Vivement Samâdhi : le podcast du yoga. Inspirant même à l'expire !

Le yoga c'est quoi

Il est difficile de faire simple car cette philosophie, cette discipline existe depuis plus de 4000 ans. Si l'on considère les représentations rupestres de la vallée de l'indus, comme des Yogi, alors on peut même faire remonter son histoire à -9000.

Pour vraiment prendre la mesure de ce qu'est le Yoga il est difficile de répondre vite fait, mais je vais essayer de définir et d’éclaircir ce qu’est le Yoga et ce qu'il représente pour moi.

Si on remonte assez loin dans les origines du yoga, on se perd dans des formes de chamanisme très proche de la nature, puis les rituels ont été intégré dans leur corps par les Yogis et portés avec eux individuellement.

S'éloignant ainsi du paganisme, pour aller vers l'expérimental le compris le perçu en soi.

Les formes du Yoga on traversées les époques et les cultures de l'Inde, pendant plus de 2000 ans, il a été codifié par le texte fondateur de Patanjali "Yoga Sutra", entre -300 et +500.

Comme je l'ai dit, c'est une philosophie, qui fait partie des 6 philosophies majeures de l'inde.

A la yoga darshana est associée celle de la Samkhya Darshana qui à été codifiée en +400 par Kapila.

Pour faire simple Samkhya, c'est la vision intellectuel qui va définir la nature, l'esprit et la position de l'humain dans le cosmos. Yoga, est la pratique qui va permettre d'explorer cette Samkhya avec des méthodes de souffles, de postures, de concentrations....

Les yogis qui suivent cette philosophie ne sont pas vraiment organisés en structure claire, il y a évidemment les célèbres Sadhou, qui sont très connu pour leur ascèse, et leurs exploits physique, mais la plus part des Yogi sont des sages isolés

Ils ont en quelque sorte toujours été des rebelles au système en place, que le système soit politique, religieux, ou simplement leur corps et leur esprit.

A la base les yogi veulent explorer ce qu'est l'Esprit, et utilisent les techniques du Yoga comme une sorte de psychanalyse personnelle, pour acquérir en premier lieu la connaissance de Soi.

La connaissance et la maîtrise du corps cela dit sont aussi les choses majeures dans l'évolution et la discipline du yoga. Les Natha Yogi ont développé le Hatha-Yoga entre +300 et +800. Ils ont inventé beaucoup de techniques afin d'éprouver le corps de le pousser dans des retranchements ou des difficultés qui vont permettre à l'esprit de se manifester.

Contraindre le corps avec mesure et bienveillance, permet à l'observateur de voir l'esprit en fonctionnement, l'ego en action et en résistance.

Le est yogi rebelle aussi dans son contexte politico-religieux, pour pouvoir toujours s'explorer, se comprendre sans être entravé par une quelconque pensée dogmatique qui pourrait biaiser le résultat de leurs expériences intérieures.

Certes comme je l'ai dit yoga et une philosophie et Samkhya la supporte intellectuellement, cela dit cette façon de penser et d'imaginer l'univers et somme toute une des plus ouverte que personnellement je connaisse, libre ensuite au Yogi se départir de toutes ses connaissances qu'ils lui ont permis d'arriver à son stade d'évolution actuel pour aller encore plus loin.

Il n'y a pas de rigidité non plus dans la façon de penser puisque le Yoga souhaite donner les outils pour se libérer., il n'y a aucune contrainte dans la philosophie Yoga mais un chemin et des outils qui donne à tout Yogi la possibilité de choisir par lui-même à mesure qu'il expérimente et se découvre, la voie, la direction qu'il veut prendre.

Yoga pour parler étymologie est souvent traduit par Union. Yoga vient de la racine sanskrite YUG qui veut dire unir.

L'Union du corps et de l'esprit, l'union de l'individu et du cosmos, l'union de la lumière et de l'ombre, l'union du soleil et de la lune, des cendres et du feu, l'union en un sens des opposés. La disparition de la perception de la dualité.

Nommer, conceptualiser, croire. C'est un peu dans cet ordre que l'esprit fonctionne et catalogue, empilant les couches intellectuelles les unes sur les autres, jusqu'à déformer la réalité et la croire comme...vraie.

