audio) • « Ne pas parler mais peindre » #livreaudio
Lecture d’un extrait d’Histoires de la nuit de Mauvignier, publié aux éditions de Minuit. (#LAPNJD)
« Peut-être que la peinture qu’elle aime ou qu’elle a aimée ne dit rien à personne et qu’elle ne pourrait en parler avec personne, mais c’est tant mieux, parce qu’elle ne veut pas parler de ce qu’elle fait, elle n’aime pas parler de peinture ou d’art, c’est toujours très lassant et illusoire de parler d’art, toujours les mêmes considérations creuses et répétitives, interchangeables, des choses qu’un mauvais peintre ou qu’un bon pourrait dire également parce que tous les deux sont pareillement sincères et intelligents, même si un seul des deux a du talent, une force, une forme, une intelligence de la matière et des idées, une vision, car pour elle les artistes sont là pour avoir des visions, et c’est pourquoi elle avait réalisé une série de Cassandre qu’elle avait peintes comme si elles étaient la fragilité et la vérité égarées dans un monde où la brutalité et le mensonge sont la règle, pensant que les artistes disent la vérité ou ne disent rien, et qu’ils la disent tant qu’ils ne savent pas qu’ils la disent, alors que personne ne les croit, et parce que personne ne les croit. Ne pas parler mais peindre, ne pas user des forces précieuses à ergoter pour dire les mêmes banalités que les autres, mais peindre ce que la parole ne peut tenir comme promesse ; avoir la vision de ce qui n’est pas encore advenu, peindre la pomme en voyant le pommier en fleurs, l’oiseau à la place de l’oeuf, se tourner vers l’avenir et l’accueillir pour son mystère et non pas pour faire celle qui sait avant les autres, mieux que les autres, surtout pas, pas comme elle l’avait fait trop longtemps, quand elle était jeune, à philosopher et à palabrer sur tout ce qui lui tenait à coeur, à tartiner tout ce qu’elle faisait par plus de mots qu’il n’en fallait pour asphyxier dix générations d’artistes – alors non, plus un mot, ça suffit, depuis quarante ans elle rabote la langue pour ouvrir sa vision, s’ouvrir elle-même à sa vision, pour forcer son regard à s’approfondir, comme on cherche à voir dans la nuit, à se faire à l’obscurité. Elle a la chance d’avoir un art qui peut parler sans avoir à ouvrir sa gueule, alors elle ne se prive pas, elle a trouvé le bon endroit pour ça en achetant cette maison où rien n’était prêt à accueillir un atelier de peinture. (…) oui, sans doute, elle répond sans doute, mais bon, elle est bien et elle n’y pense pas, elle est certainement un peu rigide et prend sa peinture trop à coeur, c’est sûr. En réalité, c’est juste que pendant qu’elle peint elle oublie qu’il faudrait qu’elle joue à l’artiste qui vend très bien son travail – ce qu’elle pourrait faire, car elle sait ce qu’elle fait, ce qu’elle peint, même si elle se laisse déborder et surprendre par les tableaux qui naissent sous ses doigts, elle sait aussi que l’inspiration ne tombe sur le râble de personne et qu’il faut travailler, lire, voir, réfléchir, penser son travail, et, le travail intellectuel accompli, alors seulement savoir l’oublier, l’anéantir, savoir lâcher prise et laisser déborder de ce monde conceptuel et réfléchi quelque chose qui vient d’en dessous, ou d’à côté, qui fait que la peinture excède le programme qu’on lui a assigné, quand tout à coup le tableau est plus intelligent, plus vivant, plus cruel aussi, souvent, que celui ou celle qui l’a peint. Elle sait ça, elle cherche le moment où c’est la peinture qui la voit, ce moment où la rencontre a lieu entre elle et ce qu’elle peint, entre ce qu’elle peint et elle, et, bien sûr, c’est une chose qu’elle ne partage pas. »
R. Barthes • « Langue, pouvoirs et littérature » (1977) #archive
A l'Atelier, on discutait des pièges de la discussion - si, si, c'est vrai - et des pouvoirs captifs de la parole : pièges d'à-peu-près tous les problèmes tels qu'ils sont imposés, c'est-à-dire imposés de telle sorte qu'ils empêchent de penser. La guerre, le climat, le capital, la race, l’empire, bref, assez ! on est déjà fatigués. Et oui des hommes meurent, et des enfants, et des peuples disparaissent, d'autres sont pressurés, et oui toujours les mêmes, et le peuple manque, et même le peuple des animaux, tiens ! et les montagnes, et les forêts et les mers, et les déserts partout, et d'autres encore. Donc, oui, « d’accord, d’accord, mille fois d’accord », mais passons à autre chose. À quoi ? On se disait : apprendre à décourager (de) la discussion, apprendre à décourager la volonté de s'en sortir. Pas exactement la négation, pas exactement le nihilisme, autre chose, encore du côté de la fuitologie. On se souvenait aussi d'un cours de Deleuze : les forces les plus démoniaques ne sont pas celles qui vous empêchent de vous exprimer, ce sont celles qui sollicitent votre parole, exprime-toi ! exprime-toi ! Et déjà c'était quelque chose. Mais l'un de nous s'est souvenu de cet extrait de la Leçon de Barthes. C'est vrai, on l'avait oublié ! On n'en avait gardé que le cliché. Pourtant c'est mieux. Écoutez donc.
Parmi les passages les plus célèbres qui auront été symétriquement les moins honnêtement discutés - chose étonnante, par Descombes, par exemple, qui reste drôle, certes -, celui assez parfait où Barthes déclarait : "la langue, comme performance de tout langage, n’est ni réactionnaire, ni progressiste ; elle est tout simplement : fasciste ; car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire".
On trouve en ligne la publication des enregistrements des cours, par exemple ceux de la première année (1977) : https://www.roland-barthes.org/comment_vivre_ensemble1.html
Loránd Gáspár • « Connaissance de la lumière » #livreaudio #lapnjd
Lecture de « Connaissance de la lumière », poème de Loránd Gáspár (Le quatrième état de la matière). Le texte est disponible aussi ici : https://www.wikipoemes.com/poemes/lorand-gaspar/connaissance-de-la-lumiere.php
Musiques : Adrian Gordon Cook https://beachcomber.bandcamp.com/album/relics
- Beachcomber - Relics - 06 Fluttering Lights
- Beachcomber - Relics - 07 These Remaining Parts
Hannah Arendt • « Du désert et des oasis » • Contre la psychologie moderne
Mais que diraient les « Pères du désert » ? Peut-être avaient-ils appris à dévorer le sable d'une manière que nous avons perdue. Peut-être qu’en eux la question d'Arendt, si grecque, avait pris les accents du dépit authentique qui justifia le courage de la fuite : — mais pourquoi diable y a-t-il quelqu’un plutôt que personne !
Car au désert de monde dans lequel nous nous mouvons, c'est peut-être la désertion qui réclame le plus de "vie" - déserter aussi, donc, "l'anthropolito-centrisme" final de ces beaux fragments.Lecture du « Fragment 4 » de « Qu’est-ce que la politique ? »
Note de bas de page de l’édition française, traduite par Sylvie Courtine : « A l’époque où elle projetait son Introduction à la politique, et où elle consignait par écrit les fragments que nous publions ici pour la première fois, Hannah Arendt dissimulait son pathos pour la politique, autrement dit son souci pour le monde et pour la survie des hommes dans ce monde (voir la première édition de cet ouvrage, op. cit., Commentaire, p. 155), en empruntant le plus souvent des métaphores. Elle parlait et écrivait du « désert » et des « oasis ». Ce couple métaphorique se présente de façon sporadique tant dans son oeuvre publiée que dans son oeuvre inédite et également dans ses notes pour Introduction à la politique. « Du désert et des oasis », note-telle en guise de formule (voir la première édition de cet ouvrage, op. cit., Appendice, p. 200, et également p. 198) sans toutefois fournir de plus amples détails, tandis que les termes de « désert » et/ou d’« oasis » apparaissent ici ou là dans les manuscrits (cf. p. 80, 121 sq., 124). A un autre endroit du Fonds, on trouve toutefois un manuscrit de trois pages – la « conclusion » du cours qu’elle avait prononcé au début de l’année 1955 à l’université de Berkeley en Californie – qui y est entièrement consacré. On aurait très bien pu aussi la trouver à la fin d’Introduction à la politique comme le montrent les textes qui restent, et c’est pourquoi nous la reproduisons ici. La traduction suit d’aussi près que possible l’original ; nous n’avons pas masqué les imprécisions dues au fait que ces pages étaient destinées à la leçon et non à la publication. »
Proust idéal-réaliste • Le temps retrouvé • « La vraie vie, c’est la littérature »
« La grandeur de l'art véritable, au contraire, de celui que M. de Norpois eût appelé un jeu de dilettante, c'était de retrouver, de ressaisir, de nous faire connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons, de laquelle nous nous écartons de plus en plus au fur et à mesure que prend plus d'épaisseur et d'imperméabilité la connaissance conventionnelle que nous lui substituons, cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans avoir connue, et qui est tout simplement notre vie.