L'esprit à besoin de connaître, et cherche à appréhender, définir, classer pour se rassurer. La première chose qui arrive à l'esprit quand on observe un objet, c'est son nom, puis sa fonction, et viennent les digressions qui s'y rapportent subjectivement. Si l'esprit ne peut pas mettre de nom sur l'objet, une sorte d'inquiétude point.

Paradoxalement la quête de connaissance intellectuelle éloigne l'individu de la Connaissance telle qu'elle est considérée en Yoga, une connaissance pure et indépendante du contexte et de l'observateur, Jnana.

En yoga nous voulons arriver à cet état où l'observé n'a plus de concept, ni de nom, et n'est que l'expression de l'expérience elle même d'observation, un lien intime entre l'observé et l'observateur. A l'opposé des croyances qui amènent à l'ignorance, Avydya.

La réalité n'existe plus, car elle réside dans l'instant.

Les nadis, (ou méridiens selon la culture) sont les canaux énergétiques du corps subtile, mais pas que.

Il y en a symboliquement 72000 selon  la tradition, et cela inclus les veines et les nerfs. En yoga et en Ayurveda, 14 nadis énergétiques sont facilement identifiables, on peut jouer avec eux de façon consciente en posture ou au quotidien. Mais en ce qui nous concerne, nous utilisons essentiellement les 3 principaux qui sont Sushumna, Ida & Pingala.

Sushumna est au centre de la moelle épinière, il y a un canal physique que les Yogi avaient déjà ressenti avant que les scanners le repèrent, et qu'il soit nommé canal épendymaire.

Et de chaque coté, faites de matière grise entourée de matière blanche, 2 cornes qui forment un papillon sont ressenties comme Ida à gauche et Pingala à droite.

Voilà, la prochaine fois que vous ferrez des visualisations vous aurez l'esprit encombré d'une vision plus anatomique. Ne pensez pas à une girafe qui fait de l'hélicoptère....

Il y a des fois on se met en disposition créative, et l'on a beau chercher l'inspiration mais rien ne vient, ce sont des opportunités pour lâcher prise et laisser faire, être indulgent avec soi-même et lire un livre, ne rien faire, prendre une marche.....et puis d'un coup l'éclair de génie peut-être qui nous électrise et nous met à l'œuvre, un peu comme là maintenant dans ce mail....sauf que je n'ai plus le temps d'écrire, et ça va......

Prana. on en parle beaucoup mais on ne le voit pas tant que ça...c'est normal car il se ressent.

Prana à 3 acceptions: la première c'est le concept d'énergie absolu, somme de toutes les énergies de l'univers qui avant même de prendre une forme étaient, et sont toujours intrinsèquement Prana. Prana à ce niveau de conceptualisation va de paire avec Akasha, l'éther, l'élément subtile à partir duquel tout l'univers est formé. Les 2 agissant ensemble créent l'univers mouvant.

La deuxième acception qui est une émanation de la 1ère, c'est le souffle vital, l'énergie qui baigne tous les êtres et dont tous les êtres se nourrissent. Lorsqu'on pratique le Pranayama, on exerce son control conscient sur cette énergie via le souffle pneumatique. Prana se perçoit lors des postures et techniques que l'on fait ensemble et que je nome énergie.

La dernière définition, c'est celle du "vent", du Vayu qui porte ce nom. Nous avons 5 "vents", vayu majeurs et 5 mineurs dans le corps. Prana est le Vayu qui draine la partie du corps entre le diaphragme et la tête.

Voilà Prana du macroscopique au microscopique, de l'univers jusque dans le corps, le cœur.

Pour rebondir sur le sujet de la peur de la semaine dernière: ignorer ce qui fait peur, rejeter ce qui ennui, peut marcher un temps, et avec beaucoup de chance ne nous atteindra pas. Mais si j'ai peur du tigre dans la jungle, et que pour traverser cette dite jungle, j'ignore l'existence du tigre......n'empêche que le tigre est toujours là....

Cela pour amener un extrait du Mahabharata à méditer:

"Qu'y a-t-il de plus admirable dans le monde, demande Yama à Yudishtira, et  Yudishtira répond: Les hommes meurent tous les uns après les autres, les hommes voient cela, et ils continuent à s'agiter comme s'ils étaient immortels."