La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature ; cette vie qui, en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l'artiste. Mais ils ne la voient pas, parce qu'ils ne cherchent pas à l'éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas “ développés ”. Notre vie, et aussi la vie des autres ; car le style pour l'écrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et, autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et, bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon spécial.
Ce travail de l'artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l'expérience, sous des mots quelque chose de différent, c'est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même, l'amour-propre, la passion, l'intelligence, et l'habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher entièrement, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme, cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s'« observer », dont les apparences qu'on observe ont besoin d'être traduites et souvent lues à rebours et péniblement déchiffrées. Ce travail qu'avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d'imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c'est ce travail que l'art défera, c'est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs où ce qui a existé réellement gît inconnu de nous, qu'il nous fera suivre. »
Proust, Le Temps retrouvé, Folio Classique, pp. 202-203
Proust CANNIBALE • Le temps retrouvé (morceaux choisis)• « Les souffrances du vieux Marcel »
« Les souffrances du vieux Marcel » (qui, du moins, « n'étai[t] pas loin de se faire horreur ») ou « Autoportrait de l’écrivain en athlète de la souffrance du coeur et cannibale heureux par l’esprit ».
Lecture de quelques pages du Temps retrouvé (qui complètent les premières lues ici : https://youtu.be/su7tTA0bjtU) qu’on trouve, dans la nouvelle édition, par exemple Folio Classique pp. 207-217.
Musique : extraits de Ghosts (from Pradziady), Hania Rani https://youtu.be/keTB4fESFh0
#LivreAudio #LAPNJD #NeJamaisDormir
[REMIX] Leconte de Lisle • LCDL • « Solvet Sæclum » (« Et ainsi sera le siècle dissout »)
Un coup de dés et un coup de tête, pour s’amuser encore un peu.
— La musique du texte ne se suffit-elle pas ?
— Si. Et quoi ? « le plus sage en rit » !
Leconte de Lisle ou #LCDL
Titre : « Solvet Sæclum » (« Et ainsi sera le siècle dissout ») de son album « Poèmes barbares ».
Musique volée à Orsten, Fleur blanche : https://youtu.be/_6OF7VkXkRo Solvet Sæclum
Tu te tairas, ô voix sinistre des vivants ! Blasphèmes furieux qui roulez par les vents, Cris d’épouvante, cris de haine, cris de rage, Effroyables clameurs de l’éternel naufrage, Tourments, crimes, remords, sanglots désespérés, Esprit et chair de l’homme, un jour vous vous tairez ! Tout se taira, dieux, rois, forçats et foules viles, Le rauque grondement des bagnes et des villes, Les bêtes des forêts, des monts et de la mer, Ce qui vole et bondit et rampe en cet enfer. Tout ce qui tremble et fuit, tout ce qui tue et mange Depuis le ver de terre écrasé dans la fange Jusqu’à la foudre errant dans l’épaisseur des nuits ! D’un seul coup la nature interrompra ses bruits. Et ce ne sera point, sous les cieux magnifiques, Le bonheur reconquis des paradis antiques, Ni l’entretien d’Adam et d’Ève sur les fleurs, Ni le divin sommeil après tant de douleurs ; Ce sera quand le Globe et tout ce qui l’habite, Bloc stérile arraché de son immense orbite, Stupide, aveugle, plein d’un dernier hurlement, Plus lourd, plus éperdu de moment en moment, Contre quelque univers immobile en sa force Défoncera sa vieille et misérable écorce, Et, laissant ruisseler, par mille trous béants, Sa flamme intérieure avec ses océans, Ira fertiliser de ses restes immondes Les sillons de l’espace où fermentent les mondes. #Leflowduconte
Leconte de Lisle • « La Tristesse du Diable » (Poèmes barbares)
Lecture d’un « poème barbare » du vieil académicien Leconte de Lisle. On y trouve un plagiat - par anticipation ? - du jeune Rimbaud et, aussi, quelques emprunts à Baudelaire. On aime cette voix de fer, prose prophétique. Musique : Lavinia Meijer, « Another Lonely Night »
La Tristesse du Diable (« Poèmes barbares »)
D. H. Lawrence • Le Chaos en Poésie (extraits) • ft. Deleuze & Sun Ra Arkestra #LAPNJD
C'était le mash-up du jour, fait à la volée.
Certes, Homère et Keats annotés et accompagnés d'un glossaire.
Mais Lawrence accompagné de Deleuze et Sun Ra Arkestra (pour ne jamais dormir).
Tout ça c'est des mots pour le moment.