Comment traverser ses peurs quand elles sont paralysantes? Pas facile, pas de solution miracle non plus, mais une chose à éviter est de.....les éviter, ses peurs.

Les ignorer c'est les renforcer, elles s'installent dans l'inconscient de plus en plus profond, et nos réactions émotionnelles deviennent de plus en plus irrationnelles (colère, honte, tristesse, distraction de toute sorte, ironie, hystérie...)

Mais y faire face sans les nier est tellement inconfortable que ça parait impossible d'aller au delà.

Alors quoi faire? Se jeter dedans semble marcher pour certaines personnes.

Il est aussi possible de ne rien faire :-D. Prendre la position si chère au Yogi, celle de l'observateur impartial. Ne pas nier sa peur, ni l'affronter, mais juste en prendre conscience, à chaque fois qu'elle point, l'accueillir avec toutes nos larmes, notre colère et notre inconfort. Souvent si la peur survient c'est qu'elle demande à être traverser, mais telle une posture impossible, c'est avec patience, répétition, attention et bienveillance que l'on se familiarise et qu'on l'adopte.

Si un état ou une ambiance inconfortable apparait lors d'une posture, on peut se servir de ce contexte comme d'une métaphore, d'une résonnance pour explorer plus avant le fond de ce ressenti.

Quoi qu'il en soit, nos peurs font de nous qui nous sommes, en prendre conscience, les considérer comme des alliés qui veulent nous rendre meilleur, faire un plan pour passer de l'autre côté de sa peur, sont un point de départ.

Le doute salvateur, la position d'incertitude salvatrice permet de réajuster notre perception de la réalité. Afin de ne jamais se laisser corrompre par l'ignorance (avydia), l'ouverture aux possibles et la vigilance à notre propre complaisance sont à entretenir.

En bouddhisme comme en yoga il y a le concept de Anicca ou Anitya: l'impermanence. La seule certitude que nous puissions avoir c'est que rien n'est permanent ni certain, autrement formulé par Héraclite : "on ne se baigne jamais dans la même rivière".

La période que nous traversons nous demande une vigilance permanente pour ne pas céder à tel ou tel son de cloche, mais aussi nous oblige à garder une ouverture au nouveau, que le nouveau soit "vrai" ou "faux".

Trouver cet état d'équilibre instable entre la folie et la capitulation passe par le souffle et le centrage grâce à nos techniques, car finalement la seule chose dont nous puissions être sûr ici et maintenant, c'est que "je suis", et même si ce n'est qu'un instant fugace, s'en rappeler, l'expérimenter suffit à nous remettre plus serein sur le chemin.

Pourquoi est-ce qu'on observe? Pourquoi s'arrête-t-on entre 2 postures pour une phase d'observation? Alors qu'on pourrait enchaîner d'autres contorsions pour optimiser notre temps!!

Bien sûr pour ressentir, pour observer, savourer, mais aussi pour intégrer, laisser les effets subtiles aller en profondeur, laisser circuler l'énergie dans les endroits où elle est appelée, avant de repartir vers un autre contexte de souffle ou de posture.

En effet chaque posture est un contexte particulier dans lequel l'énergie va être bloquée dans certains sens, membres et forcée à circuler ailleurs. On associe souvent les sensations à des étirements, certes il en va beaucoup de ça , mais c'est aussi l'énergie qui passe plus ou moins facilement, ce qui va faire qu'on supporte ou non un étirement.

La phase d'intégration que ce soit sur la tapis ou dans la vie est une phase très importante. Arrêter de donner des infos au corps c'est lui donner du temps pour qu'il comprenne, garde ce qui est utile et puisse y faire appel de façon intuitive quand besoin est. Voilà pourquoi les vacances c'est bien......

Asana. Traduit par "posture" la plus part du temps, le mot signifie "assis, persévérance". Le 46eme aphorisme des "Yoga Sutra de Pantajali" dit Sthira Sukham Asanam = Vigilance, fermeté; Confort, Plaisir;  Assise, perséverance.