« La source aux fleurs de pêcher » (桃花源) • Petite fable en prose de Tao Yuanming alias Tao Qian
Dans la fuite du monde, on rencontrait ses béances, ses gouffres, ses grottes et Mont Analogue peuplés des rêves d'hommes ridicules. Chaque fois, il s'agissait de renoncer au renoncement de la vie telle qu'elle est au moyen d'un nouvel art de la descente, du retrait et de la dissimulation. Une sorte de farce qui consistait à remettre Platon sur ses pieds.
Merci @mi_yulin et Léon Thomas pour cette découverte. En guise de présentation, quelques extraits choisis de l'interprétation proposée par Léon Thomas (In: Revue de l'histoire des religions, tome 202, n°1, 1985. pp. 57-70).
« Tao hua yuan ji », le « Dit de la source aux fleurs de pêcher », est une courte pièce en prose très célèbre en Chine, bien que vieille de quelque mille six cents ans.
« L'auteur, Tao Yuanming (365-427), alias Tao Qian*, appartenait à une famille célèbre. Son arrière-grand-père, homme énergique et intègre, avait occupé une haute charge et écrasé une rébellion dirigée contre l'empereur ; pour cet exploit il avait reçu la dignité de gong, duc, et, à titre posthume, celle de sheng, sage ou divinité. Yuanming, quant à lui, nommé chef de district, après avoir exercé brièvement plusieurs fonctions subalternes, remplit cet office moins de trois mois, car il refusa de se plier au cérémonial en vigueur lors de la visite d'un supérieur, arguant que ses maigres émoluments ne lui permettaient pas de « courber les gonds de son dos ». Le hasard génétique ménage parfois de curieuses surprises... Après cet éclat, il partit, à l'âge de 34 ans, vivre avec sa femme à la campagne, dans un dénuement volontaire, comme les paysans, pour se consacrer à la poésie, à la musique et à la culture des chrysanthèmes. Prosateur et poète, il prend du champ par rapport à la société de son époque jugée méprisable et ne se mêle jamais de politique, se bornant à des allusions désabusées dans ses écrits. On le connaît principalement pour une pièce de vers « Retour à la vie champêtre » où il explique sans ambages son goût pour une vie simple qui ne rechigne pas devant l'ingrate besogne des jours rustiques, mais n'en écarte point pour autant toute compagnie humaine (« ... j'appelle mes convives »). On y constate cependant une certaine amertume lucide : « La vie humaine est comme un vain phantasme : || Tout doit finir par rentrer au néant. »
* Les lettrés chinois sont fréquemment connus sous plusieurs noms différents ; ils adoptaient des surnoms passés à la postérité. Qian, substitué en 420 au nom personnel Yuanming, équivalent de notre prénom, signifie : « caché, retiré, secrètement ».
Musique : Horse Race Guo Gan • Himalaya • 2014
#Livreaudio #NeJamaisDormir #LAPNJD #Fuitologie
Borges • « Le Jardin aux sentiers qui bifurquent » • Livre Audio #LAPNJD
Comme on sait, la littérature fantastique est une branche de la métaphysique. Mais rassurez-vous : si vous n’avez rien compris à cette nouvelle fantastique-policière de Borges, le temps a déjà bifurqué et il existe un temps où vous avez tout compris de la nouvelle, un autre ou vous l’avez comprise après l’avoir réécoutée trois fois, un autre où après l’avoir comprise vous n’êtes pourtant pas rassuré. « ‘Le jardin aux sentiers qui bifurquent’ est une image incomplète, mais non fausse, de l’Univers ».
Traduction française de «El jardín de senderos que se bifurcan» de Jorge Luis Borges (1941) : P. Verdevoye.
Musique 1 : Hélène Grimaud – Bach: Partita for Violin Solo No. 2 in D Minor, BWV 1004 (Chaconne arr. Busoni)
Musique 2 : Liu Fang — The Autumn Moon in the Palace of a Han Emperor
Musique 3 : Midori plays Bach - Chaconne, Partita No. 2
Musique 4 : Nemanja Radulovic — J.S. Bach: Violin Partita No. 2 in D Minor, BWV 1004 - Chaconne
Archive des cours de Deleuze de 1983 « Vérité et temps, le faussaire »
#LivreAudioPourNeJamaisDormir #LivreAudio #LAPNJD
Albert Cohen REMIX • Les poètes
Un coup de tête et un coup de dés. En tombant sur ce morceau de NTO ft. Sofiane Pamart, ce paragraphe d’Albert Cohen (Le livre de ma mère) m’est revenu. Et ça m’amusait d’en faire le tube du printemps en deux minutes.