La traduction de ce Sutra est communément : "Être fermement établi dans un espace heureux" avec Sthira et Sukha étant 2 conditions concomitantes, le confort et la fermeté.

Si l'on regarde donc la seule définition d'asana dans les yoga sutra, c'est celle-ci, une assise ferme, longue et confortable.

Très loin des acrobaties que nous faisons sur le tapis vous me direz. En effet, mais le but de ces mouvements est de préparer le corps à pouvoir rester dans l'assise ferme est confortable. Et nous y mettons tous les outils de concentration et de souffle afin d'allier la préparation du corps à la préparation de l'esprit et du corps subtile énergétique. Le yoga a beaucoup évolué depuis ses codifications ancestrales, mais le but ultime est toujours la libération (moksha) et non la perfection physique ou la performance athlétique.

Pas la peine de toucher ses pieds ou de mettre ses jambes derrière la tête pour être sur la voie, l'envie de s'asseoir et de ralentir le mental pour chercher le confort de l'intérieur apaisé, est un signe que nos pratiques antérieures (quelle qu'elles soient) ont fait leur taff.

Héhé, nous voilà en printemps! Eclosions de projets, bourgeonnements d'idées, semis d'intentions en perspective, et les Saints de glace qui peuvent tout figer de façon inattendue.

Afin de traverser sans encombres toutes les vicissitudes de la vie, les hauts comme les bas, les grands secrets du yoga sont le détachement et le contentement......

.....détachement et contentement sont 2 aspects majeurs du yoga.

En effet, dans le texte codifiant le yoga "Les Yoga Sutra"(-200 +500), Patanjali décrit en 195 aphorismes le but, les étapes et composantes du Yoga.

Parmi ces descriptions sont les huit composantes, les Ashtanga : Yama (restrictions), Niyama (observances), Asana (posture), Pranayama (contrôle de l'énergie), Pratyahara (retrait (des sens)), Dharana (concentration), Dhyana (méditation), Samadhi (libération).

Si l'on regarde parmi les Yama, on trouve le détachement, traduction moins effrayante que "renoncement" pour Aparigraha. Et quand on zoom dans les Niyama on trouve Santosha le contentement.

Tout ça pour dire que dans l'éthique du yoga il y a le non attachement ou le renoncement aux fruits des actions, la non attente d'un résultat particulier, en somme, qui s'applique à tous les aspects de la vie. Et il y a le contentement qui aide à se satisfaire d'une situation quelle qu'elle soit car probablement nécessaire à notre évolution.

Evidemment c'est facile à théoriser et beaucoup plus dur à mettre en pratique, mais garder ces notions à l'esprit aide à délimiter les contours de mon égo, et comprendre quels aspects de moi me fait souffrir.

Kundalini, aussi appelé Kundalini Shakti, est une énergie latente qui repose à la base de notre colonne, dans Muladhara chakra au niveau du coccyx/périnée.

Elle est représentée par un serpent qui s'enroule autour d'un lingam noir (une forme d'œuf). Le serpent fait 3 tours et demi autour du lingam puis tourne la tête vers le bas et essaye de manger le lingam. C'est la représentation latente, lovée de l'énergie vitale.

Lorsque le corps et les canaux énergétiques sont réveillés, activés, alors le serpent redresse la tête et commence à monter dans la colonne.

La plus part des techniques que nous utilisons servent à activer le réseau de Nadi (canaux énergétiques) et à réveiller gentiment notre serpent qui dort.

Le tapis de yoga est une invention récente qui est passé par un stade "natte de yoga" au 11e siècle, fait probablement en coton tressé, il était utile car de plus en plus de pratiquants se plaignaient d'avoir mal. La plupart adoptèrent le tapis de yoga, mais finalement comme ils avaient toujours mal ils arrêtèrent simplement le yoga, et c'est comme ça que le yoga tomba dans l'oubli jusqu'à nos jours, où il connaît une renaissance grâce à la découverte du caoutchouc, faite par Elon Musk ou Nikola Tesla il y a environ.

Maintenant sur chaque autel de Yoga est écrit en sanskrit घृषि रक्षित मह्य"Ghrsi raksita mahyam" "Le Caoutchouc m'a sauver".

Tout ça pour dire qu'avant ça se faisait à même le sol.